Publié par Michel Garroté le 6 août 2014

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Michel Garroté, réd en chef –- J’avoue ne toujours pas comprendre la fixation obsessionnelle d’une partie de la classe politique parisienne et d’une très grande partie des médias français sur tout ce qui se passe en et autour d’Israël : art déplacé de ce mêler des affaires des autres au lieu de balayer devant sa propre porte ? Haine de soi ? Nihilisme ? Judéophobie ? Un peu de tout cela à la fois ?

Pour ce qui me concerne, les larmes de crocodiles des journalistes étrangers accrédités à Gaza et les larmes de crocodiles des fonctionnaires de l’ONU basés à Gaza (UNRWA etc.) avaient fini par m’irriter sérieusement. Les journalistes étrangers accrédités à Gaza n’avaient pas le droit de filmer ce qu’ils voulaient où ils voulaient, sous peine de se faire assassiner par les clowns hallucinés du Hamas. Lorsqu’un fonctionnaire de l’ONU faisait une déclaration à la presse, il était généralement affublé d’un nervi barbu du Hamas qui surveillait ce qu’il racontait. Le Hamas utilisait volontairement les installations de l’ONU à Gaza pour tirer ses missiles et ses roquettes, en espérant que la riposte israélienne tue des civils.

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Un combat pour la vie

Pasteur Gérald Fruhinsholz (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : On parle souvent de guerre asymétrique de nos jours, pour désigner un conflit entre la force armée d’un État et des combattants faisant partie d’une organisation, la plupart du temps terroriste. La guerre à Gaza est plus qu’asymétrique : Israël doit affronter des hommes lourdement armés ne respectant aucune règle de combat, violant les trêves, utilisant les enfants et les civils comme boucliers humains. Ces terroristes sont sur leur terrain – des immeubles, des écoles de l’UNRWA, des mosquées, des tunnels, dissimulant les pièges mortels. Autant de lieux que Tsahal hésitera toujours à bombarder afin d’épargner les civils. Ces hommes sans foi ni loi n’hésitent pas à sacrifier leurs propres enfants, et même à menacer les journalistes qui osent dire la vérité.

« Nous aimons la mort autant que les Juifs aiment la vie ! », clame le Hamas. Voir la lettre d’une mère israélienne à une mère gazaouie : « Nous sanctifions véritablement la vie. Et vous ? Est-ce là la société dans laquelle vous voulez vivre ? Une société qui sanctifie la mort ? ». Le combat est inégal, car ces gens ne respectent rien, rien de la vie qui anime les soldats israéliens protégeant leur pays et leurs familles. Le dieu de ces terroristes – hommes de terreur – est un dieu de mort et de ténèbres. Ils combattent cagoulés de noir, avec pour seule devise : semer la destruction et mourir.

Lorsque l’on sait combien cette bande de Gaza (le Goush Katif) était riche, dans les mains des pionniers juifs : c’était le potager et le verger d’Israël. Aujourd’hui, c’est devenu une terre stérile, les serres ayant été détruites, plus rien n’y pousse que la haine et l’amour de la mort et les bases de lancement de roquettes. Depuis le déversement des milliards de dollars des Etats-Unis, de l’Europe, du Qatar. Cela aurait pu être un paradis. Aujourd’hui, c’est un enfer pour les Gazaouis restants, qui ne peuvent s’en prendre qu’à leurs responsables et au ‘Hamas. En fait, nous constatons que ceux qui égorgent les chrétiens de Mossoul, les crucifient en Syrie, les décapitent en Libye ou les font brûler vifs, ceux qui violent les petites filles au Nigeria et les mutilent, sont du même esprit, c’est bien celui du Hamas.

Le mot même Hamas – חמס- se trouve dans la Bible Il existe 59 fois dans le Tanakh, désignant la violence, l’injustice, la cruauté, mais aussi la fausseté, l’hypocrisie. Dès le départ, du temps de Noé (Gen 6 :11), la terre est remplie de violence (‘HAMAS), elle est corrompue, et Dieu veut la détruire. Dieu a horreur du « méchant, qui se délecte dans la violence (HAMAS) »(Ps 11 :5). Plus loin, nous voyons Agar animée de mépris (‘HAMAS) contre Sarah (Gen 16 :5) – Agar l’égyptienne protège son fils Ismaël, et cette jalousie/haine perdure aujourd’hui.

