Les « grands » media généralistes et officiels ont rapporté à peu près tout et n’importe quoi concernant les événements récents en Ukraine et en Crimée. Je sépare les deux entités car la Crimée est aujourd’hui de facto russe. Elle est russophone dans son immense majorité et veut son rattachement à la « Matoushka Rossiya » (la Mère Russie) pour toujours.
Les vues de Poutine quant à l’Histoire de la Russie sont tronquées
Cependant, il serait bon de revenir sur certaines parties du discours du Président Vladimir Poutine adressé récemment à la Douma pour annoncer et célébrer la réintégration de la Crimée à la Russie. Cela vaut la peine de s’y intéresser afin de constater ô combien les vues du Président Poutine quant à l’Histoire de la Russie sont tronquées, voire complètement erronées, ainsi que de mettre en relief la nouvelle idéologie officielle du régime russe, désormais faite d’un étrange mélange de victimisation et d’hyper-nationalisme agressif.
A propos de l’Ukraine continentale, Poutine semble laisser entendre qu’il n’a pas l’intention de diviser le reste du pays et qu’il en restera là. A l’écouter, on pourrait se prendre à en oublier que la Russie est et a été pendant des siècles le plus grand pays du monde après avoir conquis ses vastes territoires par cet expansionnisme impérialiste qui la caractérise, souvent accompagné de génocides et de nettoyages ethniques. Le Président Poutine préfère présenter la Russie comme un pays qui doit être en permanence sur ses gardes, comme une victime à la fois des Occidentaux et des errements du communisme.
« En un mot, nous avons toutes les raisons de croire que la politique de « containment » pratiquée à l’égard de notre Russie aux 18ème, 19ème et 20ème siècles se poursuit encore de nos jours. Ils [les Occidentaux] s’évertuent constamment à nous mettre dans des situations difficiles parce que nous osons avoir des vues différentes des leurs, parce que nous osons les défendre et parce que nous osons appeler les choses par leur nom, sans hypocrisie », déclare Poutine.
Selon Vladimir Poutine, après la Révolution de 1917, ce fut le tour des Bolchéviques de s’en prendre à la Russie. Cependant, Poutine ignore parce ce que cela l’arrange bien, que l’immense majorité des Bolchéviques étaient russes et que le parti fondé par Lénine était russe de par sa nature institutionnelle. Mais ceci n’est sans doute qu’un petit détail.
Et Poutine de déclarer : « Les Bolchéviques, pour un certain nombre de raisons – que Dieu ait pitié d’eux – ont cédé de grands territoires du sud historique de la Russie à la République d’Ukraine sans tenir aucun compte de l’origine ethnique des populations vivant sur ces terres qui forment à présent le sud-est de l’Ukraine. Ainsi, en 1954, la décision fut prise de transférer la Région de Crimée à l’Ukraine….Ce qui importe aujourd’hui est que cette décision fut prise en violation flagrante des bases constitutionnelles qui étaient en vigueur même à l’époque ».
Encore une fois, force est de constater l’impressionnante myopie historique de Poutine : la décision de Nikita Khrouchtchov d’offrir la Crimée à la Russie était bel et bien constitutionnelle, aussi constitutionnelle que tout ce que n’importe quel autre dirigeant communiste a pu faire durant la période soviétique. Le pouvoir soviétique reposait lui-même sur l’illégalité, sur l’imposture et sur les violations des droits humains civils et politiques. Si Khrouchtchov avait tort, c’est seulement parce que l’URSS était elle-même une imposture et n’aurait jamais dû être créée en premier lieu.
La Russie a conquis le Khanat des Tatars de Crimée en 1783 pour ensuite chasser sa population
Il est également bien peu surprenant que le discours de Poutine passe sous silence le fait que l’impérialisme russe ait presque réussi à exterminer les Tatars de Crimée. La Russie avait conquis le Khanat des Tatars de Crimée en 1783 pour ensuite chasser cette population de sa terre ancestrale et y installer des Russes. Des dizaines de milliers de Tatars ont péri.
Deux tiers ont dû quitter la Crimée.
