Publié par Michel Garroté le 12 mars 2014

Mohamed-Boudia-1

Michel Garroté, réd en chef  –-  Il y a le souvenir de Mohamed Merah, le tueur islamiste, souvenir qui chez des franco-musulmans des banlieues prend des allures de héros dont il faut suivre l’exemple. Puis il y a Mohamed Boudia qui a adhéré au Front national en janvier dernier. Le magazine français de centre-gauche Le Point a rencontré Mohamed Boudia. Le magazine publie, certes, l’entretien. Mais il met des guillemets partout et utilise des verbes dévalorisants. Le quotidien Le Parisien a également publié un texte, moins politiquement correct que celui du Point. L’on trouvera les deux papiers, celui du Point et celui du Parisien, ci-dessous, après mon introduction.

Pour ce qui me concerne, j’avoue ma surprise. Non pas envers feu Mohamed Merah. Son acte criminel était prévisible dans cette France où « l’antisionisme » légitime les tueries perpétrées par Mohamed Merah et celles qui dans le futur s’inscriront, sans doute, dans le sillage de son hallucinant mauvais exemple. Ma surprise, c’est que l’autre Mohamed, Mohamed Boudia, ait adhéré au Front national. Au plan sociologique, cette adhésion, en soi surprenante, reste néanmoins éclairante. Parmi les jeunes qui se tournent vers le Front national, il y a donc, aussi, de jeunes musulmans.

On aime ou on n’aime pas. Mais diaboliser Mohamed Boudia ne sert à rien. Car, encore une fois, au plan sociologique, son adhésion au Front national est éclairante : des jeunes, musulmans ou pas, adhèrent au parti de Jean-Marie et Marine Le Pen parce qu’ils en ont assez. La caste politico-médiatique parisienne porte une énorme responsabilité dans cette évolution sociologique. Oui, cette caste, hypocrite et parfois corrompue, contribue largement au phénomène sociologique précité. L’on peut naturellement prétendre que la crise et l’insécurité sont seuls responsables. Je n’y crois pas.

Car il n’y a pas en France (comme c’est le cas en Allemagne, en Suisse, aux Etats-Unis, etc.) de parti politique véritablement de droite, libéral et conservateur. La Cinquième République n’est plus un Etat de Droit. Son système économique est étatiste. Son immigration mahométane de peuplement n’est plus gérable. Pour tout arranger, son arrogance agace à l’étranger. Mohamed Boudia est désormais membre du Front national. Si c’est cela, la seule alternative à Mohamed Merah, alors je conseille aux Français de quitter la France si ce n’est pas déjà fait. Les Juifs peuvent toujours s’installer en Israël (en ce moment même, tandis que j’écris cet article, mercredi 12 mars 2014 à 17h50, des terroristes de Gaza tirent des dizaines de roquettes, 60 roquettes à ce stade, sur la moitié Sud d’Israël ; ayant connu ce genre de choses là-bas, je persiste à écrire qu’il vaut mieux vivre en Israël qu’en France ; car en Israël, au moins, on sait encore survivre, vivre et se défendre ; mes amitiés à celles et ceux que je connais sur place, notamment à Jérusalem et Tel Aviv). Pour les Chrétiens, en revanche, je ne vois aucune solution. Et je doute que le minuscule Etat du Vatican leur accorde, à tous, l’asile politique.

Le Point

Le Point : Mohamed ressemble à tous les adolescents de son âge. Ou presque. Cet élève de troisième se targue, à 14 ans, d’être le plus jeune adhérent du Front national. « C’est une fierté », s’enthousiasme-t-il, attablé dans un bar sans âme de Gonesse, une cité-dortoir du Val-d’Oise. Fils d’immigrés algériens, Mohamed vit dans le quartier de la Fauconnière, connu pour être « le plus chaud de la ville ». Et c’est d’ailleurs cette « insécurité permanente » qui l’a poussé à adhérer au FN : « Je n’ai jamais été agressé, mais j’ai vu des gens l’être ». À sa droite, Julien acquiesce. Élève de seconde, à 15 ans, il milite lui aussi pour le Front national. Et contrairement à Mohamed, le FN, c’est une affaire de famille. En lecteur averti, il ne jure que par La France orange mécanique, un essai de Laurent Obertone tendant à démontrer que la France évoluerait vers un climat de violence accrue. « Le chômage, l’insécurité, nous vivons ça au quotidien », se justifie-t-il. Avant de reconnaître que ses parents travaillent et qu’il habite un pavillon dans un quartier paisible.

