Publié par Gilles William Goldnadel le 30 juillet 2014

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Lors de ma dernière chronique, je prenais à partie amicalement Marek Halter pour m’étonner que celui-ci puisse péremptoirement déconseiller aux jeunes juifs de quitter la France pour Israël.

C’était il y a un mois, autant dire un siècle, et avant que synagogues et magasins juifs ne fassent l’objet d’attaques émanant de pogromistes tout aussi bestiaux et incultes que leurs prédécesseurs ukrainiens.

Dans le même article, je pointais également du doigt cet antiracisme de pacotille qui a ouvert les bras aux islamistes et a fait le lit d’un antisémitisme qui n’a plus rien de très nouveau sauf pour les aveugles et les malentendants.

Cet antiracisme que la gauche extrême aura utilisé jusqu’à la trame pour terroriser intellectuellement tous ceux qui tentaient de prévenir du danger.

C’est cette extrême gauche qui a accompagné dans la rue les barbus islamistes et les femmes voilées vociférant, porteurs de drapeaux du Hamas et du Hezbollah, brûleurs du drapeau d’Israël, casseurs de juifs et de synagogues.

Et ce, dans l’impunité la plus totale, juridique : où sont les poursuites contre le NPA qui a maintenu la manifestation interdite ? Et morale : j’attends toujours le moindre articulet du sentencieux Le Monde protestant contre l’union islamo-gauchiste.

J’avoue ne pas pouvoir aisément réprimer ma colère lorsque je songe à la niaise désinvolture avec laquelle la communauté juive organisée aura pendant si longtemps accompagné cet antiracisme sélectif, qui n’a jamais voulu ouvrir les yeux sur le racisme anti-blanc, anti-occidental, antifrançais, antichrétien et a contribué à tétaniser la juste lutte républicaine des autorités pour la régulation des flux migratoires.

Au lieu de cela, et même après Toulouse, la communauté organisée a continué imperturbablement à en faire des tonnes contre le Front National et des grammes contre l’islamo-gauchisme…

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Pour affronter les périls, les juifs se devaient de maintenir la tradition d’une réflexion non-conformiste et courageuse. La mort dans l’âme, j’ai rencontré dans les allées du pouvoir juif beaucoup de responsables qui croyaient pouvoir plaire en tenant le langage de l’idéologie dominante antiraciste ou le prêchi-prêcha creux du vivre ensemble.

Beaucoup se réveillent aujourd’hui avec la gueule de bois. Si seulement leur langue n’avait pas été du même arbre.

Il y a six mois, dans ces mêmes colonnes, sur un ton amiable, je disais au président du CRIF qu’il s’illusionnait en croyant que délaisser le combat pour Israël, comme il en avait manifesté l’intention, rendrait l’organe représentatif communautaire plus efficace ou plus populaire, à l’heure où l’anti israélisme était le vecteur principal d’un antisémitisme et d’un antijudaïsme puissants au sein de l’islam.

C’était il y a six mois. Autant dire un millénaire.

Depuis, la détestation antijuive a fait des ravages. Le CRIF est conspué quoi qu’il fasse… ou qu’il ne fasse pas. La manière fantasmatique dont la LDJ a été traitée, y compris dans la presse généraliste est révélatrice de la folie du temps : chacun sait que les groupes chargés de la sécurité sont rarement composés de pianistes distingués ou d’ornithologues délicats. Pas un mot sur les nervis de la CGT dont la réputation n’est plus à faire et qui se sont chargés gentiment du service d’ordre des manifestations pro palestiniennes. En revanche les jeunes qui auront défendu les synagogues en auront pris pour leur matricule…

J’affirme que toute politique d’accommodements ne fera qu’aggraver les choses. Et j’avoue ressentir comme une honte le fait qu’aucune manifestation en faveur d’Israël ou même pour protester contre le traitement fait aux juifs n’aura été organisée à Paris dans ces circonstances exceptionnelles.

Ainsi, la rue aura été laissée à ceux qui veulent la mort des juifs et de leur état, et ceux-ci préposés uniquement à aller demander la protection du pouvoir.

Avouer à ce point sa faiblesse confine à une franchise que j’oserai qualifier de désarmante.

© Gilles-William Goldnadel pour Actualité juive

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