Publié par Michel Garroté le 14 juin 2014

Iran-nuclear-8

Michel Garroté, réd en chef –- S’il y a intervention d’un pays tiers en Irak, il est plus probable qu’elle vienne d’Iran que des Etats-Unis. Le président de la république islamique d’Iran, l’ayatollah Hassan Rohani, a assuré que son pays combattrait la violence et le terrorisme de l’EIIL (cela dit c’est l’ayatollah Khameneï qui décide). L’Iran s’est imposé comme la puissance étrangère la plus influente à Bagdad. Majoritairement chiite, l’Irak est même plus important que la Syrie pour Téhéran. L’Iran ne peut qu’être alarmé par la perspective de voir naître un proto-Etat sunnite fanatique hostile à l’ensemble des chiites dans l’ouest de l’Irak et l’est de la Syrie.

L’EIIL considère les chiites, soit 60% de la population irakienne, sont un peuple méprisable et polythéiste. Les chiites irakiens pourraient bien en conclure que leur armée les a abandonnés et qu’il leur faut une fois encore s’en remettre à des milices chiites comme l’Armée du Mahdi, responsable en 2005 et 2006 d’un véritable massacre de sunnites. Une intervention iranienne devra forcément passer par une montée en puissance des milices chiites.

EIIL a pris le contrôle de la deuxième ville du pays, il a aussi braqué la banque centrale de Mossoul, rapporte The Washington Post. D’après le gouverneur de la région, l’Eiil est en possession de 500 milliards de dinars irakiens, soit 313 millions d’euros.

Les islamistes ont aussi braqué d’autres banques alentour et collecté une grande quantité de lingots d’or, rapporte l’International Business Times. Un tel butin fait de l’Eiil le groupe djihadiste le plus riche au monde, plus riche qu’Al-Qaida. Le budget des talibans par exemple s’échelonne entre 50 et 300 millions d’euros, et celui du Hezbollah entre 150 et 340 millions.

La nouvelle richesse de l’Etat islamique en Irak et au Levant va grandement compliquer la tâche du gouvernement irakien de défaire le groupe rebelle. Pour The Washington Post, l’Irak est empêtré dans une guerre civile. Le quotidien s’inquiète de la vulnérabilité de Bagdad alors que les insurgés sont à moins de 100 km de la capitale et que l’armée irakienne s’effondre.

L’argent d’Eiil complique cet appel à l’action, ajoute le Post avant de citer l’analyste Brown Moses : avec 313 millions d’euros, le groupe est en mesure de verser à 60’000 soldats une solde mensuelle de 450 euros pendant un an. Bien que, d’après une étude du Soufan Group, une agence spécialisée dans les études d’intelligence et de géopolitique, le groupe n’ait pas de mal à attirer les recrues, déjà 12’000 militants étrangers, dont 3’000 venus de l’Occident, ont été enrôlés.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading