Publié par Michel Garroté le 25 mars 2014

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Michel Garroté, réd en chef — Pour ce qui me concerne, j’avais complètement oublié jusqu’à l’existence même de Pascal Boniface, que j’avais égratigné, il y a des années, lors des débuts de dreuz.info. Puis, j’ai appris que l’individu a publié un nouveau bouquin. C’est tout. Et, soudain, sur Internet, je découvre que le bouquin de l’individu en question choque certains de nos amis. Or, depuis que dreuz.info existe, nous essayons toujours de donner la parole à ceux d’entre nos amis qu’un article ou un bouquin ont choqués, heurtés, peut-être même blessés. Je ne vais pas prendre ici moi-même position sur le dernier bouquin de l’individu. En revanche, il me semble honnête de publier ci-dessous deux réactions, celle de Frédéric Haziza et celle de Victor Perez. A titre personnel, j’écrirai simplement que la France est devenue un pays difficile pour les Juifs. Que la France est l’une des Nations les plus israélophobes de la planète. Et que défendre Israël demeure pour moi un point non négociable.

Frédéric Haziza : Pascal Boniface est tellement obsédé par les Juifs et Israël que dans son dernier livre, « La France malade du conflit israélo-palestinien », il s’acharne à relativiser le mobile antisémite de Fofana et de son Gang des barbares, les assassins et bourreaux d’Ilan Halimi. « Tout parent, écrit-il, se met à la place des parents du jeune Halimi. Et si c’était arrivé à mon fils ? Sauf que le traitement de l’affaire par les médias a pu également susciter interrogations. Antisémite le mobile : oui et non ». Pour étayer sa thèse, Boniface choisit de mettre sur le même plan, le crime d’Ilan Halimi et un certain nombre de faits divers survenus depuis.

Comme le meurtre en février 2006 d’un salarié de Peugeot à Audincourt, l’enlèvement en mars 2006 de Dominique Marcel à Compiègne, le supplice d’Alexandre (13 ans) tué et démembre à Pau en juin 2011, l’agression digne du film Orange mécanique d’un homme dans l’Isère en mai 2010, le braquage avec le canon d’une arme de poing d’une petite fille de deux ans devant ses parents, des commerçants de la communauté turque de Goussainville pour leur soutirer de l’argent ou encore une série d’agressions visant des membres de la communauté asiatique. Toute agression de cette nature suscite bien entendu dégoût et compassion.

Mais pourquoi, comme le fait Boniface, utiliser ces faits divers pour tenter de minimiser le caractère antisémite du crime d’Ilan Halimi alors qu’en date du 5 mars 2006, la circonstance aggravante d’antisémitisme a été retenue par les juges d’instruction et que la Justice est passée depuis ? Pourquoi conclure le chapitre « L’affaire Halimi, antisémitisme et barbarie » par ces mots : « Une grande partie de la communauté juive est convaincue que la dimension antisémite du meurtre d’Ilan Halimi n’a pas été assez évoquée, quand une grande partie de l’opinion pense que cette affaire a été surexposée médiatiquement de par sa dimension antisémite et de nombreux parents se demandent : En aurait-on parlé si la victime avait été mon fils ? ».

Parce que tout simplement, de la négation de la Shoah des Faurisson, Garaudy, Dieudonné, Soral et consorts, on est passé aujourd’hui à la négation de l’antisémitisme au sein d’une certaine gauche soi-disant morale dont Boniface est l’un des hérauts. Boniface est l’un de ces pseudo-experts qui en faisant d’Israël le centre de la planète et en accusant l’État juif de tous les maux du monde a contribué à antagoniser communautés juive et arabe en France. Il est l’un de ces militants obnubilés par le combat antisioniste qui les fait flirter avec un antisémitisme pernicieux. Il est l’un de ces apprentis sorciers de la haine dont l’obsession juive le conduit à perdre toute mesure en salissant la mémoire d’Ilan Halimi. C’est tout simplement pervers et abject, conclut Frédéric Haziza.

Victor Perez : Pascal Boniface a publié un énième livre intitulé cette fois-ci « La France malade du conflit Israélo-palestinien ». France Info l’a invité pour en parler. Ou plutôt pour lui permettre d’affirmer, encore une fois, que « Certains veulent empêcher toutes critiques contre Israël ». Cela en devient une véritable obsession ! D’où le diagnostic formel d’une certaine attitude maladive concernant son approche de l’Etat du peuple juif. Au micro d’Olivier de Lagarde, Boniface assure qu’il y a « effectivement la crainte d’être accusé d’antisémitisme dès que l’on critique le gouvernement israélien ». Depuis qu’il s’est fait connaître, en 1999, par sa lettre au Parti Socialiste lui enjoignant de choisir l’électorat musulman plutôt que juif, plusieurs gouvernements israéliens se sont succédés. Celui d’Ehud Barak du parti Travailliste, ceux d’Ariel Sharon du Likoud puis de Kadima, d’Ehud Olmert de Kadima et les deux de Benjamin Netanyahou du Likoud. Soit six coalitions différentes.

