Publié par Michel Garroté le 7 août 2014

Jerusalem3

Michel Garroté, réd en chef –- En France, la presse de gauche est parfois plus digne que celle de droite. Concernant le récent conflit entre Israël et le groupe terroriste Hamas, ce sont certains médias, non pas de droite, mais de gauche, qui ont publié et qui publient encore, des tribunes lucides et courageuses. Certes, le Figaro a publié une ou deux analyses qui n’étaient pas foncièrement hostiles à Israël. Mais il a surtout publié des articles et des dépêches pro-palestiniennes. Peut-être le Figaro est-il un journal de droite écrit par des journalistes de gauche… Le fait est que je viens de lire deux tribunes libres sur le Huffington Post français, tribunes qui révèlent, presque mot pour mot, ce que nous avons révélé sur dreuz.info. C’est courageux de la part d’Anne Sinclair qui va se faire taxer de « sioniste » par les franco-musulmans écrivant sur le blog qu’elle dirige. Je publie ci-dessous les deux tribunes en question, celle d’Oudy Bloch et celle d’Yves Bonnet (voir les liens vers les deux sources en bas de page).

Oudy Bloch (voir lien vers source en bas de page) : Les 28 et 29 juillet 2014, le camp palestinien d’Al Shati et l’hôpital Al Shifa ont été les cibles de missiles faisant plusieurs victimes dont des enfants. Immédiatement, l’ONU, les médias, Médecins Sans Frontière et d’autres ONG ont condamné sans réserve et avec la plus grande fermeté Tsahal pour ces bombardements “injustifiables” (Ban Ki Moon). Une fois de plus et sans prendre la peine, dans ces moments tragiques et à haute intensité émotionnelle, d’enquêter un tant soit peu, de nombreux observateurs de ce conflit, tout acquis à la cause palestinienne, si ce n’est à celle du Hamas, ont sonné l’halali contre Israël, Etat bourreau.

Tsahal, prudente, n’a ni confirmé ni infirmé mais s’est engagée à enquêter. Et elle l’a fait. Et, selon son analyse, les bombardements concernés seraient ceux du Hamas dont les roquettes et les missiles, destinés aux civils israéliens, se sont lamentablement échoués sur cet hôpital et ce camp de réfugiés, faisant de nombreuses victimes civiles, surtout des femmes et des enfants. Puis, deux jours plus tard, après que des journalistes étrangers aient pu sortir de Gaza et s’extraire des menaces du Hamas, la version israélienne a enfin été confirmée. Ce sont bien des missiles du Hamas mal paramétrés qui se sont écrasés sur Gaza.

Ainsi, le journaliste italien, Gabriele Barbati, tweetait, “loin des représailles du Hamas” que les bombardements du camp d’Al Shati étaient ceux du Hamas. De la même façon, le correspondant égyptien du Wall Street Journal, Tamer El-Ghobashy, tweetait sur le bombardement de l’hôpital Al Shifa que cela semblait bien être l’œuvre du Hamas. Suite aux menaces reçues, il supprimait son tweet peu de temps après. Nick Casey, un autre journaliste du Wall Street Journal, tweetait sur la façon dont le Hamas se servait de l’hôpital Al-Shifa pour ses conférences de presse, utilisant ainsi les patients comme des boucliers. Menacé à son tour, il supprimait son tweet rapidement. Le correspondant du Financial Times à Jérusalem, John Reed, a également confirmé que des roquettes étaient tirées sur Jérusalem à proximité de l’hôpital Al-Shifa. Il a reçu sans attendre des menaces sur son compte Twitter.

Une correspondante du journal finlandais Helsingin Sanomat a quant à elle confirmé que des roquettes étaient tirées, cette fois-ci, de l’enceinte même de l’hôpital sur Israël. Les journalistes palestiniens eux-mêmes sont dans le viseur du Hamas dès que leurs articles ne leur conviennent pas (comprenez: dès qu’ils témoignent simplement de ce qu’ils ont vu même si cela signifie que la version du Hamas ne traduit pas la réalité). Ainsi Radjaa Abu Dagga, correspondant de Ouest France et ancien collaborateur de Libération, a subi des menaces et intimidations, le poussant à demander au quotidien de dépublier son article.

