Michel Garroté, réd en chef — Aujourd’hui, jeudi 6 février 2014, causeur.fr publie un entretien avec Dieudonné, entretien dans lequel celui-ci déclare qu’il n’a absolument aucun remords. C’est bien la preuve qu’il est une ordure. Je le démontre — preuves à l’appui — ci-dessous, avec, entre autre, une excellente analyse du quotidien britannique The Independent.
Et puis — petit rappel juste en passant — je suis assez d’accord avec le chroniqueur Juan Pedro Quiñonero, correspondant à Paris de l’excellent quotidien ABC, lorsqu’il estime que Dieudonné est un puissant révélateur des crises qui frappent la France : 1- crise du multiculturalisme dans sa version française, multiculturalisme qui ne fait qu’augmenter les affrontements ethniques, religieux et culturels ; 2- crise des radicalismes d’extrême-gauche et d’extrême-droite qui attisent une guerre civile froide, froide pour l’instant ; 3- et crise du fonctionnement de l’appareil de l’État, mauvais gestionnaire de la manne fiscale.
Devant les salles où Dieudonné présente ses spectacles de la pire espèce, les pires depuis Pétain, cohabitent des groupes très divers : jeunes musulmans de la périphérie urbaine qui vocifèrent des insultes contre le peuple juif israélien en particulier et contre le peuple juif en général ; jeunes d’extrême droite ultras et violents, buvant leur cannette de bière, leur cervoise tiède, en faisant le geste de la quenelle néonazie ; jeunes antisystème traînant leurs chiens et leurs chaînes, se shootant avec ce qu’ils tiennent dans leurs mains ; jeunes et moins jeunes, paumés, dégénérés, anti-culturels et antitout, qui s’identifient avec la critique extrémiste d’un humoriste qui vilipende avec ses gestes obscènes les Juifs et les Chrétiens.
La négation dieudonnesque de la shoah et la dérision dieudonnesque sur la shoah ne sont pas de l’humour ou des formes de liberté d’expression, mais des délits judéophobes qui violent l’éthique la plus élémentaire. « L’humour noir » de Dieudonné, « noir » au sens figuré, mènera à la guerre civile. Cela dit, c’est surtout une question de conscience. Il y a eu et il y a encore des génocides. Il y a eu le génocide arménien. Il y a le génocide du Darfour. Sur une échelle plus grande et sur une période plus longue, il y a eu les 100 millions de victimes du communisme dans le monde entre 1917 et 1992. Cependant, il demeure ce que j’appelle l’exception de la shoah : six millions de Juifs exterminés de 1939 à 1945, soit en six ans ; sachant que la France a contribué à la shoah et que de ce fait, elle a une dette envers les Juifs.
En conscience, je ne peux pas tolérer la négation de cette exception qu’est la shoah. Parce que, justement, c’est une question de conscience et non pas une question de liberté d’expression. Pourquoi, en conscience, dis-je qu’il y a l’exception de la shoah ? C’est très simple. il y a une particularité unique qui est propre à la shoah. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que dans des pays de culture judéo-chrétienne le peuple juif a fait l’objet de déportations et d’exterminations minutieuses, planifiées jusque dans les moindres détails logistiques et administratifs. Des Allemands et des collaborateurs ont organisé cette monstruosité en terre judéo-chrétienne avec la même discipline et la même sérénité que s’il s’agissait des bêtes contaminées, de bovins atteints de la maladie de la vache folle ou de poules atteintes de la grippe aviaire.
Pour ce qui me concerne, je note, qu’à l’antisémitisme d’hier, se substitue, aujourd’hui, une forme d’israélophobie, de judéophobie et « d’antisionisme » qui ne sont finalement guère différents de l’antisémitisme. Pour avoir été moi-même « antisioniste » dans ma jeunesse avant de devenir pro-israélien, je puis attester qu’hier comme aujourd’hui, l’antisionisme est une idéologie haineuse vouée à l’anéantissement du peuple juif israélien. Je n’aborderai pas cela en détail ici, l’ayant déjà fait à maintes reprises. Ceux qui versent des larmes sur le sort des Juifs en pyjama rayé d’hier sont – parfois – les mêmes qui ne peuvent tout simplement pas supporter de voir un Juif en uniforme vert-tsahal oser défendre son petit bout de terre (20’00 km2).