En 1944, le nettoyage ethnique fut achevé lorsque Staline, dans un élan de générosité constructiviste si caractéristique des régimes gauchistes, chassa les quelque 200 000 âmes que comptait alors la population tatare vers l’Ouzbékistan et d’autres régions d’URSS. Près de la moitié moururent en chemin. Ce n’est qu’à la fin des années 1980 que les survivants et leurs descendants purent regagner leur ancien territoire tout en devant affronter la nouvelle réalité que leurs terres et leurs maisons étaient à présent occupées par des Russes.
Oui, les Tatars de Crimée sont musulmans. Mais les Russes font pareil avec les autres peuples et ethnies qui la composent. Par exemple, l’Oblast juif autonome du Birobidjan fut créé selon la même logique de déportation et d’isolement. Même chose pour les Allemands de la Volga (colons invités par Catherine II, elle-même allemande) déplacés par le régime stalinien au Kazakhstan au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Selon Poutine, la Crimée compte beaucoup pour la Russie car « les tombes des soldats russes dont la bravoure a permis à la Crimée d’intégrer l’empire russe se trouvent aussi en Crimée. Et puis, il y a Sébastopol, cette cité héroïque à l’histoire exceptionnelle, une forteresse qui a servi de berceau à la Flotte de la Mer Noire, qui symbolise à elle seule la gloire militaire incomparable de la Russie ».
Quid des Tatars de Crimée ? Et Poutine ajoute : « Il est vrai qu’il fut un temps où les Tatars de Crimée étaient maltraités, tout comme les autres peuples de l’URSS. La seule chose que je puisse dire ici est que des millions de gens d’origines ethniques diverses ont souffert durant les répressions et surtout les Russes ».
Le caractère mensonger des propos de Poutine est à son comble
Ainsi les Tatars de Crimée n’ont pas seulement été maltraités par on ne sait trop qui. En réalité, ils ont été soumis au génocide par l’empire totalitaire russe. Les Russes ont souffert, c’est vrai, mais les plus grandes souffrances ont été infligées aux Ukrainiens et aux Polonais (voir le livre « Bloodlands*» de Timothy Snyder, historien à l’Université de Yale), sans oublier les fameux pogroms antisémites sous l’Empire des Romanovs des 19ème et 20ème siècles. Stéphane Bern, le marquis de France 2, nous dit que les tsars n’y étaient pour rien. Peut-être … mais ils ont laissé faire.
En dépit de toutes ses faiblesses passées et présentes, Poutine nous assure que la Russie est de retour en force, c’est le moins qu’on puisse dire, plus folle de rage que jamais et désormais décidée à ne plus se laisser humilier. Cette Russie, la nouvelle Russie, est à la fois victime et tyran : « Aujourd’hui, nous devons en finir avec l’hystérie, renoncer à la logique de Guerre Froide et reconnaître un fait évident : la Russie est un acteur indépendant de la vie internationale et, comme les autres pays, elle doit défendre ses propres intérêts et ceux-ci doivent être reconnus et respectés ».
Ensuite, et c’est assez remarquable, Poutine adopte un ton plus conciliant envers l’Ukraine. Naturellement, il dénonce le nouveau gouvernement démocratique qu’il considère illégitime car aux mains de fascistes, et réaffirme l’obligation qu’a la Russie d’aider les Russes de Crimée à se défendre contre les agressions supposées de ces « rapaces ».
“J’en appelle au peuple d’Ukraine. Je souhaite sincèrement que vous compreniez : en aucun cas nous ne voulons vous faire de mal, ni insulter votre sentiment national. Nous avons toujours respecté l’intégrité du territoire national de l’Etat ukrainien… Ne croyez pas ceux qui veulent vous terrifier en brandissant la menace russe, ni ceux qui crient haut et fort que les autres régions suivront le même chemin que la Crimée… Nous voulons une Ukraine forte, souveraine et indépendante… Nous voulons la paix et l’amitié avec l’Ukraine et ensemble avec les autres pays nous sommes prêts à coopérer pleinement à cette fin. Mais je vous le répète : seuls les Ukrainiens sont capables de mettre de l’ordre dans leur propre maison ».
