Publié par Guy Millière le 3 avril 2014

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Donc, après une vingtaine de mois passés à augmenter les impôts, à accroître les rigidités qui pèsent sur les entreprises, à faire fuir les investisseurs, et à dissuader les créateurs de richesse de créer quoi que ce soit en France, après avoir fait passer le nombre des pauvres et des chômeurs à des niveaux jamais atteints depuis très longtemps, après avoir ajouté aux dégâts économiques des surcroîts de laxisme judiciaire et des tentatives de détruire la famille et de “déconstruire” l’éducation des enfants, après avoir menti, ridiculisé le pays, abusé de documents sortis opportunément de dossiers d’instruction très orientés, après avoir connu un désaveu profond et cinglant à des élections municipales qui ont conduit le Parti Socialiste vers les abysses partout sauf dans quelques bobolands, le Front National vers des victoires significatives, l’UMP vers quelques triomphes d’une ampleur inespérée, et l’abstention vers des chiffres qui indiquent un rejet profond de la politique elle-même, après avoir chuté à des niveaux d’impopularité qu’aucun sondeur n’avait enregistré depuis que les sondages existent, que fait François Hollande ?

Il congédie son Premier ministre avec une élégance qui ressemble à celle dont il avait fait preuve en répudiant sa compagne, et il nomme un autre Premier ministre, qu’il n’a, selon toute apparence, choisi qu’à contre-coeur, parce que tous les autres prétendants au poste se sont dérobés, et “choisit” ainsi Manuel Valls. Il prononce ensuite un discours empli de contre-vérités sur un redressement qui serait enclenché, et de promesses qui s’envoleront très vite au vent. Il ajoute à un “pacte de responsabilité” censé inciter les entreprises à créer des emplois grâce à des baisses d’impôts et de charges à doses homéopathiques, ajoute aussitôt un “pacte de solidarité” vide de contenu, des propos sur la “justice sociale” qui font partie des rituels socialistes usés jusqu’à la corde, et quelques mots sur la “transition énergétique” destinés à plaire aux verts pastèque qu’il veut tenter encore de séduire.

Puis vient la nomination d’un gouvernement de “combat”, et quel gouvernement!

A le voir, on imagine que le “combat” à mener devrait consister à faire monter la rage, le désespoir et la frustration au sein de la population. A l’exception des verts pastèque, qui ont décidé de quitter un navire en train de couler, on retrouve essentiellement les mêmes. Christiane Taubira, prise récemment en flagrant délit d’affabulations et multirécidiviste en matière d’abus de droit? Elle reste à son poste, bien sûr! Arnaud Montebourg, l’homme qui pense attirer le capital en brandissant un mixer, et qui, pour montrer qu’il était moderne a annoncé le retour de Colbert avec des accents dignes du temps de Karl Marx? Il est promu et va s’occuper de Bercy, en binôme avec Michel Sapin, l’homme qui a si bien réussi au Ministère du travail et qui, lui, ne semble admirer ni Colbert ni Karl Marx. Quel beau couple cela va faire! Pour remplacer Valls au Ministère de l’intérieur, on prend un individu qui s’est occupé de comptes et de calculs, et qui n’a donc aucune compétence en la matière. On ajoute pour faire bonne mesure Ségolène Royal, sans doute pour qu’elle retrouve le père de ses enfants et pour qu’elle s’occupe d’éoliennes.

Je ne fais pas partie de ceux qui détestent Valls, et tout en constatant la géométrie variable de son recours aux forces de police, selon que les manifestants aient été des défenseurs de la famille ou des femmes ukrainiennes dénudées et en rut, j’ai pu trouver son combat contre l’antisémitisme courageux, mais je dois dire qu’il m’apparaît, là, comme se rabaissant lui-même au niveau, très bas, des cloaques de la politique politicienne. François Hollande veut-il l’éliminer? En l’entourant du ramassis d’abrutis dont il se trouve entouré, on pourrait le penser. Valls imagine-t-il qu’il peut accomplir quoi que ce soit? C’est possible. En ce cas, il montre qu’il est juste digne d’être le chef d’escadrille du ramassis d’abrutis.

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Des commentateurs le disent “libéral”. S’il est libéral, c’est que je suis marchand de frites en Norvège.

L’économie française est très malade. La société française aussi. Seul un traitement de choc pourrait les sauver, un traitement reaganien ou thatcherien. Il n’y a ni Reagan ni Thatcher sur l’horizon français. Juste des naufrageurs et des naufragés. Il n’y a pas même des commentateurs à même de dire clairement ce qui distingue un libéral d’un socialiste, que le socialisme est un venin qui ravage et tue, et que ce pays est aux mains d’imposteurs.

Le pourrissement va continuer. La prochaine étape viendra bientôt, avec les élections européennes.

Quand la photo du gouvernement nouveau apparaîtra, je ne pourrai m’empêcher de penser au radeau de la Méduse. Il manquera un Géricault d’aujourd’hui pour garder la trace. La Méduse était un bateau échoué sur un banc de sable. Les survivants se sont hissés sur un radeau de fortune et sont partis en mer. Ils ne savaient pas où ils étaient. Ils n’allaient nulle part.

Les membres du gouvernement croient savoir où ils sont, mais ils ne savent pas où ils sont. Ils croient aller quelque part, mais ils ne vont nulle part. Ils n’iront pas très loin.

Le malheur est qu’ils sont censés gouverner la France.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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