Or donc, aujourd’hui, jeudi 6 février 2014, causeur.fr publie un entretien avec Dieudonné, entretien dans lequel celui-ci déclare qu’il n’a absolument aucun remords. L’on trouvera ci-dessous des extraits de cette interview. De son côté, dans The Independent, John Lichfield publie une analyse détaillée sur les dérapages de Dieudonné. L’on trouvera, également ci-dessous, l’analyse de John Lichfield parue dans The Independent. Enfin, Raphaël Draï, sur Actu J, ce jeudi 6 février, analyse le retour de l’antisémitisme en France. L’on trouvera, également ci-dessous, des extraits de l’analyse de Raphaël Draï.
Causeur
Causeur. Le Conseil d’État a ordonné, en référé, l’interdiction de votre spectacle « Le Mur » car, selon lui, il constitue une menace de « trouble à l’ordre public ». Comprenez-vous cette décision ?
Dieudonné. Manuel Valls a dit qu’il ne croyait pas aux « remords de Dieudonné ». Mais soyons clairs : je n’ai absolument aucun remord, puisque les juges n’ont pas encore tranché sur le fond. Je vous rappelle que, peu avant cette décision, le tribunal administratif de Nantes m’avait donné raison. Je compte jouer le jeu de la Justice et épuiser tous les recours possibles. « Le Mur » est quand même le premier spectacle comique à être interdit : cela crée un grave précédent dans l’histoire de ce pays ! La Cour européenne des droits de l’homme aura son mot à dire, d’autant que cette instance a déjà condamné la France plusieurs fois. Cependant, j’ai pris acte de la décision du Conseil d’État, et j’ai décidé de jouer un autre spectacle, « Asu Zoa ».
Causeur. En attendant que la question soit tranchée au fond, le jugement en référé vous somme de retirer les DVD de la vente. Vous y soumettrez-vous ?
Dieudonné. Pour le moment, je ne fais que des préventes de DVD et j’attends le jugement définitif pour décider des livraisons.
Causeur. Avez-vous joué « Le Mur » en Suisse ? Comptez-vous le faire dans d’autres pays où l’ordonnance du Conseil ne s’applique pas ?
Dieudonné. Non, j’y ai joué mon nouveau spectacle, « Asu Zoa ». Mais j’en prépare un autre pour juin, qui reviendra sur tout ce qui m’est arrivé ces dernières semaines. Mon « affaire » a mis le doigt sur des problématiques essentielles : les limites de la liberté d’expression et la question de la dignité. Un vrai débat s’est ouvert. C’est une aventure intéressante pour l’humoriste, pour l’homme et pour le citoyen.
Causeur. Vous parlez de « dignité ». Vous n’avez jamais pensé que vous étiez allé trop loin ? Vous ne vous êtes jamais dit : « Là, Dieudo, tu as un peu déconné » ?
Dieudonné. Certes, il m’arrive de faire des saillies plus piquantes que d’autres. En plein scandale Dieudonné, des Femen pissaient dans une église. Je fais ce métier du rire depuis plus de vingt-cinq ans. Heurter, choquer, c’est notre métier. On peut en parler. Si certaines choses ne font pas rire tout le monde, doit-on les interdire pour autant ? Ça ne va pas être facile parce que chacun a sa morale, donc ses interdits.
Causeur. Certainement, mais la loi est la même pour tous ?
Dieudonné. En tout cas, ce n’est pas la même tout le temps ! Alors que j’ai joué ce spectacle des centaines de fois depuis juin, la polémique a commencé après le discours de Manuel Valls à l’université d’été du Parti socialiste. Pourquoi s’est-il focalisé sur ma petite personne ? Y trouvait-il un intérêt politique, à quelques mois des élections ? Je vous rappelle que, contrairement à Valls, je suis inéligible et je ne fais pas de politique !
Causeur. D’abord, vous en avez fait et nous y reviendrons. Ensuite, si vous êtes inéligible, c’est parce que vous avez été condamné, non ? Donc, ne faites pas le naïf : vous savez bien que votre petite phrase contre Patrick Cohen a saisi d’effroi des millions de Français, dont nous. Et vous savez pourquoi ?
