Publié par Gilles William Goldnadel le 30 septembre 2014

Goldnadel

Gilles-William Goldnadel plaide contre les amalgames, sans toutefois écarter les questions taboues sur les responsabilités de l’islam radical et de l’Occident dans la fabrication des djihadistes.

Et pourtant il le faut. Et savoir dire non

Non, les mahométans de France ne sont pas coupables. Et en réalité, nul ne penserait, ni même ne songerait à regarder de biais notre voisin musulman si le discours obsédant sur le risque de l’amalgame n’y ramenait constamment.

Que je sache, il n’est pas un parti, fusse le plus extrême, qui ait eut la funeste idée d’incriminer le moindre musulman de France, fusse le plus radical, dans le crime que l’on sait, contre «un sale français».

Pas un seul rassemblement de quelques individus aveuglés de colère à l’encontre de concitoyens d’un culte dont se réclament les assassins.

Peut-être aurait-on pu l’acter au crédit de ce peuple de France que certains ont tant fait pour le taxer d’intolérance.

Non, le risque de l’amalgame, pour l’heure illusoire, ne saurait prendre le pas sur celui plus réel qu’encourent, physiquement, tous les Français de France, sans discrimination.

[column col=”1/4″]Non, les musulmans de France, pas plus qu’ils sont coupables, ne sont des victimes. [/column]
Ce ne sont pas leurs enfants que l’on poursuit dans leurs écoles, pour les assassiner. Pas de manifestations monstres pour les invectiver. Et pas de magasins que l’on veuille piller.

Non, ceux des musulmans de France qui sont descendus dans la rue ne se sont pas excusés d’être ce qu’ils sont, mais ont osé, enfin, dire non à qui tue en leur nom.

Avouons malheureusement qu’ils étaient moins nombreux que lorsqu’il s’agissait cet été d’invectiver une autre nation.

Non, l’obsession du risque de l’amalgame ne saurait interdire à la société française, dévastée depuis 68 par un dénigrement critique abrasif, de questionner à son tour la société islamique et son importation dans les cités françaises.

Une islamophilie extatique («l’islam, religion de paix et d’amour») n’a pas plus de sens qu’une islamomophobie sans discernement (le Coran criminogène par essence).

La dignité des femmes, le sort des homosexuels, un antisémitisme foncier, un anti christianisme meurtrier, l’application de la charia, la liberté de penser, une création scientifique interrompue depuis le XVe siècle, ne doivent plus être questions taboues.

Convenons que jusqu’à présent, sous couvert de lutte contre la xénophobie, nos féministes, anti homophobes, et autres antiracistes autoproclamées sont demeurées d’une grande placidité.

Critiquer n’est pas stigmatiser, et certains musulmans ne sont pas les derniers.

Avant Vatican II, ce n’était pas calomnier les catholiques que d’espérer un aggiornamento.

Non, si l’on veut savoir où demeurent les responsables de la détestation des «sales occidentaux», la faute principale n’habite pas que l’Orient.

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Un ancien otage, Pierre Torrés, a commis un article dans le Monde dans lequel il dédouanait Mehdi Nemmouche, de toute tradition islamique pour en faire «un pur produit occidental».

Voilà quelqu’un qui devenait plus facile à haïr.

Pour faire bonne mesure, Nemmouche, auteur de la tuerie contre le musée juif de Bruxelles, et tortionnaire des otages en Syrie, n’était haïssable qu’à demi, lui-même «victime» de l’Occident honni.

Olivier Besancenot, invité vendredi dernier sur un plateau télé pour réagir à la décapitation du malheureux Français appelait «à la retenue». Un mot rare dans sa bouche, et dont j’ignorais même qu’il connaissait le sens. Une retenue dont il n’use qu’avec retenue lorsqu’il invective l’impérialisme américain.

Edwy Plenel, le même jour sur France Culture, dans un éditorial intitulé «bourrage de crâne», s’indignait du terme de «barbares», que la presse employait pour caractériser les assassins.

Le même, dans un livre intitulé «Pour les musulmans» et qui veut faire écho à un «pour les juifs» de Zola, excommunie Finkielkraut pour avoir osé dire «il y a un problème de l’islam en France».

L’ouvrage est dédié à Edgar Morin. Celui qui écrivit, lorsqu’Edwy Plenel dirigeait Le Monde: un «les juifs prennent plaisir à humilier les palestiniens» autrement plus générique et stigmatisant.

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Ce sont des exemples de ce qui s’est écrit il n’y a pas trois jours. Je n’aurais pas assez de trois volumes pour consigner ce que 30 ans de détestation systématique de l’Occident «raciste» et de xénophilie bêtifiante ont pu imprimer dans l’inconscient collectif intoxiqué.

Non, Pierre Torres n’a pas tort de déceler de l’occidentalisme chez Nemmouche.

Le djihadiste, moderne et rétrograde, est un monstre hybride et bicéphale. La détestation de l’Occident lui a été inoculée dans les laboratoires de l’extrême gauche occidentale.

C’est sur la Toile arachnéenne électronique qu’on lui a révélé les complots qui se trament.

Les imams qui lui ont enseigné la lecture littérale du message sacré sont entrés sans frapper dans les cités françaises.

Les frustrations des attardés du Levant, comme les fantasmes des fatigués du Couchant ont aiguisé à deux, la lame des méchants.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro.

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