Publié par Magali Marc le 22 septembre 2014

Medias québecois moutons

Le 8 septembre dernier, le Premier Ministre, Stephen Harper a dit sur les ondes de Radio Canada, la chaîne de radio publique canadienne, une chose évidente aux yeux de tous :

«La plupart des médias sont de la gauche politique, surtout au Québec…Et ils tentent de convaincre les Québécois que l’identité québécoise est une identité gauchiste…»

Il n’en fallait pas plus pour que les chefs de meute médiatiques se ruent sur Stephen Harper pour le ridiculiser. Ainsi dans Le Devoir, Michel Beaumont se gausse du fait que le Premier Ministre canadien se sent persécuté par les médias. Tandis que Gilbert Lavoie du Soleil fait l’innocent et accuse M. Harper de boycotter les journalistes !

C’est de sa faute, il est de droite!

Mais M. Harper a raison de vouloir parler aux Québécois sans que son message soit filtré par les journalistes.

Ils ont tendance à suivre la ligne de gauche tracée par leurs collègues du Devoir

Les journalistes à La Presse, au Journal de Montréal ou au Soleil, les autres principaux quotidiens au Québec, ne sont pas nécessairement membres de partis politiques de gauche, mais ils ont tendance à suivre la ligne de gauche tracée par leurs collègues du Devoir. C’est donc le même phénomène que celui observé lors de la couverture du conflit israélo-palestinien (voir mon texte sur L’Intifada Médiatique) que l’on retrouve : un phénomène de moutons de panurge.

Ainsi, en 2010, le sociologue et auteur Mathieu Bock Côté osait signer un texte sans complaisance démontrant ce phénomène :

Une sensibilité idéologique hégémonique

«On reproche souvent au Parti conservateur de considérer les médias comme ses ennemis, sans se demander s’il a des raisons objectives de s’en méfier. Pourtant, un peu partout en Occident, les partis conservateurs considèrent le système médiatique comme un environnement idéologiquement hostile. Avec raison. Reconnaître le parti pris progressiste de la classe médiatique ne consiste aucunement à en trouver la source dans une quelconque conspiration. On doit plutôt parler d’une sensibilité idéologique hégémonique …»

Mathieu Bock Côté continue en disant que la plupart des journalistes ne veulent pas être étiquetés comme étant «de droite» :

«Être de droite, c’est mal. L’étiquette suffit à disqualifier, surtout dans les médias qui n’appartiennent pas à la presse populaire.»

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Dans le même ordre d’idée, le politologue Jean-Herman Guay écrivait en 2012, dans un texte où il décrivait le biais à gauche des médias québécois :

Les médias agissent comme le quatrième pouvoir, celui de l’influence

«Ce biais à gauche …oriente le choix des mots et des titres. Et puisque la chose publique – partis, budgets, projets de loi, personnalités – est presque toujours médiatisée par une caméra, la plume d’un journaliste ou le choix d’un chef de pupitre, il faut déduire que les partis de centre ou de droite – et qui sont fédéralistes – ont généralement un défi communicationnel supplémentaire. Qu’ils le reconnaissent ou non, les médias, et plus largement les intellectuels, sont des acteurs du système politique. Ils agissent bel et bien comme le quatrième pouvoir, celui de l’influence. Le résultat de leur travail ne tranche évidemment pas comme un décret, une loi ou un jugement, mais il contribue à transformer le réel.»

C’est exactement ce que disait M. Harper !

Malgré l’évidence, seul Éric Duhaime, chroniqueur montréalais bien connu pour ses réflexions percutantes, a osé braver l’interdit et donner raison à Stephen Harper sur sa page Facebook.

Vous avez dit «hégémonie»?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc pour Dreuz.info.

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