Si ces mots sont sincères, alors ils constituent un démarquage important par rapport aux menaces proférées par Poutine lors de sa conférence de presse du 4 mars dernier où il déclarait qu’ « il n’est pas inquiet » quant à un conflit armé avec l’Ukraine. Effectivement, si ses mots sont sincères, Poutine a bien dit qu’il n’envahirait pas le reste de l’Ukraine et ne tenterait pas d’annexer ses provinces du sud-est.
Poutine est-il vraiment sincère ? N’est-ce qu’un écran de fumée avant une agression de plus grande ampleur ? Personne ne peut le dire avec certitude. Mais Poutine a suffisamment montré ses intentions belliqueuses envers l’Ukraine, et la communauté internationale ferait bien de lui rappeler très fermement que lorsque la tentation d’agiter le sabre aux frontières de l’Ukraine et de soulever les provinces du sud-est lui deviendra irrésistible, elle sera là.
En Occident, Poutine se présente comme un défenseur des grandes valeurs conservatrices qui ont fait la force de nos pays. S’il a certes raison sur certains points, il devrait d’abord appliquer ces valeurs chez lui. Ainsi l’avortement, le divorce, l’abandon, l’inceste, la pédophilie, la drogue, ont fait et font des ravages en Russie. La vie humaine et la liberté n’y ont toujours pas la même valeur qu’en Occident. L’Etat est toujours dirigiste, et ses intrusions dans la vie privée toujours aussi nombreuses et injustifiées. Que les Conservateurs et Néo-conservateurs ne se laissent jamais prendre dans les filets de cette propagande aussi cynique que grotesque.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Mandrake pour Dreuz.info.
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Les Tatars n’étaient-ils pas de terribles guerriers musulmans qui semaient la terreur ?
Si. Mais yfopa le dire, car c’est stigmatisant.
“guerriers musulmans qui semaient la terreur ?”
Oui, et qui seraient encore capables de le faire, et dire qu’ils se trouvent des gens pour en faire de “pôôôvres” victimes !!!
Du fait de mon vécu perso, je ne suis plus du tout capable d’endurer, d’encaisser des propos de gens qui défendent les musulmans, car qui dit muzz dit presque systématiquement islam politique totalitaire qui ne demande qu’à se déchaîner, comme en Tchétchénie à une époque, en Europe, aux USA. Je ne plaindrai jamais ces tatars, never, NO WAY !!
Sinon, pour le reste, attention à Putin surtout dans le sans où il met le nucléaire Iranien dans la balance de défense de son action en Crimée, là est le danger pour le monde libre, bien plus que dans l’annexion d’un territoire, à ce jour, et de cela j’auteur du texte ci-dessus ne le mentionne pas…
Merci pour cette mise au point. J’ai appris beaucoup de chose.
“Oui, les Tatars de Crimée sont musulmans. Mais les Russes font pareil avec les autres peuples et ethnies qui la composent. Par exemple, l’Oblast juif autonome du Birobidjan fut créé selon la même logique de déportation et d’isolement. Même chose pour les Allemands de la Volga (colons invités par Catherine II, elle-même allemande) déplacés par le régime stalinien au Kazakhstan au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.”
WOW ! mettre sur le même plan des Juifs pacifiques, des Allemands et des tatars dont l’idéologie musulmane de tous temps politique sanguinaire et totalitaire (la même de toute façon partout où sont les musulmans sur cette planète) ???? Faut oser quand même, je trouve cette comparaison scandaleuse, et je pèse bien mon mot !
Les Russes ont mis effectivement tout le monde sur le même pied dans un effort de russification et de soviétisation à outrance de tout ce qui n’était ni l’un ni l’autre. J’aurais pu vous parler des Finlandais et des Lettons. Mais ici il s’agit de la Crimée et les Tatars ne sont ici qu’à titre d’exemple de peuple déplacé de force, mis sur le même pied que les autres par le pouvoir russe. Par contre, en laissant faire Poutine, nous risquons fort de créer des réfugiés supplémentaires. Et là vous aurez raison, nous n’avons pas besoin de cela. Nous avons déjà plus qu’assez avec les Tchétchènes et autres barbares.
Poutine arrange l’Histoire. Plus exactement, Poutine s’arrange avec l’Histoire pour justifier ce qu’il fait actuellement.