Le mot Hamasdésigne également ce qui est faux et hypocrite, et nous pouvons donner ce qualificatif aux nations et aux medias qui dénigrent Israël : « Tu ne répandras point de faux bruit. Tu ne te joindras point au méchant pour faire un faux (HAMAS) témoignage » (Ex 23:1). Tous ceux qui délégitiment Israël et critiquent injustement son gouvernement, participent à cet esprit Hamas. La fausseté est le contraire d’un esprit droit, elle est liée au mensonge et au Menteur.

Quelle hypocrisie de manifester tant de soi-disant compassion pour le peuple de Gaza, alors que rien n’est fait pour les 200 000 morts de Syrie, et ceux d’Irak dont on ne parle absolument pas ! Pour ces massacres, où est l’indignation du monde ? Avec le projet de destruction que le Hamas avait préparé notamment pour Rosh Hashana, nous ne pouvons que remercier l’Eternel, le Puissant de Jacob, qui a coupé l’herbe sous les pieds de l’ennemi : Ils avaient tendu un filet sous mes pas : mon âme se courbait ; ils avaient creusé une fosse devant moi : ils y sont tombés – Psaume 57:7. Nous bénissons les familles endeuillées, que seul D.ieu peut consoler. La tristesse prendra du temps à disparaître avant que les chants d’allégresse ne retentissent à nouveau, et que les morts ne ressuscitent.

Qu’Israël garde son amour de la vie ! Il donne en cela une leçon au monde entier. Malgré la guerre, Israël continue à soigner les blessés palestiniens, sur le Golan ou à la frontière de Gaza ; il continuera même à soigner les petits-enfants des chefs du Hamas. A l’inverse de ce médecin belge qui a refusé de s’occuper d’une dame juive de 90 ans, les médecins israéliens continueront à soigner toute personne, quelle que soit sa race ou sa religion. Le peuple juif poursuit son œuvre humanitaire – il aime la vie, conclut le Pasteur Gérald Fruhinsholz.

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Prochain Round

Jacques Kupfer (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Les journalistes nous apprennent aujourd’hui que le lance-missiles qui a tiré sur Tel Aviv n’a pas été touché car il était entouré d’enfants par le Hamas.Les photos des tirs de roquettes à partir de l’hôpital central de Gaza où se terrent les dirigeants terroristes ont été publiées. Les stocks de munition entreposés dans les « écoles » de l’UNRWA ont été montrés. Les tunnels construits dans les mosquées sont visitables.Des centaines de camion d’aide alimentaire et de médicaments sont dépêchés aux frais du contribuable israélien aux populations « civiles » de Gaza. Un hôpital de campagne a été installé par Israël pour les besoins locaux. Nos avions sont revenus sans avoir accompli leur mission en raison de civils servant de « bouclier humain ».

La plus courte manifestation du monde a eu lieu quand une vingtaine de Gazaouis ont osé critiquer le Hamas et furent égorgés sur le champ par ces tenants d’une religion de « paix et de tolérance ».Des trêves « humanitaires » ont été respectées par Israël pour permettre le ravitaillement des populations locales malgré l’exploitation de ces trêves par le Hamas pour attaquer nos soldats.Après tout cela, on s’attend à une vibrante ovation de l’ONU, des félicitations et des bouquets de fleurs diplomatiques envoyés par les puissances européennes. On espère que la Ashton demandera pardon à l’Etat Hébreu et les medias occidentaux publieront des articles en bleu-blanc sur Tsahal.Pourtant les articles des correspondants de Gaza sont toujours écrits par le Hamas et ces valeureux journalistes tremblent de peur de prendre les photos sur la situation réelle.

Pourtant les Ban Ki Moon et Hollande, les Obama et Cameron condamnent les tirs de riposte sur une pseudo-école ! Pendant ce temps les pauvres filles enlevées par Boko Haram restent en esclavage. Les musulmans somaliens continuent à attaquer des navires. Les talibans reprennent le pouvoir en Afghanistan. Les « combattants du califat » mettent en évidence l’échec des américains en Irak. Les troupes d’Assad continuent à pilonner et tuer des sauvages djihadistes qui tuent de leur côté tout opposant à la charia.Mais les yeux du monde restent rivés sur ces Juifs qui osent se défendre et détruire leurs ennemis. Le monde entier n’a pas encore saisi que le but de l’opération n’est pas de sauver des « civils » du Hamas mais d’assurer la sécurité de nos enfants.

