Publié par Stanislas Bronstein le 30 août 2014
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Image d’illustration (l’authenticité n’est pas établie)

Tous les gouvernements ont une peur panique de la rue, car malgré sa police et son armée aucun pouvoir ne peut contrôler une foule massive, déterminée et décidée à aller au bout de son mécontentement, de sa colère, de sa rage, de sa révolte ou de son engagement.

Il faut trouver l’épicentre du pays, son cœur battant. Il faut chercher le groupe, le mouvement, le parti politique (ou religieux) capable de “prendre la rue”. Parmi ces gens se trouvent ceux qui ont l’ascendant sur le reste de la population, qui dominent psychologiquement le pays.

Dans les années d’après-guerre, la classe ouvrière, et à sa tête le parti communiste pouvaient « prendre la rue », par le nombre et la capacité de mobilisation. Sartre avait compris cela et mettait en garde, en disant « qu’il ne faut pas désespérer Billancourt. »

De Gaulle, en mai 68, aurait du savoir « qu’il ne fallait pas désespérer la Sorbonne ». La jeunesse a « pris la rue », elle était la nouvelle force ascendante du pays.

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Aujourd’hui, « il ne faut pas désespérer Barbès ». Là se trouve, pour de très longues années à venir, les forces émergentes qui ont pris la rue lors des émeutes de 2005, puis récemment à Sarcelles, à Paris, rue de la roquette, et qui vont la garder.

Le centre de gravité de la France n’est plus la classe ouvrière et communiste, ni la jeunesse Yéyé et estudiantine d’après-guerre. Il est à Barbès et dans le 9.3.

Là ou la « rue est déjà prise », ces quartiers entiers où la police n’ose plus entrer.

Pour cela, les gouvernants, la justice, les médias, font tout pour ne pas « désespérer Barbès et le 9.3». Ils ont en peur.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Stanislas Bronstein pour Dreuz.info.

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