Mandrake s’arrange également avec l’Histoire pour justifier ce qu’il nous raconte.
De justifier que la Crimée n’avait pas été séparée de la Russie par Khrouchtchev puisque tout ce que faisait l’URSS n’était pas légal, que c’était autant d’impostures est assez amusant. Car peut-être Mandrake n’a pas remarqué que la Russie n’est plus aujourd’hui l’URSS ? Et que ce constat conforterait tout autant que la Russie veuille maintenant revenir en arrière vu qu’elle est officiellement légale !
Mandrake nous dit : “(ne pas) oublier que la Russie est et a été pendant des siècles le plus grand pays du monde après avoir conquis ses vastes territoires par cet expansionnisme impérialiste qui la caractérise”
Certes, les Russes ont conquis ces territoires immenses du nord-asiatique, jusqu’à Vladivostok et les Kouriles. Mais toutes les Amériques – du nord, centrale et du Sud – ont été conquises par l’expansionnisme européens. La différence n’est pas vraiment évidente pour pouvoir donner ainsi des leçons aux Russes sur ces périodes de l’Histoire. Surtout que les territoires conquis à l’Est de l’Oural jouxtent la Russie des origines, ce qui n’est pas le cas de l’Amérique..
Enfin en Asie les Mongols, les Chinois, ne se sont pas interdit de conquérir de vastes territoires en leurs temps. L’expansionnisme musulmans a finalement conquis l’Asie des Steppes et c’est bien la présence russe au Nord qui les a contenus dans cette zone. Bien heureusement !
Car on ne combat pas les Tatars parce qu’ils sont Tatars, mais bien parce qu’ils sont musulmans comme on a combattus les Allemands pas parce qu’ils étaient Germains mais des nazis ! Mandrake ne va pas nous faire prendre quand même les Tatars et autres Moghols et Turkmènes pour de gentils voisins innocents, inoffensifs et démocrates. Les Indiens en savent quelque chose, pardi. Les populations chrétiennes ou bouddhistes (ou autres) des steppes en savent quelque chose. Les roms venus en Europe des confins du Pakistan en paient encore le prix.
Je crois qu’il est vain de vouloir chercher dans cette Histoire tumultueuse, pleine de sang et de fureur, des justifications aux conflits actuels. Il ne faut certes pas l’oubliée mais Il faut d’abord voir qui est qui. qui sommes nous, qui sont les protagonistes de l’Histoire actuelle. En un mot, qui sont nos amis et qui sont nos ennemis. Cela à l’aune de leur culture, des valeurs qu’ils défendent, de leurs comportements. Et les Russes chrétiens orthodoxes sont de loin plus proches de nous et surtout fréquentables que les Tchétchènes, Tatars, Ouïgours et autres Pendjabis, Kirghizes ou Tcherkesses.
Il est peut-être nécessaire de contenir Poutine, mais il est surtout indispensable de construire des liens avec les Russes et d’être attentif à leurs besoins stratégiques. Notre intérêt face à l’expansionnisme islamique est d’avoir une Russie chrétienne et forte.
Mandrake ne défend en rien les Tatars de Crimée. Il émet simplement l’observation que le Président Poutine nous parle de la Russie comme d’une civilisation à part. Et en quoi je vous prie? En quoi cela vous inspire-t-il? De même que la fameuse âme russe, c’est quoi?
Bien sûr qu’il est indispensable de construire des liens avec la Russie. Qui vous dit le contraire? Qu’entendez-vous par Russie chrétienne et forte? S’il y a bien un pays relativiste aux valeurs encore inversées, c’est bien la Russie avec son passé d’extrême-gauche. C’est vrai, les choses se sont améliorées depuis 1991, mais un monde nous sépare encore, j’y reviendrai. Et puis, une Russie forte signifie-t-elle une Russie reconstituée en mini-URSS? Avec la superpuissance de la Crimée, sans doute? Pour moi, une Russie forte, c’est une Russie avec une vraie économie et une politique internationale cohérente (être l’ami systématique notamment des régimes de l’Axe du Mal est pour moi incohérent). Une Russie forte, c’est une structure économique et sociale basée essentiellement sur le respect des libertés et du droit où la corruption morale et financière sont dénoncées et non encouragées. Une Russie forte, ce n’est pas faire du chantage en permanence sur ses voisins car cela représente une marque de faiblesse assez flagrante. Cette Russie-là n’inspire ni le respect, ni la considération, mais la crainte, la méfiance et au final même la haine. Finalement, cette Russie-là avec son approche des autres est aussi d’un autre âge, le 19ème siècle. Vous n’allez pas nous dire que c’est bien et que c’est ce à quoi vous aspirez?