Dieudonné. Ce que je sais, c’est que le scandale est parti d’images volées et diffusées hors contexte par BFMTV et « Complément d’enquête ». Lorsque je dis sur scène, à propos de Patrick Cohen : « Quand je l’entends parler, je me dis : effectivement, les chambre à gaz… dommage… », je ne fais que répondre à ses insultes puisqu’il m’a traité de « cerveau malade » !
The Independent
Dans The Independent, John Lichfield écrit : Dieudonné M’bala M’bala entre en scène sous les rugissements du public, bras levés, plus en politicien qu’en comédien. Laquelle de ces deux casquettes porte-t-il, au juste ? Aucune personnalité politique française ne déchaîne un tel enthousiasme. Aucun comédien ne soulève chez ses fans un mélange aussi grisant et aussi troublant de rire goguenard et de colère joyeuse. Des hurlements de fureur jubilatoire saluent chaque référence de l’humoriste à un politicien français ou à la supposée “persécution” dont l’accable l’establishment. Dès qu’il parle d’un Juif ou d’une organisation juive, les cris et les huées redoublent. Dieudonné M’bala M’bala – l’homme qui a inventé le très polémique salut de la “quenelle” repris par le footballeur Nicolas Anelka [joueur au West Bromwich Albion] – a débuté avec un peu de retard sa tournée 2014 dans les villes de l’Hexagone. Son nouveau spectacle [Asu Zoa] remplace celui qui a été interdit le 9 janvier par les autorités françaises [Le Mur] pour incitation à la haine raciale contre les Juifs.
La nouvelle version est pratiquement identique à l’ancienne, à ceci près que les sorties antisémites provocantes ont été supprimées et remplacées par de longs silences que le public applaudit avec une indignation passionnée. Noir, baraqué, barbu, dégarni et parfois drôle, Dieudonné impose sa présence sur scène. « Qu’est-ce que vous foutez-là ? », lance-t-il à la foule. « Tous les médias, les politiques, les penseurs vous ont dit de ne pas venir. Même moi, j’ai failli pas venir. Il paraît que vous seriez des fous, antisémites, assassins ». Le spectacle se tient [le 26 janvier] à la patinoire Mériadeck de Bordeaux – ce qui, pour un homme qui évolue depuis près de dix ans sur un terrain politique et moral pour le moins glissant, ne manque pas de sel. Avec environ 5’000 spectateurs – des hommes, pour la plupart –, la salle est pratiquement comble. Il y a surtout des Blancs de la classe ouvrière. On aperçoit une poignée de personnes âgées et quelques étudiants, mais la moyenne d’âge se situe plutôt entre 30 et 40 ans. C’est un public différent du public parisien de Dieudonné, dominé par des bobos d’extrême gauche, acquis aux thèses conspirationnistes.
Signal. Moitié breton, moitié camerounais, Dieudonné est né en banlieue parisienne il y a 47 ans. Il s’est fait connaître comme comique antiraciste impertinent dans le duo qu’il formait avec l’humoriste juif Elie Semoun (l’un des noms sifflés au spectacle de Bordeaux). Il a tenu des petits rôles dans plusieurs films, comme Astérix et Cléopâtre. A la scène comme à la ville, il faisait alors campagne contre le racisme et se définissait comme un Noir qui refusait de « danser le zouk avec une banane dans le cul ». A partir de 2004 environ, pour des raisons qu’il n’a jamais expliquées, il s’est métamorphosé en une version française de Louis Farrakhan, le très controversé dirigeant de l’organisation noire américaine [religieuse et nationaliste] Nation of Islam. Sur scène, il s’amuse parfois à imiter l’accent black, qui plaît beaucoup à son public bordelais. Le reste du temps, il s’exprime avec un débit rapide dans le français argotique et populaire du café du Commerce, que son public bordelais adore.
Lorsqu’il en arrive à un passage de l’ancien scénario frappé d’interdiction, Dieudonné marque une pause et esquisse un grand sourire ou, plus drôle, fixe d’un œil méfiant la « caméra cachée » qu’“ils” ont planquée dans son pupitre. [La préfecture de la Gironde a effectivement enregistré le spectacle]. Grâce à YouTube, ses fans connaissent par cœur la réplique qu’il est censé prononcer – ou pas – à cet instant. Ainsi, au lieu de dire « Je n’ai pas à choisir entre les Juifs et les nazis. Je suis neutre », il se tait, affectant un petit air innocent et entendu. C’est le signal : la salle applaudit à tout rompre et s’esclaffe. A d’autres moments, il opte pour une version édulcorée de l’une de ses « blagues » antisémites. Dans Le Mur, il s’en prenait à son éternel détracteur, Patrick Cohen, l’animateur juif de la matinale de France Inter : « Tu vois, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu’il ait le temps de faire sa valise. Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage ».
