Ils aiguisent leurs langues, leurs couteaux, leurs lames,
La chasse aux Juifs reprend enfin ses droits.
Kristallnacht, une nuit entière… des feux de joie,
Ils marquent les magasins des signes de l’infâme ;
Les vitrines brisées en mille éclats,
Ils poursuivent les Juifs comme des bêtes de proie,
Jude ! Jude ! Jude !
Patience, bientôt viendra le sang,
Synagogues et maisons sont incendiées ;
Où trouver un refuge sans Toi ?
Pris à partie, humiliés, insultés,
Les Juifs lavent les trottoirs,
Avalent les injures et meurent sans espoir.
On leur coupe la barbe – la fête est dans la rue,
Ils peuvent enfin « bouffer du Juif », les déchirer, les mettre à nu,
Rires et haleine mauvaise s’en donnent à cœur joie.
Seigneur, puisque nous aimons Ta loi, pourquoi ?
Leurs livres sont brulés, leurs précieuses Thoras calcinées
Devant tant de violence et tant de brutalité
Où trouver la force de résister ?
Dans l’indifférence et sans honte,
Ils sont lâchement assassinés,
Il faut voir la jouissance de la bête immonde ;
Ne nous abandonne pas, Maitre des mondes !
On les arrache de leurs logis,
On les enferme dans des ghettos,
Règne sur la terre, le chaos,
Le spectacle de la mort est ici.
Pouilleux, sales, et sans espoir,
Ils meurent affamés,
Ils n’ont même plus de chaussures et vendent leurs haillons ;
Plus de vêtement pour couvrir leurs nudités,
Mais la misère se moque de la dignité.
Se peut-il que ce soit Ta volonté ?
Les vieux sont comme des chiens mourants,
Et les enfants comme des chatons affamés
Qui respecte encore les Anciens ? Qui regarde ces enfants ?
Ils errent comme des morts vivants ;
Condamnés par les nations qui les ignorent,
Ils cherchent refuge dans leurs maisons d’étude
Et sur de vieux matelas, attendent la mort.
Notre Dieu a caché Son visage, que Sa main est rude !
Certains ont compris,
D’autres se sont battus ;
Contre les nazis,
Ils n’avaient que des mains nues.
La force brutale a eu raison d’eux,
Levant les mains au ciel, l’enfant à la casquette s’est rendu
À ses prières, le ciel n’a pas répondu.
Il nous reste des photos,
Des visages pris dans des instants de vérité ;
Certains étaient des héros,
Tel Janusz Korczak, parti pour accompagner
Les petits orphelins juifs du ghetto.
Ceux-là étudient-ils au pied de Ta Gloire ?
Les trains traversent des paysages sans âme,
Grincements sur les rails, stations, Destination,
Il faut descendre des wagons.
Halte ! Hurlements des nazis,
Et gueule menaçante des chiens dressés pour tuer ;
Dans les tripes, la peur est nouée.
Récupérer ses affaires… pour quoi faire ?
Les premières sélections, séparations des familles, des mains qui se lâchent
Les regards qui se perdent, les sanglots étouffés,
Les enfants sans parents, d’interminables files d’attente… pour la Mort.
Près de Toi, leurs âmes sont-elles réunies ?
Se déshabiller, la dignité offensée,
Les autres pour le travail, costumes rayés ;
kappos et autres sbires lèchent le sang, se nourrissent de la violence
Leurs vies valent bien quelques coups de fouet.
Les barbelés, comme horizon de mort,
Les fusils, les balles qui sifflent,
Les expériences médicales d’un Mengele à la blouse blanche,
L’odeur de l’alcool, souvenirs des hôpitaux d’antan
Où les médecins n’étaient pas des assassins.
Mon Dieu, quand viendra enfin la fin ?
Et ces hommes, ce qu’il reste d’eux,
Une charpente osseuse ambulante,
Des os, des os, que des os sans chair,
Une vie sans un brin de lumière ;
Il ne reste plus rien que leur ombre et une paire d´yeux.
Arbeit macht frei!
Le travail rend libre ! Libre de quoi ? Libre pour quoi ? Quel travail ?
Celui de Pharaon qui asservit l´esprit et enferme la liberté.
De l´aurore jusqu’ au crépuscule,
Les mains glacées, les pieds gelés,
Ils piétinent dans la boue, retiennent leurs sabots
Et n’osent plus regarder vers le haut.
La peur des coups de massue qui achèvent,
Le souffle court,
Tenir un jour, encore un jour,
Tenir une heure, une demi-heure, quelques instants,
Tenir, juste tenir et respirer.
Ils s’accrochent au rêve pour résister,
Aux souvenirs de famille, des repas et des rires,
De toutes leurs pauvres forces, ils s’accrochent à un passé,
Qui s’évanouit dans la nuit et les délires.
Père de nos pères, c’en est assez !
Le feu, les fours, les cendres et les odeurs,
Les dents en or arrachées des bouches des cadavres,
Leurs peaux récupérées pour en faire des savons,
Les cheveux rasés, entassés,
Les montagnes de lunettes, de chaussures, de chapeaux, de valises,
Témoins de l´indicible horreur.
Les puits de la mort creusés par les juifs eux-mêmes,
Des corps, encore des corps sans nombre jetés
Dans les fosses communes s’entassent
Sans laisser la moindre place ;
En tout lieu, dans les fleuves et les forêts,
La terre complice n’a pas refusé de les engloutir.
Seigneur, peut-il encore y avoir pire ?
Tant de corps ! Qui regarder ?
À qui offrir un temps de compassion ?
Quelle est l’histoire de cet homme ? De cette femme nue balancée
Sur un amas d’os sans visage ?