Je suis presque d’accord avec Mandrake sauf que la Russie a toujours fait du chantage sur ses voisins ou sur les autres pays du moins de ce que je sais … La Russie ne marche qu’avec la force, en inspirant la peur d’une superpuissance qui peut écraser ses adversaires comme rien que ce soit militairement (3eme puissance militaire mondiale), économiquement (voir ses nombreuses ressources qu’elle dispose en Sibérie et encore les Russes n’ont pas tout découvert ..) ou territorialement (c’est un état-continent).
Ce qui fait qu’elle n’a pas à sans priver puisqu’elle le peut.
Vous parlez aussi d’une Russie démocratique, libre, sans corruption…
mais la Russie comme vous devez le savoir est une fédération regroupant je crois des républiques plus ou moins riches et par la même occasion souhaitant plus ou moins leur indépendance (différences ethniques nombreuses aussi) vis-à-vis de la Russie. Or, une Russie plus douce risquerait de l’affaiblir de l’intérieur et donc de se disloquer complètement donnant naissance à de nouveaux pays …
Poutine lui l’a très bien compris et c’est pour cela entre autre qu’il continue de mener une politique “dure” de terreur.
Voici pour l’âme russe :
http://www.granderussie.com/ame_russe.htm
“Cette Russie-là n’inspire ni le respect, ni la considération, mais la crainte, la méfiance et au final même la haine.”
A vos yeux Mandrake, je n’en doute pas, je reste moi-même méfiante envers Putin pour mes raisons exposée ci-dessus, mais d’autres personnes ne pensent pas de même, et il n’appartient à personne de dicter une conduite ou une façon de voir aux autres, c’est d’ailleurs une base de la démocratie, isn’t it ?!!!!
Cordialement,
NW
Je n’ai pas la haine envers la Russie. Certainement pas. Mais je la connais bien. Voici Tatiana Bulanova (superstar en Russie) et ses “Fleurs Préférées”. Elle est connue pour ses superbes mélodies très mélancholiques. Ne faites pas comme elle, ne pleurez pas pendant et après ça:
http://www.youtube.com/watch?v=5amMQSNvPFY
Tout à fait juste. Les Tatars de Crimée sont les descendants de hordes de pillards, tueurs et violeurs comme tous les envahisseurs musulmans qui ont volé (au XVè siècle, le khanat a été instauré en 1441) les terres en en “chassant” (c’est à dire massacrant) les occupants légitimes. Et ils n’ont rien de commun avec nous et sont, de fait, les ennemis de l’occident inféodés à la supertstition mahométane venue de la péninsule rabique (le “a” des atlas est de toute évidence un malentendu)
les tatars de Crimée , s’ils désirent la quitter n’ont que l’embarras du choix ! 57 pays musulmans sont prêts à les accueillir !
Absolument ! La Malaysia Airlines ne vole pas depuis Sebastopol ?
Réponse @ Amal Gametou.
Désolé Amal, Si les pays musulmans, était près a accueillir d’autres musulmans, cela se saurait , voyez l’accueil réservé aux palestiniens dans tous les pays qui entourent Israël depuis 66 ans, et voyez l’accueil qu’ils réservent aux Syriens, tout autour de la Syrie.
les musulmans se détestent entres eux, vous ne l’avez pas encore remarqué ,,,,,
Quand a Poutin, il est très loin d’être un ange démocrate, c’est plutôt l’inverse, c’est donc un ange noir, qui assombrit le monde.
Eddy
Article intéressant :
http://news.nationalpost.com/2014/03/27/stephen-harper-says-russias-vladimir-putin-sees-himself-as-a-rival-of-the-western-world/
“l’impérialisme russe ait presque réussi à exterminer les Tatars de Crimée. La Russie avait conquis le Khanat des Tatars de Crimée en “1783 pour ensuite chasser cette population de sa terre ancestrale et y installer des Russes. Des dizaines de milliers de Tatars ont péri.”