Ce ne sont là que quelques exemples parmi d’autres. Le Hamas menace les journalistes présents à Gaza. Au mieux, ils se taisent et ne remplissent pas leur mission: informer (de la vérité). Au pire, ils collaborent à la propagande du Hamas et se trahissent ainsi que leurs lecteurs. Cette véritable industrie de la désinformation n’est pas surprenante de la part du Hamas. L’épisode infamant de la “mort” du jeune Mohammed Al-Dura -dont les conséquences nauséabondes et dramatiques avaient dépassé tous les espoirs de ses metteurs en scène- nous avait déjà fourni l’exemple parfait des manœuvres staliniennes du groupe terroriste et de ses alliés.

Il n’est malheureusement pas surprenant non plus que la stratégie du bouclier humain adoptée par le Hamas d’une part, et ces menaces et violences contre des journalistes indépendants qui osent rendre compte de la réalité d’autre part, ne soient relayées qu’à dose homéopathique tant les médias internationaux, et surtout français, sont hypnotisés par la cause palestinienne quitte en s’en faire les bureaux de liaison plutôt qu’à faire leur métier avec justesse et honnêteté. En attendant que la paix règne sur la terre, espérons que d’autres journalistes courageux ouvriront les yeux du monde sur les véritables bourreaux des Gazaouis: le Hamas et consorts, conclut Oudy Bloch (voir lien vers source en bas de page).

Yves Bonnet (voir lien vers source en bas de page) : L’enchaînement des provocations inutiles et des ripostes disproportionnées a conduit à ce que le porte-parole du Quai d’Orsay appelle le “carnage” de Gaza, auquel seules des conditions “imposées” aux deux parties, toujours selon Paris, pourraient mettre un terme. Nous n’en sommes pas encore là alors que le repli unilatéral de Tsahal ne connaît pas de contrepartie du côté du Hamas qui continue à faire usage d’un arsenal qui semble inépuisable et qui n’est plus, comme en 2008, de fabrication artisanale mais lui vient manifestement de l’extérieur. Mais plus précisément d’où?

Il n’y a pas à balancer longtemps à ce sujet. Des Etats qui disposent de la capacité militaire et de la volonté politique propres à alimenter la faction extrémiste palestinienne, l’Iran est bien le plus impliqué, sinon le seul, qui, soit dit au passage, ne craint pas le risque d’inconséquence en combattant les sunnites en Syrie et en Irak et en les soutenant dans la bande de Gaza. France 24 a récemment relevé la provenance iranienne de l’essentiel de l’arsenal du Hamas, ce que confirme l’allongement des portées, désormais de l’ordre de 75 kilomètres, et la nature des missiles, s’agissant par exemple des Fajr 5 et des M 75 de fabrication iranienne.

Il y a tout lieu de penser que l’offensive déclenchée par le Hamas a été approuvée sinon décidée à Téhéran. L’Iran apparaît, en effet, comme le premier bénéficiaire du conflit qui s’ajoute à ceux, où il se trouve directement impliqué, de Syrie et d’Irak. Il fait ainsi d’une seule pierre, qu’il n’a pas lui-même lancée, plusieurs coups.

D’abord, il détourne classiquement l’attention de l’aggravation de la situation financière, économique et sociale du pays ainsi que de l’alourdissement de la répression qui frappe ses opposants, en Iran comme en Irak. Ensuite, il met la pression sur l’Etat qui s’oppose avec le plus de détermination à la poursuite du programme nucléaire militaire et dont les positions, au demeurant lucides, sont aujourd’hui et momentanément brouillées par l’altération de sa position diplomatique.

En troisième lieu, il continue de se poser en arbitre potentiel sinon incontournable, de deux conflits, en Syrie et en Irak, dont il est un des principaux boute-feux. En quatrième lieu, par les distances que l’administration Obama prend tout de même avec Israël, il retrouve une certaine “fréquentabilité” à Washington. Enfin, il fait oublier ses réticences, pour ne pas dire son obstruction dans la difficile négociation sur le nucléaire. Ces bénéfices sont considérables alors qu’il a indiscutablement travaillé par ses fournitures d’armes et d’équipements à l’ouverture d’un nouveau “front par procuration” dont même ses propres amis n’avaient nul besoin.Les populations civiles qui tombent par centaines à Gaza réalisent-elles qu’elles ne sont que la “chair à canons” d’un empire théocratique?, conclut Yves Bonnet (voir lien vers source en bas de page).

Reproduction autorisée avec mention :

M. Garroté réd chef  www.dreuz.info

[email protected]

Sources :

http://www.huffingtonpost.fr/oudy-bloch/lhopital-al-shifa-ou-la-desinformation-made-in-hamas_b_5650960.html?utm_hp_ref=france

http://www.huffingtonpost.fr/yves-bonnet/retrait-du-tsahal-de-gaza_b_5654414.html?utm_hp_ref=france

 

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