Ces cadavres aimaient leurs familles et la vie,
Ils avaient des rêves, des rires à partager, des peines à consoler ;
Ils ont rendu l’âme, la bouche grande ouverte
Comme pour hurler leur désespoir,
Pas un son n’est entendu.
Israël, ma Bien Aimée, accueille dans tes bras six millions de Juifs assassinés
Sois pour eux, le lieu de leur repos, dans l’amour, le respect et la dignité
Souviens-toi et n’oublie pas !
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Rachel Franco pour Dreuz.info.
Quelle infinie tristesse est la mienne. Juifs quelle doit être la vôtre !?
et certains voudraient que l’on oublie , que l’on tourne la page l
A lire aussi cet article sur la shoah par balle en Ukraine
http://www.juif.org/le-mag/10,shoah-par-balles-la-meconnue-shoah-ukrainienne.php
pour ne pas oublier !
J’ai lu Jacqueline, c’est d’une atrocité indescriptible, et en effet je le découvre par votre lien …. Merci à vous
J’ai lu. Je suis incapable de le commenter. Je vais toutefois diffuser l’article sur mes réseaux.
Merci Rachel pour ce très émouvant poème en hommage aux victimes innocentes de la plus grande catastrophe de tous les temps : la Shoah ! J’ai pris connaissance de la Shoah fin des années quatre vingt et depuis je m’interroge, car je n’arrive pas à comprendre comment une telle horreur a pu se passer, comment un peuple dit civilisé a pu , dans sa grande majorité, suivre les délires paranoïaques et criminels d’un psychopathe avéré. De par sa monstruosité, la Shoah demeure un défi à la conscience morale de l’humanité. Quiconque nie l’existence de la Shoah, quiconque cherche à détruire la mémoire de ce forfait monstrueux commis en Europe, quiconque pratique le « révisionnisme » commet un crime contre l’ Humanité. Les négationnistes révisent l’histoire de l’Europe pour en extirper la réalité monstrueuse : « la solution finale du problème juif » voulue par les Nazis, leurs collaborateurs européens et les islamo-nazis, car cette réalité dérange les consciences. Le devoir de mémoire ne doit jamais s’éteindre, en hommage aux victimes de la Shoah et pour éviter que cette monstruosité ne se reproduise à nouveau. J’aimerais vous faire partage l’un des plus beaux discours d’ espoir et de liberté, extrait du film de Charlie Chaplin, « Le Dictateur » réalisé en 1939. un film superbe, où il tourne en dérision Hitler et son idéologie, vue comme une terrible menace contre la paix et l’avenir des peuples et l’Histoire lui donnera hélas raison. Dans le discours final, Chaplin s’insurge contre la dictature nazie, qui va bientôt déferler sur l’Europe , tel un raz-de-marée. Aujourd’hui, mensonges et manipulations continuent et sont de plus en plus utilisés pour façonner l’opinion publique et l’Histoire semble se répéter… Discours final du film « Le Dictateur » « …Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié. L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine,nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence,nous pensons beaucoup trop et nous ne ressentons pas assez. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité. Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu. Les avions, la… Lire la suite »
Bonjour Rosaly,
j’ai trouvé ceci :
http://weaselzippers.us/184370-lurch-on-second-thought-maybe-i-shouldnt-have-used-the-word-apartheid-to-describe-israel/
ou comment l’administration Obama se révèle un peu plus chaque jour…
Bonjour North Wrecker
Kerry a pris conscience d’avoir commis une sacrée gaffe (il a en fait dévoilé par erreur son véritable sentiment pour Israël) et il essaye d’apaiser la polémique. Il a déclaré que s’il pouvait revenir en arrière, il aurait utilisé un autre mot ! Too late, il a bel et bien utilisé ce mot « apartheid » pour avertir que si les négociations de paix devaient échouer, Israël deviendrait un état d’apartheid.
Cette accusation ridicule et non fondée fait partie de la rhétorique habituelle des gauchistes antisémites. Il s’est trahi et maintenant il essaye de se blanchir.
Kerry, malgré ses nombreuses et infructueuses visites en Israël, semble volontairement ignorer que dans ce pays, il n’existe aucun « apartheid ». Par contre, c’est dans le futur état « palestinien » qu’Abbas souhaite « Judenrein » que l’apartheid sera immédiatement instauré par son ami M. Abbas, si cet état devait un jour exister, Abbas, cet homme de paix, avec lequel Israël peut négocier en toute confiance, dixit son chef Obama !
Il doit non seulement présenter ses excuses à Israël et à son peuple, mais également donner sa démission, car il a commis une faute gravissime.
Quant à Obama, soi disant « ami » d’Israël, il n’a pas hésité à nommer en 2013 à la tête des Transports US , Anthony Foxx, un démocrate qui défend la politique de discrimination envers les citoyens israéliens de la compagnie islamique Kuwait Airlines. “Dem Politician Appointed by Obama Defends Muslim Airline that Bans Israeli Jews,” By Daniel Greenfield, April 24, 2014
Avec de tels « amis », Israël doit se méfier de tout le monde et ne compter que sur D.ieu et lui-même.
Ce texte est magnifique, merci infiniment à vous.
Merci Rachel de moi et de ma famille qui sont plus.!!
on vient de me passer ce lien en anglais
http://www.israelandstuff.com/70-yeas-later-french-town-accepts-credit-for-saving-over-1000-jews#.U1-Y8KAP14I.facebook
Quelle émotion et que de tristesse Madame à lire votre poème en hommage à la Shoah ; ici en France, dans notre montagne les villageois n’oublient pas ; une cérémonie commémorative avait lieu ce dimanche 27 avril à l’église avec le jeune prêtre qui officie pour notre paroisse.
Bien à vous