Et si pour sauver la vie d’un de nos enfants, il est nécessaire de bombarder une école d’où partent des tirs « civils », exploser un hôpital d’où partent des fusées « civiles », détruire une mosquée servant de dépôt de missiles « civils », peu importe le nombre de personnes qui s’y trouvent. Le diable fera le tri.Ce que nous attendons de notre gouvernement c’est qu’il exige des excuses de la part des bailleurs de fonds « humanitaires » de Gaza. C’est cet argent de l’UNRWA, des pays donateurs, des vendus au Qatar qui a servi à construire des tunnels destinés à massacrer et kidnapper des civils, de vrais civils israéliens. C’est leur argent qui a servi à construire des fusées menaçant l’intégralité du pays.

C’est leur couardise qui a permis à l’Iran de livrer matériel et missiles pour toucher des cibles qui sont des vraies écoles, de vrais lieux de prières et de vrais hôpitaux. C’est la lâcheté conjuguée de ces « occidentaux » qui a permis au Hamas de devenir un danger mortel pour Israël et c’est la politique munichoise qui les empêche de constater que notre guerre est également dans leur intérêt. Malheureusement, une fois de plus Tsahal victorieux n’a pu triompher en raison de décisions politiques malvenues. Cela signifie encore un prochain round quand les fonds qataris, européens et internationaux auront permis aux terroristes arabes de creuser de nouveaux tunnels ou de commettre les attentats. Les Juifs ont été expulsés de Gaza, leurs florissante présence détruite et les arabes ont repris toute la terre de Gaza.

Nous payons le prix de cette décision dramatique. En fait tout réside dans une erreur originelle.Ce sont les arabes qui doivent quitter Gaza et rejoindre leurs « frères » dans cette Europe où ils ne seront même pas dépaysés, conclut Jacques Kupfer.

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« Civils innocents » ?

Giora Eiland (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Combattre un Etat ennemi, d’une main, en fournissant nourriture et énergie à ses habitants, de l’autre, est absurde.Quelle que soit la manière dont « Bordure de protection » se termine, il se dégage de cette opération une leçon claire, qui ne se limite pas au problème des tunnels, mais qui a trait à une question plus stratégique. Israël est maintes fois tombé dans le piège de l’asymétrie.La situation dont nous parlons à propos de ce conflit est la même que celle que nous avons affrontée au Liban, en 2006. Dans le cas présent, nous combattons une organisation terroriste, et uniquement une organisation terroriste, alors que la population du sein de laquelle elle opère n’est pas l’ennemi. Qui plus est, au cours des combats, nous nous sentons obligés de fournir nourriture, carburant et électricité aux habitants de Gaza.

En quoi est-ce erroné ? Parce qu’un Etat ne peut venir à bout d’une organisation de guérilla efficace quand ces conditions sont présentes : quand nous et eux sommes des deux côtés d’une frontière, quand cette organisation jouit de la pleine protection d’un Etat mais que cet Etat ou ses citoyens sont déchargés de toute responsabilité. Quiconque est incapable de comprendre cela entreprend une guerre impossible à gagner. Nous voyons actuellement que malgré l’impressionnant combat de Tsahal, malgré notre suprématie militaire absolue, nous sommes pris dans une espèce de « couple stratégique ». Quelle aurait dû être la bonne chose à faire ? Nous aurions dû déclarer la guerre à l’Etat de Gaza (plutôt qu’à l’organisation du Hamas), et laisser la guerre suivre son cours.

Dès l’instant où elle commence, la chose essentielle à faire est de fermer les points de passage, d’empêcher l’entrée de toute marchandise, y compris la nourriture, et d’empêcher complètement la fourniture de carburant et d’électricité.Dans une guerre entre Etats, chaque camp a le droit d’utiliser ses capacités de pression sur l’autre camp. Le fait que nous combattions un Etat ennemi, d’une main, en fournissant nourriture et énergie à ses habitants, de l’autre, est absurde. Cette générosité renforce et étend la capacité qu’a l’Etat ennemi de Gaza de nous combattre.A ce stade vous poserez probablement deux questions. Premièrement, pourquoi les habitants de Gaza souffrent-ils ? Eh bien, ils sont coupables de cette situation tout comme les habitants de l’Allemagne furent coupables d’avoir choisi Hitler comme leur dirigeant et ont payé un prix très lourd pour cela, ce qui n’était que justice.

Le Hamas n’est pas une organisation terroriste venue de loin pour occuper Gaza par la force. C’est l’authentique représentant de la population de cet endroit. Il a accédé au pouvoir à la suite d’élections démocratiques et a développé une capacité militaire impressionnante avec le soutien de sa population. La base de son pouvoir est restée stable malgré la souffrance.La seconde question a trait à la légitimité internationale. La réponse est simple : Israël voulait et veut toujours un réel cessez-le-feu, à tout moment. La souffrance des habitants de Gaza n’est pas le résultat de la pression israélienne, mais celui de leur soutien à une lutte armée par le biais de leur gouvernement élu. Cette souffrance pourrait cesser immédiatement s’ils acceptaient un cessez-le-feu.

Mais comme nous voulons faire preuve de compassion à l’égard de ce peuple cruel, nous sommes voués à agir cruellement à l’égard du peuple réellement compatissant : les habitants de l’Etat d’Israël. Ceci ne vaut pas seulement pour les leçons à tirer de ce conflit, mais également pour ce à quoi il faut s’attendre par la suite. Il est raisonnable de supposer qu’aussitôt que les combats auront cessé, nous subirons une lourde pression pour nous obliger à ouvrir les points de passage, rétablir l’électricité dans Gaza, et aider à reconstruire les bâtiments et les infrastructures. Israël peut et devrait donner son accord, mais seulement si le camp adverse accepte de démilitariser la Bande de Gaza de son armement lourd.

Pour garantir nos intérêts face aux exigences de la partie adverse, nous devons nous débarrasser de la distinction artificielle, erronée et dangereuse, entre les gens du Hamas qui seraient les « sales types », et les habitants de Gaza, supposés être les « braves gens ». Nous avons affaire à un Etat ennemi, non à une organisation terroriste censée agir du milieu d’une population civile innocente. Ce n’est qu’en mettant les choses au niveau [d’un conflit] entre Etats ou entre peuples, que nous serons en mesure de créer une réelle dissuasion ou de vaincre l’ennemi quand éclatera le prochain conflit, conclut Giora Eiland.

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Vous avez dit sionisme ?

Michael Oren (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Ils sont venus de tous les coins du pays – banquiers, agriculteurs, informaticiens, batteurs de jazz, professeurs de botanique, mécaniciens – ils ont quitté leurs emplois et de leurs familles. Ils ont endossé leurs uniformes, toujours trop serrés ou trop amples, ont signé pour leur équipement et leur fusil. Ensuite, entassés dans des véhicules militaires, 70’000 réservistes – femmes et hommes – ont rejoint les jeunes conscrits de la plus grande armée de citoyens du monde. Ils savent tous que certains d’entre eux reviendront estropiés ou ne reviendront pas du tout. Et pourtant, sans hésitation ni plainte, répondant fièrement à l’appel, les Israéliens se dressent, prêts à défendre leur nation. A risquer leur vie pour un idéal.

Cet idéal est le sionisme. C’est la conviction que le peuple juif est en droit d’avoir son propre État souverain sur la terre d’Israël. Bien que fondé il y a moins de 150 ans, le mouvement sioniste est né de 4’000 longues années de lien entre le peuple juif et sa patrie historique, un attachement qui a perduré pendant 20 siècles d’exil. C’est pourquoi le sionisme a atteint ses objectifs et qu’il demeure plus que jamais actuel et fort. C’est pourquoi les citoyens d’Israël – l’Etat créé par le sionisme – prennent volontiers les armes. Car ils sont convaincus que leur idéal vaut la peine de se battre.

Pourtant, le sionisme, sans doute plus que toute autre idéologie contemporaine, est diabolisé. « Tous les sionistes sont des cibles légitimes partout dans le monde! » énonce une bannière récemment brandie par des manifestants anti-Israël au Danemark. « Les chiens sont admis dans cet établissement, mais pas les sionistes, en aucune circonstance », prévient une pancarte à la fenêtre d’un café belge. On a dit à un manifestant juif en Islande : « Toi porc sioniste, je vais te couper la tête ».