Qui les Tatars, hordes de pillards qui écumaient l’Europe Centrale (et ont pillé jusqu’à Moscou au XIIIè siècle) et qui étaient plus ou moins issus de populations asiatiques mélangées à des barbares divers ont-ils chassés et exterminés pour s’installer en Crimée, où vivaient des Grecs et des Arméniens jusqu’au XVè siècle où ils ont fondé le khanat de Crimée (vassal ensuite et supplétif des ottomans).? La terre ancestrale n’est pas si ancestrale que ça, beaucoup moins que le Maghreb pour les envahisseurs arabes, par exemple et même que les Turkmènes en Grèce Orientale et au Kurdistan (vous savez ce territoire spolié appelé abusivement Turquie et dont les habitants ont été chassés (les Grecs) ou sont maintenus en état de servitude- les Kurdes) Si les Tatars sont les habitants légitimes de la Crimée, les arabes dits palestiniens le sont du territoire où ils vivent (c’est sans doute une terre ancestrale pour, sans doute, une minorité d’entre eux plus ancienne que la Crimée pour les descendants de la horde d’or. Quelque chose m’échappe dans votre raisonnement.
Quelque chose vous échappe effectivement car ce texte n’a pas été écrit pour défendre ou promouvoir la cause des Tatars de Crimée ou d’ailleurs. C’est l’attitude de la Russie tsariste, soviétique et post-soviétique qui est ici décrite, de cette Russie qui se prétend au-dessus de tout le monde avec sa soi-disant grande civilisation dont je cherche toujours en quoi elle est si supérieure et si unique, de cette Russie qui ne fait aucune différence entre les peuples du moment qu’elle s’en donne à cœur-joie (j’ai aussi parlé des Allemands de Catherine II et du Birobidjan, mais on est en Crimée et donc je me suis limité à la Crimée). Je l’ai dit, il ne s’agit que d’un exemple. Quand on se prétend le fondateur d’une “grande civilisation” n’est-ce pas, on fait en sorte, pour être crédible, que les choses se passent différemment. Quant aux Tatars de Crimée ou d’ailleurs, ils ne défendent rien et ne prétendent pas donner de leçons de morale (qu’ils n’ont pas) au reste du monde. Nous sommes d’accord. Je partage ainsi votre point de vue à ce sujet, mais ce n’est pas ça l’essentiel du propos tenu dans le texte.
Poutine me fait peur…
Il est temps de dire la vérité sur «l’abominable nouveau tsar du Kremlin»
D’Olivier Berruyer
Sur Causeur.fr
Il est grand temps de dénoncer haut et fort Vladimir Poutine. D’abord sur le plan économique. Car qu’a-t-il fait depuis 15 ans, concrètement ? Le pouvoir d’achat des Russes : il a doublé. L’inflation : passée de 100 % à presque rien. La balance commerciale : largement redressée et désormais excédentaire. Le taux d’emploi : en très forte hausse. La dette publique : passée de 90 % du PIB à 10 %. La pauvreté : divisée par 2. Bref, les chiffres parlent d’eux-mêmes : un échec lamentable.
Au niveau politique : des élections régulières, de gros succès électoraux – bien loin de la situation de nos alliés en Chine ou en Arabie Saoudite. Évidemment, sa côte de popularité n’est jamais descendue sous les 65 % d’opinions positives, et elle est remontée à 80 % actuellement – tout ceci étant prévisible vu les chiffres économiques catastrophiques précédemment avancés. D’ailleurs, on se rend bien compte que les chiffres sont évidemment truqués, Obama plafonnant à 40 %, Hollande étant descendu à 15 %, et le taux d’approbation du Congrès américain venant de réussir l’exploit d’atteindre un seul chiffre, avec 9 % de satisfaction des Américains.
Mais c’est au niveau géopolitique que le pire est à craindre. Car que prône M. Poutine ? Des référendums ! Pour demander leur avis aux gens ! Non mais, sérieusement, jusqu’à quand allons-nous tolérer ceci en Europe ?
Faisons bien attention aux conséquences de notre pusillanimité : si nous laissons des référendums se développer en Europe, cela en sera fini de la marche vers le « Progrès Européen ». Terminé les traités budgétaires. Fini l’austérité pour complaire aux marchés financiers. Plus d’augmentation de l’âge des retraites jusqu’à 69 ans. Personne n’acceptera de saigner la Grèce pour rembourser des hedge-funds vampires. Personne n’élira Hermann Van Rompuy Président du Praesidium Européen.
De même, si nous faisons un référendum au Royaume-Uni, il est clair que ce pays quittera rapidement l’Union. Comme le feront pas mal d’autres pays si nous demandons leur avis aux citoyens.
Et quel peuple acceptera de voter pour l’accord d’association UE/Ukraine signé le 21 mars dernier, qui met désormais les entreprises européennes en concurrence avec le pays le plus pauvre d’Europe, où le salaire minimal est de 100 € par mois ? Aucun peuple sensé ne l’acceptera – craignant évidemment le chômage. Il faut donc bannir le référendum et laisser Bruxelles décider.
Mais là où apparaît clairement la perfidie du président russe, c’est que, non seulement il fait voter les habitants de Crimée sur leur avenir pour la première fois, mais en plus, alors que, essentiellement Russes, ils ont logiquement demandé leur rattachement à la Russie à une écrasante majorité, incontestable, eh bien il les écoute et il répond à leur demande ! Imagine-t-on ceci en Europe ? Mais nous n’aurions jamais pu signer le traité de Lisbonne si on avait accepté la demande des Français de 2005.
Alors que, dans cette affaire, la solution était tellement simple – et nous l’aurions surement appliquée si des ministres russes avaient alimenté des manifestations populaires pro-russes au Canada, puis avaient surtout fomenté un coup d’État avec des néonazis qui auraient interdit le français au Québec.
Il fallait donc punir très fortement Poutine (la punition étant désormais un axe central en Diplomatie), renvoyer la Crimée dans le giron du gouvernement putschiste ukrainien non élu, puis envoyer des chars ukrainiens noyer dans le sang le soulèvement qu’il n’y aurait pas manqué d’avoir envers un gouvernement comportant un tiers de néonazis russophobes assumés voir note et soutenu par un Occident cynique comme jamais. Là, au moins, dans un scénario à la yougoslave, l’UE sait agir : tweets, discours enflammés, résolutions, condamnations, envois d’observateurs et de Bernard-Henri Lévy, puis d’enquêteurs, puis de médecins légistes, saisie de la Cour pénale internationale, etc.
Mais au lieu de cela, Poutine à tout gâché, et le peuple de Crimée a fêté dans la liesse populaire son rattachement à la Russie. Et le peuple de Kiev a manifesté sa révolte le 23 mars, l’ampleur de la manifestation phénoménale de 5 000 personnes montrant bien le caractère totalement illégitime de la chose pour les Ukrainiens – tout comme le fait qu’à peine 20 % des militaires ukrainiens en Crimée aient obéi à l’ordre de rentrer au pays…
Tout ceci est donc désolant, c’est à désespérer du « rêve européen »… Et comme nous ne savons pas jusqu’où ira Poutine, il nous faut donc surtout nous armer de lucidité !
