Publié par Jean-Patrick Grumberg le 26 septembre 2014

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Huit hommes accusés d’avoir participé à un « mariage » homosexuel ont été interpelés et vont être jugés, au Caire, pour immoralité.

Le parquet a accusé les huit Egyptiens d’avoir participé à un mariage homosexuel qui a déclenché une violente réaction de la part des médias égyptiens quand la vidéo du mariage est apparue sur You Tube.

Homosexuels égyptiens emprisonnés
Homosexuels égyptiens emprisonnés

La communauté gay d’Egypte pense par ailleurs qu’au moins 35 autres personnes ont été interpelées dans différentes villes.

La vidéo, dont le titre est « premier mariage gay », montre des hommes en train de s’embrasser, d’échanger des alliances et de faire la fête à bord d’un bateau sur le Nil – une scène qui a scandalisé les islamistes.

Les Frères musulmans, l’organisation classée terroriste par l’Egypte et l’Arabie saoudite et qu’Alain Juppé considère comme « démocratique », se sont servis de la vidéo pour déclarer que l’Egypte est devenue un “lieu de péché”.

“Je n’ai aucun problème si quelqu’un fait quelque chose de mal [acte homosexuel], s’il le fait en privé,” a déclaré le célèbre présentateur télé Tamer Amin,“mais si cette personne en est fier, et qu’elle ne cherche pas à le cacher, alors là c’est un désastre.”

L’homosexualité n’est pas illégale en Egypte, mais c’est un tabou religieux, et des homosexuels ont été emprisonnés pour « immoralité ». Lors d’un procès connu sous le nom du « bateau des folles », en 2001, 52 hommes ont été arrêté et condamnés en raison de leur homosexualité.

De nombreuses personnes ont été arrêtées ces derniers mois en Egypte, et des raids de la police ont eu lieu dans des résidences privées. C’en est au point que beaucoup de LGBT égyptiens ont désinstallé leurs applications Iphone comme Grindr, de peur que la police infiltrée les piège. Des arrestations de rue ont également eu lieu.

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“Les gens ne vont plus dans les cafés [gays] qu’ils fréquentaient, et toutes les fêtes et activités sur les bateaux ont disparu, pour des raisons évidentes,” a déclaré Abdallah, journaliste homosexuel, membre de la communauté LGBT.

“Quand une grosse affaire comme celle-là se produit, les gens [homosexuels] ont peur,” explique Mahmoud. “Les autres [non homosexuels] sont furieux, et ils veulent faire quelque chose.”

Certains égyptiens pensent que le gouvernement veut prouver que malgré l’expulsion des intégristes Frères musulmans, ils peuvent être aussi proche de l’islam que le président destitué. “Ce genre d’affaire leur permet de montrer qu’ils peuvent imposer une société à la morale islamique,” déclarait Mahmoud au quotidien de gauche The Guardian. “Je pense que leur argument, c’est de dire que ‘bien que les islamistes sont partis, nous continuons à garder les yeux ouverts sur le comportement de ceux qui risquent de perturber la société’.”

Tandis qu’en Europe on tente de faire croire que l’islam est compatible avec la démocratie et le monde moderne, la communauté LGBT égyptienne, qui n’est pas, dans le monde arabe, la plus à plaindre (en Iran les homosexuels sont pendus) a lancé une campagne sur Twitter avec le hashtag (mot clef) #stopjailinggays.

Mais ça non plus, ça n’a rien à voir avec l’islam, qui est une religion tolérante…

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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