Dans certains milieux universitaires et médiatiques, le sionisme est synonyme de colonialisme et d’impérialisme. Les critiques d’extrême droite et gauche le comparent au racisme ou, pire, au nazisme. Et cela en Occident. Au Moyen-Orient, le sionisme est l’abomination ultime – le produit d’un Holocauste que beaucoup dans la région nient avoir jamais existé, ce qui ne les empêche pas de maintenir que les sionistes l’ont bien mérité.Qu’est-ce qui, dans le sionisme, suscite un tel dégoût ? Après tout, le désir d’un peuple dispersé d’avoir son propre Etat ne peut être si révulsif, surtout sachant que ce même peuple a enduré des siècles de massacres et d’expulsions, qui ont atteint leur paroxysme dans le plus grand assassinat de masse de l’histoire. Peut-être la révulsion envers le sionisme découle-t-elle de sa mixture inhabituelle d’identité nationale, de religion et de fidélité à une terre. Le Japon s’en rapproche le plus, mais malgré son passé rapace, le nationalisme japonais ne suscite pas la révulsion provoquée par le sionisme.

Il est clair que l’antisémitisme, dans ses versions européenne et musulmane, joue un rôle. Fauteurs de cabales, faucheurs d’argent, conquérants du monde et assassins de bébés – toutes ces diffamations autrefois jetées à la tête des Juifs le sont aujourd’hui à celle des sionistes. Et à l’image des capitalistes antisémites qui voyaient tous les Juifs comme des communistes et des communistes pour qui le capitalisme était intrinsèquement juif, les adversaires du sionisme le décrivent comme l’Autre abominable.Mais tous ces détracteurs sont des fanatiques, et certains parmi eux sont des Juifs. Pour un nombre croissant de Juifs progressistes, le sionisme est un nationalisme militant, tandis que pour de nombreux Juifs ultra-orthodoxes, ce mouvement n’est pas suffisamment pieux – voire même hérétique. Comment un idéal si universellement vilipendé peut-il conserver sa légitimité, ou même prétendre être un succès ?

La réponse est simple : le sionisme a fonctionné. Les chances étaient infimes qu’un groupe dispersé à travers le monde puisse rassembler des membres de quelque 70 pays dans un territoire de la taille d’un ruban, dénué de ressources et riche en adversaires, survivre, et même prospérer. Les chances que ces immigrants se forgent une identité nationale, soient capables de produire une littérature palpitante, des arts de référence et six des plus grandes universités mondiales, étaient proches de zéro.

Ailleurs dans le monde, les langues autochtones sont en voie de disparition, les forêts sont décimées, et les populations des pays industrialisés vieillissent. Pourtant, le sionisme a fait revivre la langue hébraïque, qui est aujourd’hui plus largement parlée que le danois et le finnois et dépassera bientôt le suédois. Les organisations sionistes ont planté des centaines de forêts, faisant entrer la terre d’Israël dans le 21ème siècle avec plus d’arbres qu’à la fin du 19ème. Et les valeurs familiales que le sionisme défend produisent le taux d’accroissement naturel le plus rapide du monde moderne et la plus grande communauté juive de l’histoire. Le couple laïc moyen en Israël a au moins trois enfants, chacun étant une preuve vivante que le sionisme est confiant en l’avenir.

En effet, dans presque tous les critères internationaux, Israël n’est pas seulement victorieux, mais florissant. Sa population est chaque année classée parmi les plus heureuses, les plus saines et les plus éduquées du monde. L’espérance de vie en Israël, qui reflète son excellent système de santé universel, dépasse largement celle des Etats-Unis et de la plupart des pays européens. Le chômage est faible, l’économie robuste. Chef de file mondial en matière d’innovation, Israël est le foyer de centres R & D de 300 entreprises de haute technologie, y compris Apple, Intel et Motorola. Les plages sont prises d’assaut, la musique rock géniale et la nourriture exquise.