Dans la version revue et corrigée, il ne fait qu’évoquer Patrick Cohen (dont le nom est copieusement hué), puis enchaîne : « Le vent va peut-être tourner. On verra. J’ai l’impression que le vent est en train de tourner » (Rires hystériques). Le public bordelais de Dieudonné, qui a payé 43 euros la place, ressemble à un échantillon des gens que l’on pourrait voir dans des rassemblements de l’extrême droite ou de l’extrême gauche de province. En interrogeant quelques spectateurs au hasard, on constate pourtant qu’il s’agit d’un tout autre genre d’individus : ils sont certes tout aussi en colère et se sentent tout aussi marginalisés, mais ils sont apolitiques. Ils en veulent tellement au « système » qu’aucun mouvement politique, pas même les plus populistes, ne peut les récupérer. Dieudonné, lui, les récupère. Ils se reconnaissent davantage – du moins pour l’instant – dans son humour noir et destructif que dans la politique institutionnalisée.
Aucun n’avouera ouvertement s’intéresser de près ou de loin aux Juifs. Tout cela n’est à leur sens qu’une grande blague antisystème. « J’adore Dieudonné, explique Cyril, ouvrier viticole de 31 ans. Il n’est pas comme ces autres comiques chiants, qui ressassent tous le même genre de trucs. Lui, il parle de la vie comme elle est. Il y a un côté pédagogique chez lui. Je ne suis pas antisémite, et Dieudonné non plus. Tout le monde en prend pour son grade. Mais, dans ce pays, il y a une communauté dont personne n’a le droit de se moquer… En voulant l’interdire, ils lui donnent raison. Ils ne font que contribuer à son succès ». Dans son one-man-show, le polémiste ne s’en prend pas uniquement aux Juifs. Son numéro repose sur la provocation : pousser jusqu’aux limites de l’admissible, et dépasser les bornes. Il y a souvent un fond de violence dans ses propos. Il se positionne du côté du Français moyen – blanc ou noir – et contre les élites, avec leur hypocrisie et leurs idées progressistes, comme le mariage gay.
Rires gras. Dans un sketch, un couple de Français homosexuels va acheter un enfant en Afrique. Dieudonné, jouant le rôle d’un fonctionnaire africain corrompu, lance : « Ici, on n’est pas homophobes. Non, pas du tout, on est homovores ! Les homos, on les mange ! » (Gros rires gras dans la salle). Dieudonné fait-il la satire des comportements des Africains ou bien de ceux des Blancs à l’égard des Africains ? Il exécute un délicat numéro d’équilibrisme. On peut rire de son Africain homophobe et corrompu ou être d’accord avec lui. Mais dès qu’il s’agit des Juifs, il franchit la ligne rouge. J’ai compté pas moins de vingt-trois références aux Juifs dans un spectacle de quatre-vingts minutes prétendument « expurgé ».
Et elles n’ont strictement rien de drôle. Même avec ses lacunes et ses silences, la vision du monde de Dieudonné reste la même : les Juifs mènent le monde ; ils sont responsables des souffrances des Noirs et des Blancs pauvres. Pourquoi ? Parce qu’ils se sont arrogé un monopole global de la compassion en manipulant la Shoah. Avant la « réécriture » forcée, ses « blagues » sur les Juifs et les camps de concentration nazis étaient souvent dégoulinantes de vulgarité. Le public de Bordeaux, préparé par les vidéos de Dieudonné et ses apparitions sur YouTube, applaudit des références apparemment anodines à des ananas. Avec le geste de la quenelle – qui peut être un détournement du salut hitlérien ou pas –, ce fruit est devenu l’emblème de Dieudonné.
