Publié par Dreuz Info le 24 septembre 2014

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Michel Garroté, réd. Chef  —  Cafouillage du ministère français de l’Intérieur, absence de coopération avec les autorités turques, frontière-passoire à l’aéroport de Marseille, le bilan est lamentable pour l’arrestation ratée des trois djihadistes français revenant de Syrie, qui finalement se rendent — d’eux-mêmes — à la gendarmerie. Décidément, la classe politique française ne cesse de se planter face à l’islam et ses produits dérivés. Du reste, Sarkozy, l’autre soir sur France 2, n’a même pas abordé la question de l’Etat Islamique (EI). Ci-dessous, les analyses les plus récentes (et les plus à droite pour la plupart d’entre elles) de la prestation télévisée de Sarkozy dimanche soir (nous avions déjà publié, lundi et mardi, sur dreuz.info, diverses réactions de tous bords).

D’Ivan Rioufol : « Illustration de la distance qui existe entre le monde politico-médiatique et le réel: à aucun moment, dimanche soir sur France 2, Nicolas Sarkozy ou son intervieweur n’ont abordé le défi posé par l’Etat islamique, ni les menaces de troisième guerre mondiale qu’il fait pourtant peser ».

Selon Minute, Sarkozy envoie une doublure pour simuler son retour. Extraits : « S’il veut, comme il l’a dit, susciter un grand espoir populaire après son élection à la présidence de l’UMP, pour redresser celle-ci (qu’il aura renommée) puis pour partir à l’assaut de l’Elysée, le moins qu’on puisse dire est qu’il s’y prend mal. Jamais la France n’a été aussi à droite et jamais Sarkozy ne l’a été aussi peu ».

« Selon un sondage OpinionWay, publié la veille de l’intervention dans « Le Figaro », les électeurs de droite plébiscitent toujours la ligne Buisson. 49% des sympathisants de droite souhaitent qu’il se positionne de la même façon qu’en 2012, et 31% souhaitent même qu’il se positionne plus à droite qu’en 2012 (seuls 20% le souhaitent moins à droite) ».

« Commentaire de Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d’OpinionWay : La part des sympathisants de droite qui attendent de lui une ligne au moins aussi à droite atteint ainsi 80%. Sur l’ensemble des Français, la ligne Buisson est presque autant réclamée. 43% le souhaitent sur une ligne aussi droitière que durant la campagne de 2012, et 22% plus à droite. Soit 65% qui réclamaient qu’il revienne porteurs d’idées de droite pure et dure. Deux Français sur trois. Comme dit Bruno Jeanbart : La demande d’un recentrage est très minoritaire. Encore une ou deux apparitions télévisées de ce genre et François Fillon apparaîtra plus à droite que lui ».

Extraits d’une tribune du philosophe Thibaud Collin parue dans Le Monde : « C’était hier, à la Mutualité, le 6 mai 2012. Nicolas Sarkozy affirmait le soir de sa défaite : Il y a trop de discours avec des mots qui sont prononcés et qui ne veulent rien dire car ceux qui les prononcent vivent le contraire de ce qu’ils disent. Grave et sempiternelle question des mots en politique et de leur articulation avec les actes. La vie politique se déploie en effet dans les mots mais comment éviter que les discours ne se substituent aux actes dont ils parlent ? ».

« La dévitalisation de la parole politique est l’une des causes de la défiance qui ronge notre pays. Mais comment restaurer la confiance dans la parole politique ? En écoutant hier soir Nicolas Sarkozy, je me disais que loin d’apporter un début de réponse à ces questions, il contribuait à en alimenter la pertinence. Son intervention d’une quarantaine de minutes est malheureusement exemplaire de cette contradiction entre les mots et les actes ; elle y est même portée à incandescence. Jugeons sur pièces ».

« Il ne cesse durant tout l’entretien de discréditer les clivages idéologiques, il souhaite même enlever l’idéologie du débat politique et dépasser les luttes partisanes pour créer un grand mouvement de rassemblement ayant un nouveau projet, une nouvelle manière de faire de la politique etc. Le vieil argument de la nouveauté peut faire sourire tant il est utilisé sans vergogne depuis plus de quarante ans par le personnel politique dans son ensemble. D’ailleurs pourquoi faudrait-il que tout fût neuf sauf celui qui propose cette nouvelle politique ? Mais surtout, depuis quand la démocratie représentative peut-elle se passer de l’affrontement entre des partis offrant des options possibles pour gouverner le pays ? ».

« La grandeur de la politique est de proposer au peuple des alternatives claires afin qu’il les tranche. Cela demande certes du courage. Justement, à la fin de son intervention, il répond à une question sur la réforme du mariage votée l’an dernier en invoquant la vertu de courage. Malheureusement loin de l’incarner, il fait une réponse sibylline totalement procédurale. Il n’utilisera pas les familles contre les homosexuels là où Hollande à utiliser les homosexuels contre les familles. Courageuse façon de noyer le poisson ».

« Alors que lui nous rappelle à plusieurs reprises qu’il possède plus de deux neurones, il laisse entendre que certains électeurs français ne font plus usage de leur raison lorsqu’ils votent. Bonne manière de mépriser les électeurs du Front national, implicitement désignés, et surtout curieuse manière d’aller les chercher un par un. Bref, au vu de cette première prestation du nouveau Sarkozy, on peut raisonnablement penser qu’il aura du mal à incarner le renouveau dont la France a certes un besoin urgent ».

Bernard Antony (extraits) : « Le seul engagement qu’a pris Nicolas Sarkozy sur le journal de 20h de France 2, est celui de ne pas remettre en cause la loi Taubira sur le mariage homosexuel. On ne peut que le déplorer. On s’en souviendra. Pour le reste, c’est avec son grand talent de communication, surtout en comparaison de l’extraordinaire médiocrité, souvent aux confins du grotesque, de François Hollande, qu’il a parlé pour finalement ne faire part que de son intact appétit de pouvoir et ne dévider que des lieux communs ».

« Il a ainsi affirmé vouloir mener une politique de grand rassemblement sur des idées nouvelles mais il n’en a esquissé strictement aucune. Au contraire, selon un des positionnements les plus éculés de la vieille droite politicienne sans doctrine autre que celle de la séduction électoraliste, il a répété plusieurs fois que les catégories de droite et de gauche, d’extrême-droite et d’extrême-gauche étaient obsolètes. Ce discours revenant sans cesse depuis un siècle fut d’une part une constante des fascismes ou autres régimes dictatoriaux et de l’autre des politiciens des droites sans doctrines autres que celles des techniques de la flatterie électoraliste ».

« On ne peut hélas attendre de Nicolas Sarkozy qu’il attaque vraiment la gauche à sa racine qui n’est pas celle de la justice sociale mais celle de la sécrétion constante des idéologies utopistes et nihilistes de déni de la nature humaine, celle de la culture de mort. On en sait les raisons qui tiennent sans doute à son inculture sur certains plans et aussi à son épanouissement dans les relations bobos ».

« On ne peut à l’évidence attendre de lui qu’il affirme les valeurs à la fois d’enracinement et d’universalité d’une authentique droite de conviction : celle du respect de la vie innocente, celle de l’écologie humaine, celle de la dignité de la personne humaine, de la protection de la famille, des libertés scolaires et professionnelles ; celles enfin d’une France libre et forte dans une Europe redessinée autour de pactes d’alliance pour défendre l’héritage et les valeurs de sa civilisation face aux barbaries totalitaires. [Lire la suite] ».

Michel Garroté, réd. Chef www.dreuz.info

 

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