Les idéaux démocratiques inhérents à la pensée sioniste ont résisté aux pressions qui ont déclenché coups d’Etat et révolutions dans de nombreux autres pays. Aujourd’hui, Israël est l’un des rares Etats – avec la Grande-Bretagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis – n’ayant pas connu une seconde de gouvernance non démocratique.Ces réalisations seraient suffisamment étonnantes si elles avaient eu lieu en Amérique du Nord ou en Europe du Nord. Mais le sionisme a prospéré dans l’environnement extrêmement inhospitalier – même meurtrier – du Moyen-Orient. A deux heures de route à l’est des boîtes de nuit animées de Tel Aviv – à une distance inférieure de celle entre New York et Philadelphie – se trouve la Jordanie, qui a accueilli plus d’un demi-million de réfugiés de la guerre civile syrienne. A quatre heures de route depuis le nord de Tel-Aviv, vous êtes à Damas, ravagé par la guerre, et vers l’est, dans le carnage de l’ouest de l’Irak. Vers le sud, dans la distance de San Francisco à Los Angeles, vous vous trouvez à la place Tahrir du Caire.

Dans une région envahie de conflits ethniques et de massacres religieux, le sionisme a engendré une société multiethnique, multiraciale et pluriconfessionnelle. Les Arabes servent dans les Forces de défense israéliennes, à la Knesset et à la Cour suprême. Alors que les communautés chrétiennes du Moyen-Orient sont régulièrement éradiquées, celles d’Israël continuent de croître. Les Arabes chrétiens sont, en fait, en moyenne plus instruits et plus riches que les Juifs israéliens.Compte tenu de ces réalisations monumentales, on pourrait penser que le sionisme serait admiré plutôt que critiqué. Mais le sionisme accusés d’obstruer les aspirations nationales des habitants autochtones de la Palestine, de les opprimer et de les déposséder.

Peu importe que les Juifs peuplaient cette terre – ses noms de lieux arabes révèlent des origines hébraïques – des millénaires avant les Palestiniens ou la montée du nationalisme palestinien. Peu importe que, en 1937, 1947, 2000 et 2008, les Palestiniens aient reçu des propositions de diviser la terre et les ont rejetées, généralement avec violence. Et peu importe que la majorité des partisans du sionisme soient aujourd’hui encore prêts à partager leur patrimoine en contrepartie de la reconnaissance d’un Etat juif et de la paix.

La réponse à ce jour a été, au mieux, un refus de rester à la table de négociation ou, au pire, la guerre. Mais les Israéliens refusent de renoncer à l’espoir d’une reprise des négociations avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Vivre en paix et en sécurité avec nos voisins palestiniens reste le rêve sioniste.Pourtant, malgré ses triomphes, sa capacité de résistance et son ouverture à la paix, le sionisme n’a pas réalisé certains de ses objectifs initiaux. La société égalitaire agraire créée par les pionniers sionistes a été remplacée par une économie dynamique, en grande partie capitaliste, creusant le fossé entre les riches et les pauvres. Partiellement laïc à ses débuts, le sionisme a également donné naissance à un secteur religieux en pleine expansion, dont certains éléments rejettent l’Etat juif.

Environ un cinquième de la population d’Israël est non-juive, et même si certaines communautés (comme les Druzes) sont intensément patriotiques et servent souvent dans l’armée, d’autres le sont beaucoup moins, et certaines appellent même à la dissolution d’Israël. Et il y a la question de la Judée-Samarie – généralement appelée la Cisjordanie – autrefois lieu de déclenchement de guerres de destruction nationale contre Israël, mais qui, depuis son annexion en 1967, divise le peuple.Nombre de sionistes maintiennent que ces territoires représentent le berceau de la civilisation juive et doivent, de droit, être peuplés. Mais d’autres avertissent que ce contrôle de la population palestinienne de Cisjordanie érode le fondement moral d’Israël et finira par forcer à faire un choix entre être juif et rester démocratique.

Pourtant, la vision du sionisme qui ne s’est douloureusement pas réalisée est celle que les Juifs puissent être libérés de la peur d’être anéantis. L’armée imaginée par Théodore Herzl, fondateur du sionisme, devait parader dans les défilés et saluer la foule agitant des drapeaux. Les Forces de défense israéliennes, en revanche, n’ont pas le temps de défiler, encore moins de saluer, consacrées depuis leur fondation en 1948 à défendre leur pays sans relâche. A l’exception de Vladimir Jabotinsky, le père du Likoud, aucun des pionniers du sionisme n’avait prévu que les nouveaux Juifs devraient toujours être prêts à prendre les armes. Ils n’avaient pas envisagé que cet Etat serait constamment en butte à de multiples menaces existentielles, pour la simple raison qu’il est juif.