Obscène. Il y a deux ans, le comédien a adapté à sa manière une vieille chanson de variété, Chaud cacao, qu’il a rebaptisée Chaud ananas – ou Shoah nanas. Les paroles, salmigondis incohérent d’allusions à la Shoah et à la sexualité et d’obscénités, ont valu à leur auteur l’une de ses sept condamnations pour incitation à la haine raciale. La quenelle fonctionne sur le même principe. Avant le show de Bordeaux, une « caméra quenelle » circulant dans la file d’attente a sélectionné des spectateurs. C’était à qui ferait le geste plus obscène ou le plus suggestif – un bras tendu vers le sol, la main opposée touchant l’épaule ou le haut du bras. En quoi ce geste est-il obscène ? La quenelle est, dans son acception commune, un rouleau de poisson allongé. En argot, c’est un pénis ou un doigt d’honneur. Le geste de Dieudonné signifie, symboliquement, que vous avez envie de glisser une « quenelle » aussi profond que possible dans l’arrière-train de votre ennemi.
Ses fans bordelais, tout comme Nicolas Anelka, répètent à l’envi que la véritable cible de Dieudonné est « l’establishment » et non les Juifs. La quenelle n’a rien d’antisémite, assurent-ils, même si elle peut « accidentellement » ressembler à un salut nazi inversé. « Au début, ils ont commencé à l’attaquer pour un petit sketch qu’il avait fait sur les colons israéliens de Cisjordanie, commente Stéphane, 57 ans, ouvrier dans le bâtiment. Alors, il en a rajouté une couche et s’est mis à se moquer de la Shoah. Ce n’est pas de l’antisémitisme. C’est de la liberté d’expression ». Selon les détracteurs du comédien, le phénomène Dieudonné M’bala M’bala – et le personnage est effectivement un phénomène – fonctionne exactement en sens inverse. Dans la « Dieudosphère » (comme le disent ses fans), « l’establishment » et les « Juifs » ont fini par se confondre. Les gens qui étaient à l’origine vaguement antisystème sont incités à devenir farouchement antisémites.
En observant la foule massée dans la patinoire de Bordeaux, on a du mal à croire que tous ces gens sont sincèrement antisémites. La plupart n’ont sans doute jamais rencontré un seul Juif. Pourtant, en janvier 2014, entendre 5’000 personnes brailler de colère à chaque fois qu’ils entendent prononcer le nom d’un Juif est profondément troublant. A la fin du spectacle, Dieudonné fait monter trois petites filles sur scène, les invitant à effectuer avec lui leur plus belle et plus obscène quenelle. Puis il engage l’assistance à reprendre en chœur son dernier couplet contre François Hollande, composé sur la sublime mélodie de l’hymne de la Résistance, Le Chant des partisans : « François la sens-tu qui se glisse dans ton cul, ma quenelle ? ». Dieudonné est-il un comédien ou un homme politique ? C’est avant tout un homme d’affaires. A la sortie, les spectateurs s’arrachent les tee-shirts à l’effigie de « Dieudo » faisant une quenelle, à 40 euros pièce.
Raphaël Draï sur Actu J
De son côté, Raphaël Draï, sur Actu J, ce jeudi 6 février 2014 écrit : Les Juifs de France [sont] ouvertement confrontés à l’antisémitisme sous tous ses oripeaux : antisémitisme de droite, de gauche, avec ses faux-nez politiques, notamment celui de l’antisionisme, avec ses stéréotypes plus compacts que le ciment armé. Aujourd’hui, en France, l’antisémitisme montre à nouveau son groin, émergeant des bauges de la crise économique, des dislocations de l’intellect, du panurgisme technologique et de tous les fanatismes qui se présentent comme leur irrationnelle alternative. Les premiers livres dénonçant « le nouvel antisémitisme » remontent à l’année 2000. Depuis quatorze années, les signaux d’alerte sont tirés à tous les étages. Durant cette sombre période dont nul n’aurait osé songer qu’elle se reproduirait après la seconde Guerre mondiale, la communauté juive de France aura manqué de bien des choses, sauf d’avertissements. En 1947 paraissait un livre prémonitoire de François – Jean Armorin : « Des Juifs quittent l’Europe ».
