Michel Garroté, réd en chef — Le pape Jean XXIII, qui a été canonisé dimanche en même temps que Jean-Paul II, était « le meilleur pape de l’histoire pour le peuple juif », estime l’un des fondateurs de la Fondation Raoul Wallenberg, Baruch Tenembaum (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page). « Il a sauvé des milliers de vie durant la Shoah et ouvert le dialogue judéo-chrétien », souligne-t-il.Angelo Giuseppe Roncalli, alias Jean XXIII « a fait des choses tellement extraordinaires, je suis ravi qu’il soit déclaré Saint.C’est évident pour moi, sans aucun doute, Jean XXIII Roncalli a été le meilleur pape de l’histoire pour le peuple juif. Il n’aurait pas pu faire plus qu’il n’a fait », ajoute Baruch Tenembaum.

En tant que délégué apostolique en Turquie à partir de 1935, le futur Jean XXIII aidera à sauver des milliers de Juifs d’Europe de l’Est des persécutions nazies, faisant distribuer par la délégation apostolique des certificats de baptême ou de conversion, raconte-t-il. « A cette époque, avoir un certificat d’identité catholique vous sauvait la vie, c’était montrer que vous n’étiez pas Juif », explique Baruch Tenembaum. « Il donnait des certificats de conversion, avec des noms et prénoms qui correspondaient ».Il ira même jusqu’à envoyer des « certificats en blanc » au nonce apostolique à Budapest, Angelo Rotta, pour que celui-ci en dispose en accord avec la communauté juive de Hongrie, souligne-t-il.

BaruchTenembaum a proposé que Jean XXIII soit reconnu comme Juste parmi les Nations, titre décerné par le mémorial de Yad Vashem au nom de l’Etat d’Israël. La fondation Raoul Wallenberg a entre autre pour but de préserver la mémoire de celles et ceux qui ont sauvé de nombreuses vies, et pas seulement durant les persécutions nazies.Elle a notamment fait de grands efforts pour diffuser l’œuvre de Jean XXIII (1881-1963) quand il était délégué apostolique en Turquie, œuvre sur laquelle n’existe pas assez de documentation officielle, selon BaruchTenembaum. S’y ajoutent aussi ses gestes d’ouverture en faveur d’un dialogue inter-religieux, quand il était Pape entre 1958 et 1963.

Jean XXIII « a été le premier à se débarrasser » de certains termes, éliminant par exemple le mot « perfide », à l’époque associé aux Juifs durant la prière du Vendredi Saint.Et quand une délégation juive américaine lui rend visite au Vatican, au lieu de l’accueillir sur son trône, il s’avance et la salue en lui disant « Je suis Joseph votre frère », en référence à un épisode biblique de réconciliation fraternelle, ajoute-t-il.

Angelo Giuseppe Roncalli, avant de devenir Pape, jouera, là encore, un rôle important, cette fois dans le plan de partage de la Palestine approuvé aux Nations Unies et la renaissance de l’Etat d’Israël, précise BaruchTenembaum. Selon les diplomates impliqués dans les négociations, Angelo Giuseppe Roncalli a plaidé en faveur d’Israël auprès du pape Pie XII. Roncalli était allé à Rome et s’était entretenu avec Pie XII.

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Michel Garroté réd en chef www.dreuz.info

Source :

http://www.courrierinternational.com/depeche/newsmlmmd.urn.newsml.afp.com.20140427.3e44a4a2.d676.44e2.ab40.a595196276e9.xml