Face à de telles menaces monumentales, on devait voir les Israéliens fuir à l’étranger et les immigrants potentiels baisser les bras. Israël connaît un des taux d’émigration les plus faibles parmi les pays développés et les Juifs continuent à faire leur aliya, littéralement, en hébreu, « monter » à Israël. Les enquêtes montrent que les Israéliens restent obstinément optimistes quant à l’avenir de leur pays. Et les Juifs continuent d’affluer, en particulier d’Europe, où leur sécurité s’est rapidement détériorée. La semaine dernière, des milliers de Parisiens ont manifesté aux sons d’une diatribe antisémite, pillé des magasins juifs et tenté de saccager des synagogues.

Les Juifs américains ne connaissent pas de menace comparable, et pourtant nombre d’entre eux continuent à faire leur aliya. Ils ne viennent pas à la recherche d’un refuge, mais pour relever le défi sioniste, évoqué dans l’hymne national israélien, « être un peuple libre sur notre terre, la terre de Sion et de Jérusalem ». Des centaines de jeunes Américains sont des « soldats seuls », sans aucune famille dans le pays, et se portent volontaires aux premières lignes des unités combattantes. L’un d’eux, Max Steinberg de Los Angeles, est tombé aux premiers jours des combats à Gaza. Ses funérailles, au Mont Herzl à Jérusalem, ont réuni 30’000 personnes, la plupart d’entre eux des étrangers, venus par respect pour ce sioniste intrépide et altruiste.J’ai aussi rendu hommage à Max, dont l’épopée sioniste ressemble beaucoup à la mienne. Après avoir travaillé dans un kibboutz, j’ai fait mon aliya, et suivi une formation de parachutiste. J’ai participé à plusieurs guerres, et mes enfants ont servi dans les rangs de l’armée, et parfois combattu. Notre famille s’est abritée des Scuds irakiens et des M-75 du Hamas, et un terroriste suicide a assassiné l’un de nos proches parents.

Malgré ces épreuves, ma vie sioniste est extrêmement enrichissante. Et non grâce aux succès de cette idéologie – les prix Nobel remportés par des chercheurs israéliens, les remèdes israéliens aux maladies chroniques ou les percées dans les énergies alternatives. Mais, paradoxalement, grâce à ses échecs.L’échec est le prix de la souveraineté. Gouverner signifie faire des choix difficiles et souvent angoissants – attaquer le Hamas dans les zones peuplées, par exemple, ou de subir des tirs de roquettes sur notre propre territoire. Il faut concilier entre notre désir d’être éclairé et celui de rester en vie. Souvent en payant le prix, la souveraineté implique d’assumer ses responsabilités. Le sionisme, pour moi, est une responsabilité juive. Il signifie endosser la responsabilité de notre infrastructure, de notre défense, de notre société et de l’âme de notre Etat. Il est facile de s’attribuer les victoires ; beaucoup plus difficile d’assumer les échecs.

Mais c’est précisément l’attrait du sionisme. En grandissant en Amérique, j’étais reconnaissant d’être né à une époque où les Juifs peuvent assumer des responsabilités souveraines. Gouverner est chaotique, mais ce chaos est une bénédiction refusée à mes ancêtres depuis 2’000 ans. Et je ressens toujours ce privilège aujourd’hui, même si Israël est face à une situation à la fois périlleuse, douloureuse et injuste. Même s’il lutte contre des terroristes qui tirent en se cachant derrière leurs propres enfants, même si nos enfants en uniformes sont tués et blessés, tandis que le monde les traite de criminels de guerre.Le sionisme, néanmoins, vaincra. Tirant son énergie d’un peuple qui refuse de disparaître et sa philosophie d’idéaux qui ont fait leurs preuves historiquement, le projet sioniste prospérera. Nous serons honnis, nous nous retrouverons de plus en plus seuls, mais nous défendrons les maisons que ce sionisme nous a poussés à construire, conclut Michael Oren.

Reproduction autorisée avec mention :

M. Garroté réd chef  www.dreuz.info

[email protected]

Sources :

http://www.shalom-israel.info/?p=4213

http://danilette.over-blog.com/article-le-prochain-round-jacques-kupfer-124306339.html

http://danilette.over-blog.com/article-a-gaza-il-n-y-a-pas-de-civils-innocents-giora-eiland-124306440.html

http://jssnews.com/2014/08/05/pour-la-defense-du-sionisme-par-michael-b-oren/

 

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