Publié par Gaia - Dreuz le 13 janvier 2014

La plus haute autorité de l’islam au Kirghizstan a démissionné suite à la mise en ligne de ses ébats.

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Un grand mufti qui démissionne à cause d’une vidéo le montrant au lit avec une jeune dame, ce n’est pas du meilleur effet. Rakhmatulla Hajji Egemberdiev a pourtant dû s’y résoudre mardi, après que diverses personnalités religieuses se sont dites «choquée» par cette affaire. La plus haute autorité de l’islam kirghize était sous pression depuis la veille du Nouvel An et la diffusion de la sextape sur certains sites Web kirghizes. Le mis en cause prétend que la jeune femme est sa seconde épouse. Il a fait témoigner les parents de celle-ci pour se couvrir. Trop tard, le mal était fait.

Il faut dire qu’Egemberdiev était en situation de faiblesse, sa crédibilité morale ayant été écornée dès sa nomination, il y a un an. Depuis lors, il fait l’objet d’une enquête pour avoir omis de payer des impôts sur l’argent touché pour des voyages organisés afin d’effectuer le hadj, le pèlerinage sur les lieux saints de l’Arabie saoudite. Les quotas octroyés aux musulmans de l’ex-République soviétique pour le hadj «sont relativement modestes et cela donne lieu à des bagarres pour obtenir une place. D’où la corruption qui règne au sein du muftiat», explique Emil Nasritdinov, anthropologue, à l’université américaine d’Asie centrale, à Bichkek.

En quatre ans, Egemberdiev est le cinquième grand mufti à quitter ses fonctions de façon anticipée. Des démissions inquiétantes alors que le pays aurait besoin que la religion dominante représente un pôle de moralité dans ce pays très instable.

Depuis 2005, la petite République, voisine de la Chine, de 5,5 millions d’âmes, a connu deux renversements de chefs de l’État et des pogroms, en juin 2010, qui ont fait officiellement plus de 400 victimes, principalement issues de la minorité ouzbèke. «Ces affaires de corruption et cette vidéo sont inquiétantes. Mais le muftiat n’est pas le seul représentant de l’islam au Kirghizstan. Je ne crois pas que cela aura un impact sur la stabilité du pays», tempère Emil Nasritdinov.

Egemberdiev crie au coup monté. Il accuse le président de la commission d’État pour les affaires religieuses, Abdoulatif Joumabaïev, d’avoir comploté contre lui. «Cette affaire semble avoir comme arrière-fond un problème récurrent en ex-URSS qui est la méfiance réciproque entre les muftis, qui sont une autorité religieuse, pieuse, avec une formation en islam, et le comité d’État pour les affaires religieuses, dirigé par des bureaucrates», souligne Bayram Balci, spécialiste de l’islam centrasiatique, chercheur invité à la Carnegie Endowment for International Peace, à Washington.

Le scandale a sans doute «une dimension de choix de société: les autorités n’ont jamais supporté que les religieux aient deux femmes», remarque Bayram Balci. Egemberdiev prétend avoir épousé sa seconde femme selon le contrat du nikah, le mariage islamique, la loi kirghize n’autorisant pas la polygamie.

http://www.lefigaro.fr/international/2014/01/10/01003-20140110ARTFIG00522-une-video-fait-tomber-le-grand-mufti-kirghiz.php

© Gaïa pour www.Dreuz.info

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