Publié par Gaia - Dreuz le 10 février 2014

Alors que deux malfaiteurs tentaient de braquer le magasin où il travaille, Olivier, professeur de boxe chinoise, est parvenu à les maîtriser avec l’aide de ses collègues.

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Surtout, ne dites pas à Olivier qu’il est un héros. “Ce que j’ai fait n’était pas forcément intelligent… Et puis, je n’ai été qu’un simple déclencheur. Tout le monde a joué son rôle”. Des rôles dignes d’un film à grand spectacle, pour lesquels les employés du Carrefour City de l’avenue Julien-Panchot n’ont jamais été préparés. Et dont le script réservait quelques surprises aux braqueurs qui s’y sont présentés hier matin.

A commencer par le nombre de participants : d’ordinaire, les employés sont peu nombreux à l’heure de l’ouverture. Mais hier, jour d’inventaire, ils étaient six à être mobilisés dans les rayons du magasin. Et parmi eux se trouve Olivier, 29 ans, vice-champion de France de boxe chinoise, une discipline qu’il enseigne à l’école de kung-fu Luan, à Perpignan. “Vers 7 h 20, 7 h 25, deux jeunes cagoulés sont entrés et nous ont braqués avec leurs armes. Par chance, il n’y avait pas de client dans le magasin à ce moment-là. Ils nous ont tous regroupés devant la réserve, et l’un d’eux a emmené le patron dans le bureau. On a compris après qu’ils étaient venus repérer vendredi soir, parce qu’ils savaient exactement où était le coffre…”.

Les autres employés sont maintenus à distance par le second agresseur. “Avec sa cagoule, on ne voyait que ses yeux. Et le pistolet qu’il nous braquait dessus. Il semblait un peu paniqué. A ce moment-là, ça devient très réel…”. Pourtant, Olivier et son collègue, Bastien, ne peuvent s’empêcher de penser que l’arme qui les tient en joue n’est pas réelle. “Avec Bastien, on se regardait, on regardait l’arme, et on se disait : ‘On fait quoi ?’. Et puis, on a entendu que le ton montait dans le bureau. Mais on ne voyait pas ce qu’il se passait…”.

“Il m’a collé le pistolet sur la tempe”

Ce qu’il se passe dans le bureau, c’est le gérant du magasin qui le raconte. Sa voix trahit la dureté de l’épreuve, autant que le stigmate sur sa tempe dit la violence de l’agression. “Tout va tellement vite dans ces moments-là… Quand on est entrés dans le bureau, j’ai essayé de gagner du temps. Je ne voulais pas lui donner, comme ça, ce pourquoi on travaille dur tous les jours. Je lui ai dit que le patron n’était pas là, que c’est lui qui avait la clef… Mais il s’est énervé. Il a armé son pistolet, et me l’a collé sur la tempe”. Une arme bien réelle, celle-ci. Qui n’était pas chargée, mais cela, la victime ne pouvait pas le savoir.

Les éclats de voix qui s’échappent alors du bureau inquiètent le deuxième braqueur. “Il nous a tourné le dos pour aller voir ce qu’il se passait, et quand il est revenu vers nous, son arme était baissée. J’ai profité de ce moment d’inattention, je lui ai envoyé un uppercut au menton”. Le malfaiteur s’écroule, puis tente de ramper vers la sortie en appelant son complice. Mais il n’aura pas le loisir de s’échapper : Bastien, Glenda, et l’ensemble des employés lui sautent dessus pour le maîtriser.

“Ils nous demandaient de les laisser partir”

Le second braqueur, comprenant que quelque chose se passe mal, tente de courir vers la sortie, son arme braquée sur Olivier. Lequel n’hésite pas une fraction de seconde, et lui envoie un coup de pied dans les côtes. “Ça l’a ralenti, et on a pu le rattraper avant qu’il parte”. Quand la police arrive, 10 minutes plus tard, les deux jeunes hommes, d’une vingtaine d’années, sont immobilisés au sol, leurs armes et leurs cagoules en lieu sûr. “Ils nous demandaient de les laisser partir, qu’ils avaient fait ça parce qu’ils avaient besoin d’argent… Moi aussi, j’ai besoin d’argent ! C’est pas une raison pour voler celui des autres et laisser les gens traumatisés derrière !”.

Olivier, comme tous les employés de l’enseigne, sait que même si l’histoire se finit bien, les séquelles, elles, ne partiront pas. “Maintenant, le matin, le soir, on ne sera plus jamais sereins”. Surtout, avec le recul, il prend conscience des risques qu’il a pris. Et qu’il aurait pu faire courir à d’autres. “Ce serait à refaire, je ne le ferais peut-être pas. Mais j’entraîne les gens à avoir confiance en eux, je me suis entraîné pour ça. Et quand j’ai senti que c’était le bon moment, je n’ai pas hésité…”.

http://www.lindependant.fr/2014/02/02/a-le-prof-d-art-martial-desarme-les-deux-braqueurs,1842580.php

© Gaïa pour www.Dreuz.info

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