Aujourd’hui, des Juifs quittent la France ou songent à la quitter lorsqu’ils en ont la possibilité personnelle et matérielle. Contrairement à une idée répandue, leur mobile principal n’est pas la peur mais le respect de soi et des siens. L’on ne veut plus vivre les temps où l’on découvrait l’incroyable au fur et à mesure qu’il se révélait horriblement. Mais que deviennent les autres, ceux et celles qui doivent endurer ce climat nécrosé alors qu’ils ont déjà connu, eux ou leurs parents, la déportation ou le « rapatriement » ? Ce n’est pas parce qu’une certaine Histoire semble se répéter qu’il faut se laisser prendre dans ses engrenages. Les leaders officiels de la Communauté juive le savent. Y réagissent-ils autrement qu’en ordre dispersé et dans des discours sans lendemain ? Comment organiser en pleines responsabilités et lucidité un débat de dimension nationale et de portée historique pour ne plus se tromper de route? Le temps est venu de se dépasser.
Reproduction autorisée avec mention :
Michel Garroté réd en chef www.dreuz.info
Sources :
http://www.causeur.fr/dieudonne-je-n-ai-absolument-aucun-remords,26116
http://www.independent.co.uk/news/people/dieudonn-mbala-mbala-an-act-of-cruelty-9089178.html
http://www.courrierinternational.com/article/2014/02/06/dieudonne-derape-en-silence
http://raphaeldrai.wordpress.com/2014/02/05/a-la-croisee-des-chemins-actu-j-6-fevrier/
Merci Michel Garroté, vous lire m’apporte beaucoup. Il faudra un miracle pour guérir ces sociétés malades de la haine des Juifs.
Recevez toute mon amitié,
Annah :heart:
il à réussi le rassemblement “bleu marine”
ça on peut le dire il a des supports à droite de la droite !
…..ça fait très longtemps que je sonne l’alarme !
Les banlieues sont remplies d’ex-miliciens traqueurs de juifs , rescapés de l’épuration de 1944 , ils sont facilement reconnaissables sous un déguisement trompeur de mystiques orientaux , remplis d’amour de tolérance et de paix !
Le mystère réside seulement dans leur jeunesse et leur conservation
physique , ne parlons pas du mental , dans ce domaine , ils ont même empiré !
Car enfin , s’ils avaient 20 ans en 44 , ils font aujourd’hui leurs 90 ans bien tassés , comment font-ils pour rester aussi jeunes ???
“il s’amuse parfois à imiter l’accent black”
c’est marant je ne savais pas qu’il y avait un accent black! drôle de traduction quand dans le texte d’origine de the independant, on parle de “french-african voice”.
enfin moi je dis ça…
on dit bien l’accent pied noir etc …pas de quoi fouetter un chat
Michel, les juifs partent de France non pas pour eux mais pour leurs enfants qu’ils ne souhaitent pas voir grandir dans un pays antisémite. D. seul sait ce que l’avenir va réserver aux non musulmans. Un lobby francophone est en train d’émerger en politique à la Knesset pour booster les conditions des immigrants français.
Hussein O et J Kerry, les 2 traîtres compères, ne cessent de préparer dans les coulisses de la M.Blanche leur plan machiavélique ! :devil:
Le remord, la dignite et la morale, sont des sentiments humaine, et cette espece de “cerveau malade” n`appartien pas a la categorie, ni meme a celle des animaux sauvages. !! :silly: :disdain:
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/02/06/97001-20140206FILWWW00473-enquete-sur-une-quenelle-a-oradour.php
”
Une enquête judiciaire a été ouverte après la découverte sur le site internet de Dieudonné de la photo de deux hommes faisant des “quenelles” dans les ruines du village martyr d’Oradour-sur-Glane en Haute-Vienne, symbole de la barbarie nazie en France, selon une source judiciaire.
Le Procureur de la République à Limoges, Michel Garrandaux, a indiqué avoir ouvert une enquête qu’il a confiée le 4 février à la gendarmerie de Saint-Junien, près d’Oradour.L’enquête va, dans un premier temps, s’attacher à identifier les personnes figurant sur la photo, a-t-il ajouté, ne souhaitant pas s’exprimer sur d’éventuelles poursuites, ni sur la qualification des faits.
