Cent vingt-six signalements de candidats au jihad, en Syrie notamment, ont été répertoriés depuis la mise en place fin avril du plan gouvernemental, dont vingt sont des «départs avérés», a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Environ 285 Français seraient en train de combattre le régime de Bachar El-Assad.
Bernard Cazeneuve a présenté mardi matin en conseil des ministres une «communication» relative à ce plan qui vise à lutter contre la «radicalisation violente et les filières terroristes», selon le compte-rendu officiel de celle-ci. Le plan anti-jihad avait été présenté en conseil des ministres le 23 avril dernier.
Un dispositif de signalement mis en place depuis un mois
Le 29 avril, a rappelé le ministre, un numéro vert avait été mis en place à destination des proches de jeunes radicalisés afin de signaler ces possibles départs et obtenir aide ou conseil. Il a permis de traiter 126 «signalements utiles dont 32 concernaient des mineurs, 48 des femmes et 20 des départs avérés». «Pour la seule journée de lundi, il y a eu cinq nouveaux signalements (…) enregistrés», toujours selon le compte rendu de cette communication.
Le ministre a réaffirmé d’autre part qu’un programme de formation avait été mis en place «pour les personnes intervenant dans ce cadre» – les fonctionnaires des préfectures – et «300 agents pourront être formés d’ici juillet».
Vers une modification des lois anti-terroristes
Quelques jours après l’arrestation du tireur présumé du Musée juif de Bruxelles, le Français Mehdi Nemmouche, Bernard Cazeneuve a encore précisé que son ministère et celui de la Justice «finalisent une série de mesures» afin de «renforcer l’action des services de renseignement pénitentiaire, de sécuriser le recrutement et la formation des aumôniers» et de «prendre en charge les individus radicalisés au terme de leur détention».
Le ministre entend également compléter notre législation sur plusieurs points dont le Parlement sera saisi à l’été. Cela se traduira par exemple par «l’interdiction des départs de ressortissants français majeurs liés à des activités terroristes».
Est examinée enfin «l’introduction d’une nouvelle incrimination relative à la préparation d’actes de terrorisme par un individu isolé», dont est suspecté Mehdi Nemmouche, «complémentaire à l’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», la qualification la plus courante et la plus utilisée s’agissant des procédures engagées dans ce cadre.
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