Sur laquelle de ces administrations s’est-il permis une seule critique positive ? Sur laquelle s’est-il abstenu de toute désapprobation systématique ? Aucune est la seule réponse ! Donc tous condamnables ? A cela il faut y rajouter son total silence sur les agissements plus que condamnable de l’AP, qu’elle soit dirigée par Yasser Arafat ou par Mahmoud Abbas depuis 2004. Pas même le refus absolu d’une reconnaissance d’Israël comme étant l’état du peuple juif ne mérite une critique bonifacienne ! Cette accusation d’antisémitisme, toujours selon le directeur de l’I.R.I.S., « crée un climat de peur chez les universitaires, chez beaucoup de vos collègues (journalistes) aussi qui, du coup, se disent je ne prendrais pas le risque d’en parler pour ne pas multiplier les appels, les sommations etc. ». A priori, Pascal Boniface ne fait pas parti de ces « peureux »’ ! Tout comme France Info et son journaliste.

Mais aussi, tous les médias qui jour après jour, année après année, ne se privent pas de critiquer, à longueur de colonnes, le « gouvernement d’Israël ». On se demande même qui œuvre dans ces mêmes médias, sinon les journalistes « qui, paraît-il, se refusent à en parler » ? L’interviewé prendrait-il les auditeurs de la radio pour des imbéciles ? A n’en pas douter ! En fait, fou serait l’organe français qui se présenterait comme défenseur de la politique israélienne, et cela quelle qu’elle soit, ou même s’assumant critique de l’Autorité palestinienne ! En y aurait-il un seul ? Le CRIF répondra aussitôt l’universitaire qui affirme que de « nombreux intellectuels et responsables institutionnels juifs (…) sacrifient la lutte contre l’antisémitisme au profit de la défense du gouvernement israélien ». Le hic étant bien sûr que ceux-ci défendent les gouvernements démocratiques de l’Etat d’Israël quels qu’ils soient. Ce qui revient à défendre uniquement l’Etat du peuple juif. Ce que refuse de comprendre celui qui se prétend être directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques ! Institut de quoi ?

« Peureux » ânonne-t-il ! Mais de qui, doit-on s’interroger ! Où sont donc ces universitaires, journalistes, politiques, médias ayant condamné, par exemple, l’accueil réservé par une meute pro-« palestinienne » à une dizaine d’Israéliens venus dialoguer à l’université Paris VIII ? Leur silence est-il à dû à la peur causée par ceux qui crièrent « sionistes dehors, sionistes assassins » et « Israël casse-toi, Paris-VIII n’est pas à toi » ? Ils ne sont pas juifs pourtant ! Il ne peut donc y avoir d’accusation d’antisémitisme ! Le plus « comique » de tout l’entretien est, toutefois, sa difficulté à répondre à la question suivante d’Olivier de Lagarde : « N’y a-t-il pas à gauche ou à l’extrême gauche une tradition antisioniste, comment dire…un peu malsaine » ? Ces couleurs politiques seraient, toujours selon l’universitaire, peuplées de…Juifs !

« Ce n’est pas tellement chez les Juifs qu’elle est présente cette tradition » lui rétorque le journaliste ! Aux Juifs du Bund, l’Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie crée en 1897 et disparue depuis, il y rajoute…les antisémites ! Oubliés les membres du NPA, du Parti Communiste, des verts, et du Parti socialiste supporters du B.D.S. et de la levée du blocus de la bande de Gaza entre autres choses, mais aussi ceux du Collectif Palestine, ces antisionistes malsains ayant exigé, en hurlant, le départ des Israéliens de l’université Paris VIII, rappelant étrangement les antisémites qui crièrent dans les rues de Paris, « Juif casse-toi, la France n’est pas à toi ! ». C’est à des mystifications de ce genre que l’on peut jauger de l’obsession qui préoccupe Pascal Boniface.

Une maladie incurable et contagieuse semble-t-il qui empêchera les auditeurs de France Info de « Vivre bien informés » selon le slogan publicitaire de celle-ci ! Pour cela, il aurait fallu que ce média l’oppose au journaliste arabe israélien, de passage en France, Khaled Abou Toameh qui assure que « C’est parce que je vis en Israël avec les juifs que j’ai le droit de m’exprimer librement. À Ramallah, je ne l’aurais pas fait. Si je parlais de négociations de paix à Ramallah, j’aurais de la chance de ne recevoir qu’une balle dans la jambe ». Se peut-il, pour parodier Pascal Boniface, que « certains tentent d’empêcher toutes critiques de l’Autorité palestinienne » ? Sur cela, le directeur-universitaire systématiquement anti-israélien n’écrira apparemment pas un bouquin ! Ni même un article !, conclut Victor Perez.

Reproduction autorisée avec mention :

Michel Garroté réd en chef www.dreuz.info

Sources :

http://www.crif.org/fr/print/49958

http://victor-perez.blogspot.ch/2014/03/pascal-boniface-malade-de-la-success.html#more

 

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