Le cliché, dont la date est inconnue, a par ailleurs été mis en ligne jeudi soir sur son site internet par le quotidien Le Populaire du Centre qui a révélé son existence. Il montre deux jeunes hommes, visages découverts, l’un souriant, effectuant chacun une “quenelle”, geste controversé considéré comme antisémite, dans les ruines de l’église où, le 10 juin 1944, des soldats de la Panzerdivision SS Das Reich ont massacré 450 femmes et enfants. Au total, les SS ont tué ce jour-là 642 personnes. Il s’agit du pire massacre perpétré en France par les troupes hitlériennes.
En septembre, les chefs d’Etat allemand et français, Joachim Gauck et François Hollande, s’étaient rendus à Oradour. Lors de cette visite historique, les deux hommes s’étaient recueillis dans l’église, à l’endroit même où ce cliché a été pris. Ce soir, la photo était consultable sur le site de Dieudonné M’bala M’bala, où plusieurs pages proposent des photos de “quenelles” d’internautes, visages masqués ou découverts.
Robert Hébras, 88 ans, l’un des derniers survivants du massacre, s’est dit “écoeuré” et en “colère”. “Je suis déçu et en colère que des gens puissent se rendre dans un lieu aussi sacré où 450 personnes ont perdu la vie pour leur liberté à eux et y commettre ce geste”, a-t-il déclaré. “C’est indigne, c’est ignoble, il n’y a pas de mot”. Selon lui, les personnes figurant sur la photo “ne pouvaient pas ignorer où elles se trouvaient”: “Quand on va à Oradour, on sait pourquoi, enfin, ça n’est pas Disneyland !”, a tempêté l’octogénaire, visiblement très ému.”
L’auteur
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M. Grumberg, au début de votre article, vous citez toutes les raclures qui vont voir les spectacles de Dieudonné et qui s’en delectent, mais lors de son spectacle à Nantes qui avait été annulé, des spectateurs s’étaient déplacés et un couple tres gaulois de bon Français répondant à un journaliste, etait désolé que le spectacle fut annulé et qu’il s’etait déplacé pour rire et un moment de détente. comme ce couple on pouvait voir en arriere plan, des centaines de gaulois qui s’étaient aussi déplacés.
Le danger c’est qu’il n y a pas que de dégénéré qui vont voir les spectacles de Dieudo.. mais aussi des Français biens sous tout rapport, le danger il est la, c’est quand on banalise la Choa et tout ce qui va avec.
dieudonne et lacher par tout ses amis arab quataris etc il n a que ce quil merite one doit pas salire la memoire et je pense aussi au 100 milions de mort du goulag
Je dois avouer que d’Israël où j’ai la chance de vivre depuis neuf ans à présent, l’article de The Independant m’a fait froid dans le dos
Les silences d’un mort, son état figé sont le plus éprouvant pour une famille
Les silences de l’OdieuxDonné dans ce spectacle, où il est donc apparemment figé dans un rictus, entraînant les rires des 5000 spectateurs ont un goût mortifère ;
Ils me font imaginer dans ces rires un visage hideux, le visage hideux de l’insensibilité face à l’autre, le Juif honni dont on rit, et qui n’est pas dans la salle
On rit de l’absent et le plus dramatique, c’est qu’on y trouve, ce que les nazis “des hommes comme tout le monde aimant leur chien” trouvaient, la normalité dans la haine, l’habitude de la haine, sa banalisation.
Je n’ai pas vécu bien sûr la période nazie, ni celle qui l’annonçait, mais je comprends dans cet engouement à ce nouveau spectacle, les rires « d’une foule » aux dépends de l’autre, celui qui est honni, le plaisir sadique que cette foule trouve…
ce qu’ont dû ressentir les Juifs d’alors, la normalité chez l’autre à honnir le Juif, l’absent de la scène et qu’on va pouvoir bientôt pogromisé, puisque les vannes sont ouvertes.
14 ans de mensonges sur Israel, 40 ans d’invention d’un peuple qui n’a jamais existé autrement que pour supprimer les juifs.
Et tant de juifs complices ! tant d’Israéliens aussi.
Il n’y a pas qu’ Enderlin il y a aussi tous ceux qui on fait leurs affaires tranquillement.
J’espère simplement que la prochaine quenelle ne sera pas atomique.
Que m’importera alors de rayer de la carte la moitié de l’humanité coupable.
Je voulais juste vivre en paix.