Le Point : Les deux amis se connaissent depuis qu’ils siègent ensemble au conseil municipal des jeunes de Gonesse. « Nous subissons des pressions du maire. Des élus refusent de nous serrer la main. Nous sommes victimes de diffamation », se plaint Mohamed. En revanche, dans son quartier, il promet que son adhésion au FN n’a rien changé. « Depuis un article du Parisien, ils le savent tous. Je n’ai jamais été menacé. Mes amis comprennent de jour en jour que Marine Le Pen n’est pas raciste ». De son côté, Julien prétend « ne jamais avoir eu de retours négatifs. Mes amis le perçoivent plus comme un engagement politique que comme une adhésion au FN ». Plus que l’insécurité, le retour au franc serait indispensable : « Nous devons revenir à notre propre monnaie, avance Mohamed. Nous ne pouvons rester passifs face à Bruxelles ». Et quel souvenir garde-t-il du franc ? « Aucun, mes parents m’ont dit que c’était mieux ». Déçus par le système éducatif, ils veulent réinstaurer le principe de méritocratie. « Pour des lycéens scolarisés en banlieue, c’est difficile d’aller dans une grande école », pointe Julien.

Le Point : D’une même voix, ils s’en prennent au peu d’intérêt porté à l’histoire de France, mais aussi à la réforme des rythmes scolaires dont le petit frère de Julien est « victime ». Même la cantine ne trouve pas grâce à leurs yeux. « Moi, le halal, ça me dérange. La France est une terre chrétienne. Il faut respecter ses valeurs », s’emporte Mohamed, qui a pourtant grandi dans une famille pratiquant l’islam. « À mon sens, l’avortement, c’est comme tuer un être vivant », embraye-t-il. « Cela ne doit pas être un moyen de contraception. Il fallait se protéger avant », poursuit son acolyte. Seule exception à la règle : le viol. Mais pas question d’installer des distributeurs de préservatifs dans les collèges. « Une association a déjà donné des capotes dans mon établissement. Les élèves se sont empressés de les gonfler », se souvient Mohamed. Gênés, ils finissent par concéder qu’ils ne connaissent pas grand-chose à la question. La peine de mort ? Les deux ados y sont favorables. « Ce n’est pas normal que des meurtriers n’écopent que de deux ans de prison », s’énervent-ils. Même sanction pour les pédophiles et les violeurs.

Le Point : Le lycéen souhaite que la France construise plus de prisons, conformément à la volonté de Marine Le Pen. Sa solution à la délinquance ? « La tolérance zéro », ricane-t-il. « Le Front national n’est pas raciste. C’est un gros mensonge », s’agace Mohamed. À les entendre, le racisme aurait complètement disparu au FN. « On ne peut pas comparer le FN d’aujourd’hui avec celui d’il y a quarante ans. Nous sommes allés à la galette des Rois organisée par Marine Le Pen. À aucun moment, nous n’avons été rejetés par les militants pour notre couleur de peau. Les accusations de xénophobie, c’est pour faire le buzz », soutient Julien. Le fils d’immigrés algériens et le lycéen d’origine antillaise n’en démordent pas : ils incarnent la « nouvelle génération du FN ». Et ces deux-là comptent bien le prouver d’ici quelques années. Mohamed et Julien se rêvent en hommes politiques et s’imaginent déjà occuper l’Élysée le temps d’un quinquennat. « Il faut se fixer l’objectif le plus haut possible », s’enorgueillit Julien. À la tête de la France, il s’attaquerait d’abord au problème des agriculteurs qui souffrent « beaucoup trop ». Mohamed, lui, prendrait des mesures contre le chômage. Pour y parvenir, ils comptent bien s’inspirer de Florian Philippot, leur modèle, conclut Le Point.

