Publié par Gilles William Goldnadel le 2 avril 2014

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La logique de la gauche, et c’est sans doute son charme, me laisse toujours rêveur.

Ce serait, à l’en croire, parce qu’elle aurait connu une de ses plus grandes défaites, qu’il conviendrait de mener désormais une politique encore plus gauchisante. Il y a comme de la poésie surréaliste dans cette proposition.

On disait avec gourmandise, dans les rédactions parisiennes, l’UMP morte et enterrée. Elle aura remporté un succès historique. On disait -toujours les mêmes aux mêmes endroits- que la droitisation décomplexée de son discours ferait la courte échelle à Madame LE PEN tout en la faisant tomber à son plus bas niveau.

On connait la suite. On dit décidément n’importe quoi à gauche et àParis, raison pourquoi peut-être, la gauche a gagné à Paris.

Madame Taubira semble décidément entretenir avec la vérité des rapports distendus. La ministre niait appartenir encore au comité de parrainage de l’association Anticor qu’elle a soutenu publiquement place Vendôme, quand cette dernière s’en vantait toujours sur son site. Elle devra en répondre en justice. La ministre niait avoir été tenu informée d’écoutes controversées, ordonnées par un juge et sous la conduite de son parquet, quand elle en brandissait imprudemment la contre-preuve devant des millions de justiciables. Une partie de la presse continue cependant d’être bien bonne fille envers elle.

La semaine passée, l’espiègle mais perspicace Philippe Bilger s’était interrogé sur la réalité des diplômes de docteur en économie et en ethnologie dont notre garde des sceaux se laissait dire dotée. Après des fouilles infructueuses, notre archéologue suspicieux n’était pas loin d’y voir un nouveau mensonge, cette fois par omission.

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Cette semaine, les « décodeurs » du Monde chargés par eux-mêmes de démêler le vrai du faux ont suivi la piste Bilger. Mais au titre équivoque de leur enquête : « Taubira : l’Intox des doctorats », j’avoue avoir un instant craint que notre procureur ait fait montre de témérité.

Que nenni ! On apprend ainsi à les lire, que la dame de la place Vendôme n’a rien d’un docteur mais qu’elle aura laissé flotter l’agréable rumeur suffisamment longtemps pour que beaucoup la hument.

Plus farce encore, les journalistes du Monde, sans en tirer crûment la cruelle conclusion qui s’impose quant à la sincérité de l’illustre dame, nous apprennent que lors de l’émission de France 2 « des paroles et des actes » du 5 septembre 2013, David Pujadas a de nouveau décerné indûment à son interviewée ministérielle les titres qu’elle n’a pas, sans que celle qui ne souffre pourtant d’aucune timidité particulière, ne s’estime en devoir de le décevoir. Et lorsque le trop aimable Jeff Wittenberg croit devoir rendre hommage à sa science économique en la complimentant pour son doctorat, notre éminence se fend modestement d’un « arrêtez de m’additionner les diplômes ».

Pour des raisons assez voisines, un ministre du culte et docteur de la foi mosaïque a été contraint, logiquement, à la démission. Notre ministre, hier encensée, devrait suivre ce pieux exemple, alors que peu restent encore à célébrer son culte.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation de Valeurs actuelles.

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