N’oublions pas “Yitsrak”, celui qui riera (dans le futur)
en attendant il s’en met plein les poches !
Vous avez omis quelques passages pittoresques repris par l’AFP, qui ne figurent pas dans la partie gratuite du site Causeur. Extraits de la synthèse Le Figaro-AFP, qui mêle citations et style indirect :
“Il dit de Mohamed Merah que c’est un “sioniste car il a commis des actes violents”.”
Celle-là est un bijou, qui permet de bien comprendre comment fonctionne la pensée-Dieudo.
” “Je ne me sens pas du tout antisémite. Je n’ai absolument aucune haine particulière vis-à-vis du peuple juif, mais aucune attirance non plus”, assure Dieudonné avec l’ambiguïté qui accompagne beaucoup de ses propos. S’il ne se sent pas antisémite, Dieudonné cible le “sionisme” comme une cause du malheur du monde. “Le seul problème de la France est le mensonge, dont le sionisme est l’une des expressions les plus flamboyantes”, dit-il. Et “le sionisme repose sur une logique et un esprit d’apartheid qui font le malheur de ce monde”.”
“A une question sur l’authenticité du génocide juif, il répond sans s’étendre: “Je ne suis pas du tout spécialisé dans ces choses-là”.”
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/02/05/97001-20140205FILWWW00271-dieudonne-n-a-aucun-remords-causeur.php
D’autre part, je ne sais pas si vous avez publié l’interview de Dieudonné à la télévision anglaise Sky News (en français), qui est extrêmement intéressante :
http://news.sky.com/story/1199869/exclusive-dieudonne-breaks-silence-on-quenelle
Elle aide beaucoup à comprendre le personnage. On y retrouve la même logique tordue qui consiste à dire une chose et son contraire d’un même souffle.
Par exemple, il commence tout de suite par dire qu’il n’est pas antisémite, mais c’est pour ajouter quelques instants plus tard que ceux auxquels il en veut, ce sont les “descendants d’esclavagistes”.
Notez le nouveau nom de code : après “sionistes” et “lobby qui n’existe pas”, “descendants d’esclavagistes” = Juifs, puisqu’il est un fait que les Juifs furent particulièrement bien représentés parmi les marchands d’esclaves noirs.
On retrouve dans le mode de pensée de Dieudonné la même absence de logique qu’on rencontre souvent dans le discours musulman — et Dieudonné, quand il pense que personne ne l’écoute à la télévision iranienne, se présente comme un musulman fervent, suprématiste et admirateur de l’ayatollah Khomeiny.
Toujours dans le registre de l’incohérence décomplexée, certains de se défenseurs affirment qu’il est chrétien, ayant fait baptiser l’un de ses enfants avec Jean-Marie Le Pen comme parrain.
L’ennui est qu’il a, aussi, organisé une parodie de mariage catholique avec sa femme, en présence de nombreux invités, dont il existe des images sur Internet et qui est vraiment insultante pour les chrétiens. Et il a nommé l’un de ses enfants Judas. Quel catholique donnerait un tel prénom à son fils ? Quel homme ayant un minimum de bon sens, de dignité et de respect pour son prochain appellerait son enfant Judas, d’ailleurs, indépendamment de sa religion ? Vous imaginez la vie du petit Judas, plus tard ? Comment peut-on faire une blague pareille au détriment de son propre fils ?
Ah, pour un humoriste, c’est un humoriste, en effet. Il tape sur tout le monde, comme disent certains de ses défenseurs. Y compris sur ses propres enfants.
C’est bien parce que toutes ces interviews permettent de mieux comprendre Dieudonné que je suis, contrairement à Dreuz, formellement opposé à toute restriction de sa liberté d’expression. Si ses spectacles ou ses vidéos étaient interdits ou censurés, on pourrait, en effet, croire que ce n’est qu’un humoriste (très talentueux et très drôle, contrairement à ce que vous dites — mais ce n’est pas la question) qui se contente de “taper sur tout le monde”.
Je ne comprends pas Causeur qui tend encore le micro à cet immondice pour qu’il déverse ses insanités haineuses et délirantes.
je pense que si cette histoire serait arrivé chez Poutine , il l’aurait déjà fait éliminer sans aucun remord !
Ce serait la bonne solution
l’ordure ça peut rapporter gros la preuve !