Le Parisien

Le Parisien : Sa demande d’adhésion au Front national, Mohamed Boudia l’a envoyée officiellement hier (8 janvier). Elle est le résultat de l’engagement politique de ce jeune d’origine maghrébine tout juste âgé de 14 ans. Celui qui vit dans un immeuble du quartier de la Fauconnière à Gonesse, avait officialisé son alliance d’un simple tweet, le 14 septembre dernier : « @OuchikhKarim : un vrai candidat pour la mairie de Gonesse. Je lui apporte mon soutien ! » À l’époque, Mohamed n’avait que 13 ans. Depuis, ce collégien de troisième tracte et colle régulièrement des affiches pour la liste Gonesse Bleu Marine, menée par un tandem formé par Karim Ouchikh, conseiller à la culture de Marine Le Pen et l’ex-élu UMP Denis Vigouroux. Ce parti « comme un autre », estime-t-il, il a pu le rejoindre à l’aide d’une simple autorisation parentale, obligatoire pour tout mineur qui souhaite devenir militant. « Mon père a accepté, explique-t-il d’une voix posée. Il me laisse libre de faire ce que je veux, mais il veut rester en dehors de mon soutien au FN ».

Le Parisien : En revanche, d’autres à Gonesse auraient moins goûté son engagement précoce. En tant qu’élu au conseil municipal des jeunes (CMJ), plusieurs membres de la majorité municipale, ainsi que le député-maire (PS) Jean-Pierre Blazy, lui auraient fait des remarques sur ses accointances avec le FN, à l’occasion d’événements officiels. D’après Mohamed, lui-même et Julien, un autre adolescent du CMJ engagé pour le FN, auraient même reçu des « pressions » de la part d’une maire adjointe afin qu’ils ne siègent plus au sein du conseil municipal des jeunes. « Pourtant, nous n’avons jamais mélangé notre action au CMJ avec notre engagement dans la ville, explique Mohamed. Au CMJ, on ne parle pas de politique. On n’a jamais véhiculé les idées du Front national là-bas. D’ailleurs, les autres jeunes nous ont soutenus et ont trouvé que les propos des élus étaient déplacés ». Le candidat du rassemblement Gonesse Bleu Marine, Karim Ouchikh, s’est également fendu d’une lettre ouverte, publiée lundi sur le site officiel du Front national, où il attaque le maire de Gonesse et soutient les deux jeunes dans une anaphore.

Le Parisien : « L’un comme l’autre prennent le soin de ne jamais faire étalage de leurs convictions politiques dans l’exercice public de leurs mandats citoyens. L’un comme l’autre sont victimes ces dernières semaines de pressions intolérables exercées à maintes reprises par l’équipe municipale en place. C’est pourquoi je dénonce avec force cette sordide chasse aux sorcières dans laquelle Jean-Pierre Blazy est personnellement impliqué », peut-on lire dans le courrier. Contacté à ce sujet, le député-maire socialiste n’a pas nié être au courant de l’engagement politique des deux jeunes, mais il a « formellement démenti » que la municipalité ait proféré « la moindre pression » à leur égard. L’engagement au CMJ de Mohamed va donc pouvoir se poursuivre, tout comme son soutien au parti de Marine Le Pen. Un Front national dont il rejoint les positions, notamment au sujet de l’immigration et de la sortie de la zone euro, conclut Le Parisien.

Reproduction autorisée avec mention :

M. Garroté réd chef www.dreuz.info

Sources :

http://www.lepoint.fr/societe/moi-mohamed-14-ans-adherent-du-front-national-11-03-2014-1799565_23.php

http://www.leparisien.fr/espace-premium/val-d-oise-95/mohamed-14-ans-militant-front-national-09-01-2014-3475457.php

 

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