Note : ré-inhumant régulièrement des Waffen-SS avec les honneurs militaires par exemple
Votre article est avant tout une critique de l’UE et on ne saurait vous donner tort, mais ce que vous constatez n’est pas vraiment nouveau. La Belgique étant le pays où se trouvent les grandes institutions de l’UE, ce que vous dénoncez l’a déjà été ad nauseam par la presse satirique francophone et flamande depuis belle lurette (dans votre article, seuls les paramètres ont changé afin de les adapter à l’actualité). Mais dans une réponse ci-dessus, j’ai posé plusieurs questions: où sont les grandes entreprises russes après 23 ans de réformes économiques, à part celles engagées dans les secteurs liés à la vente des ressources naturelles ? Où sont les entreprises de haute technologie, les entreprises innovatrices ? Où est l’industrie légère, la manufacture de produits sophistiqués? Où en est la compétitivité de ces entreprises? Moscou et St Petersburg aujourd’hui restaurées, aménagées et modernisées impressionnent le visiteur mais il s’agit de grandes vitrines (elles l’ont toujours été) et quand tout est neuf et que tout brille, vu que c’est nouveau, c’est toujours beau. Si vous allez à Bakou, c’est pareil. Nous verrons d’ici une dizaine d’années où nous en serons avec les nouvelles infrastructures d’aujourd’hui. Vous est-il déjà venu à l’idée que l’économie russe que vous nous vantez est avant tout alimentée par les prix élevés du pétrole et du gaz? Ce serait triste dès lors de ne pas voir augmenter le pouvoir d’achat de la population en pareil cas, puisque ces ressources se vendent plutôt bien. C’est peut-être le seul domaine où la demande pour un produit russe ne risque pas de s’éteindre (et encore avec le fracking, ce n’est pas si sûr). Vous est-il venu à l’idée que le Président Poutine, calculateur, puisse avoir envie de détourner l’attention des vrais problèmes économiques et sociaux? Qu’il y ait une déconnection vis-à-vis de la classe moyenne qui ne comprend très bien pourquoi la classe moyenne d’Ukraine a rejeté Yanukovitch et sa politique, alors que la classe moyenne russe doit supporter le régime Poutine et ses contraintes. Faire du business en Russie sans “connexion utile” et donc sans collusion (souvent financière) avec les autorités reste une terrible gageure. Regardez à quelle place la Russie se situe dans le classement des pays sur la liberté économique. Il est difficile de créer et d’investir dans ces conditions. Pour l’instant, la manœuvre du pouvoir fonctionne et il a réussi à gagner du temps, car la Russie veut aussi prendre sa revanche et s’affirmer au niveau politique internationale, d’où la popularité du président, homme du KGB. On joue donc sur une corde sensible pour l’ensemble de la population. Voyez-vous, vous pouvez me traiter de russophobe et autre, mais ce qu’il faut bien comprendre dans le caractère russe, c’est le rejet conscient ou non du “middle of the road”. On ne fait pas les choses à moitié, seulement à la façon d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Cela peut vous paraître bien. Mais ce qui me déplaît très fortement, c’est que l’on a rien appris en Russie et que l’on est toujours dans les références du 19ème siècle. Pas ou peu de place pour le win-win, la négociation, la coopération, etc. Nous vivons dans des mondes différents. Ce qui me hérisse particulièrement, c’est la manière et surtout la brutalité de la Russie qui nous montre qu’en réalité rien, absolument rien n’a changé (Plus ça change,…) et que rien ne changera tant que Poutine sera là. Ce n’est pas notre faute à nous, Occidentaux, si l’URSS s’est écroulée. Ce régime s’est d’ailleurs maintenu aussi longtemps sans réforme grâce aux ressources naturelles. Depuis la chute de l’URSS, la Crimée est un problème et une bombe à retardement. L’Ukraine aurait dû ou aurait pu effectuer un échange avec autre chose sans être mise devant le fait accompli. Ils ont subi le chantage en maugréant, alors qu’une opportunité pouvait être saisie. Dans cette affaire, il n’y a de toutes façons aucune solution qui satisfasse tout le monde. Enfin, comme beaucoup, je déplore l’attitude de l’Occident dans ce dossier.
@Mandrake,
Mandrake, savez-vous pourquoi nous avons noirci cette page de commentaires ? Parce que sans doute nous ne sommes pas très loin d’être d’accord. On ne discute jamais autant que quand on veut apporter nuances et précisions.
Pour l’article de Berruyer ci avant, le publier de ma part ne signifie pas que j’en endosse tous les propos. Mais il me semblait donner une opinion intéressante. Cette histoire a mille facettes.
Merci en tous cas pour vos éclairages successifs et votre article.
Amicales salutations.
J’oubliais car on n’en a peu parlé.
Il faut reconnaître (je parle pour moi) que la Russie n’a pas eu d’état d’âme pour soutenir à bout de bras l’horrible Ianoukovitch,,, l’autre génie des Carpates, celui du versant Est.
Vous avez bien raison, et ce Ianoukovitch est bête à manger du foin.