Publié par Abbé Alain René Arbez le 12 mai 2014
Bechara RAI
Bechara RAI

Les déclarations du patriarche Bechara RAI concernant sa présence aux côtés du pape François en Israël sont hallucinants.

Donc il n’ira pas en Israël, dit-il, mais en « Terre Sainte » même lorsqu’il s’agira de Jérusalem, qu’il présente comme « une terre arabe »….

Mgr Raï reste infecté par l’ancien virus antijudaïque

Ses références appuyées à Mahmoud Abbas montrent que comme d’autres dignitaires catholiques ou orthodoxes du Proche Orient, Mgr Raï reste infecté par l’ancien virus antijudaïque, dont un des aspects pathologique s’appelle antisionisme viscéral.

Certains journaux fidèles à leur idéologie soumise lui trouveront de bonnes raisons d’ordre politique local. Or, cette posture pose aujourd’hui de sérieuses questions sur ces communautés orientales qui font des déclarations simultanément antijuives, antiisraéliennes et proislamiques. Tout cela au nom de l’arabité et d’une solidarité avec des « populations occupées » par Israël. Le document militant Caïros en a été un des symptômes récents, réussissant à se faire passer médiatiquement pour la conclusion officielle et unanime du Synode du Proche Orient, ce qui n’était pas la vérité.

Un schisme silencieux mettant le Saint Siège dans l’embarras

La collusion ne date pas d’aujourd’hui et correspond à un schisme silencieux mettant le Saint Siège dans l’embarras. Déjà en 1962, au cours du Concile Vatican II, les patriarches arabes ont tout fait pour torpiller l’élaboration d’une déclaration voulue par le pape et visant à refonder les relations de l’Eglise avec le monde juif. Ils s’y sont aussitôt fortement opposés, et ce n’est qu’à la septième mouture que le document a pu péniblement voir le jour, amputé de son élan premier qui désirait – dans la ligne propre à Jean XXIII – affirmer le patrimoine spirituel commun aux juifs et aux chrétiens, dans l’esprit même du 1er siècle. Après toutes ces tentatives d’affaiblissement doctrinal, (les minutes du travail conciliaire en témoignent) une déclaration minimaliste est sortie de cet alambic besogneux. Il s’agit de « Nostra Aetate » qui se veut un nouveau départ et a le mérite d’exister, mais qui aborde petitement le rapport entre chrétiens et juifs, en s’empressant d’ajouter les relations entre chrétiens et musulmans, dans une symétrie trompeuse qui initialement n’était pas même envisagée.

Cet article vous a intéressé ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir les nouveaux articles de Dreuz, une fois par jour en fin d’après-midi.

Amputer la Bible chrétienne de sa partie hébraïque

Cette ligne de front a un nom : le marcionisme. Position politico-théologique condamnée par l’Eglise au 2ème siècle, lorsque ce chef de communauté dissidente a prétendu amputer la Bible chrétienne de sa partie hébraïque et isoler les évangiles de leur matrice. Mais cette attitude négationniste a perduré dans les esprits au cours des siècles jusqu’à nos jours. Certes, l’antijudaïsme s’est affaibli en Occident, mais il a gardé sa virulence en Orient. Pour reprendre l’enseignement de Jean Paul II ainsi que les réflexions pertinentes du cardinal Lustiger, déjudaïser Jésus et le couper de son enracinement biblique le transforme en idole païenne, un symbole conquérant dépourvu de sa spiritualité d’origine. La théologie de la substitution abolie par le Concile s’est fait lifter et s’exprime en arabe. C’est bien ce à quoi on assiste avec ces prises de position répétées de certains dignitaires proche-orientaux, qui stigmatisent toujours les juifs et courtisent les musulmans. Mgr Raï en est l’illustration dans cette provocation lorsqu’il démonise Israël, tout en faisant allégeance à l’OLP. Pourtant, comment peut-on oublier le massacre de Damour dans les terribles années 80, où Arafat et ses commandos tuèrent en une nuit plusieurs centaines de malheureux chrétiens libanais piégés dans leur village ?

Politiquement, Mgr Raï est connu depuis des décennies pour ses ambiguïtés. Comment peut-il aujourd’hui se mettre en avant avec de tels propos, prenant en otage le reste du monde catholique, alors que nombre de ses compatriotes ne lui accordent aucun crédit ? Alors que l’objectif du pape François est avant tout d’être un messager de paix et de respect mutuel pour tous les habitants de la région, sans oublier ceux qui retrouvent leurs terres ancestrales ? Le Vatican n’a pas attendu pour démentir la participation de Raï à la délégation pontificale ; si le prélat libanais se rend sur place, ce n’est plus « qu’à titre purement personnel », selon le porte-parole du Saint Siège.

Attendons le voyage du pape François accompagné de son ami le rabbin Skorka

Attendons le voyage du pape François en Jordanie, Israël et Territoires, accompagné entre autres de son ami le rabbin Skorka, pour le voir y retrouver l’inspiration de ses prédécesseurs au moment de la rencontre avec toutes les confessions religieuses de ces pays.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour Dreuz.info.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading