Depuis le début du conflit entre Israël et Gaza, le 8 juillet dernier, des dizaines de milliers de manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu dans une centaine de villes à travers le monde où des manifestants scandaient qu’il fallait «Sauver Gaza», «Stopper le massacre», «Défendre les droits humains des Palestiniens», etc.

À l’échelle mondiale, ce sont des millions de personnes qui ont investi les rues en signe de solidarité avec le peuple palestinien et ses 2000 victimes.

Toutes les guerres provoquent une détresse humaine déchirante, insoutenable. Il est donc logique de se réjouir du cessez-le-feu qui permettra aux écoles et aux hôpitaux de Gaza de retrouver leurs vocations premières plutôt que de servir de rampes de lancement pour les missiles du Hamas.

Il est également naturel d’espérer une paix durable pour les Palestiniens comme pour les Israéliens, ces derniers ayant reçu une roquette toutes les 20 minutes pendant deux mois.

En revanche, comment expliquer que ceux qui ont manifesté avec ardeur et détermination pour soutenir les Gazaouis restent silencieux, sinon étrangement indifférents, face aux actes de barbarie inqualifiables observés ailleurs ?

La guerre civile en Syrie a fait 3 millions de réfugiés et 191,000 morts, soit 95 fois plus qu’à Gaza. Or, personne ne manifeste pour dénoncer le génocide.

Le conflit qui dévaste l’est de l’Ukraine depuis avril a fait 2086 morts, 5000 blessés et 100,000 réfugiés. Pourtant, personne ne bronche…

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Au Niger, le groupe djihadiste Boko Haram a exécuté 10,000 personnes depuis 2009, kidnappé des centaines de filles pour en faire des esclaves sexuelles, et autant de garçons pour en faire des combattants. Il a forcé 650,000 personnes à s’exiler.

Certes, il y a eu le très bref mouvement «Bring back our girls», mais depuis plus personne ne s’intéresse au sort tragique des Nigériennes.

Quant aux djihadistes sanguinaires de l’État islamique, ils enterrent vivants leurs victimes, décapitent les enfants, violent et mutilent sauvagement les femmes, massacrent les chrétiens, les Yézidis et les musulmans qu’ils jugent «hypocrites», exécutent à la manières nazie leurs détracteurs et s’adonnent au trafic humain.

Depuis juin, l’État islamique a fait près de 4,000 morts et commet quotidiennement les pires crimes contre l’humanité. Et l’humanité ferme les yeux!

Clairement, les Palestiniens suscitent infiniment plus de sympathie que les victimes de n’importe quel autre conflit.

Or, comment expliquer ce double standard immoral ?

Les défenseurs de la cause palestinienne jugeraient-ils que la vie d’un seul Gazaoui vaut considérablement plus que celles de milliers d’autres musulmans et chrétiens réunis ? Ou bien ne s’insurgeraient-ils devant la mort que si, et seulement si, l’État hébreu est impliqué ?

Chose certaine, leur indignation face au sang qui coule est suspicieusement inconsistante, et on ne peut que s’interroger sur les véritables motifs de leur pseudo compassion et de leur hypocrisie flagrante.

Ils savent se mobiliser pour hurler dans les rues, mais quand auront-ils enfin l’honnêteté d’exprimer leurs réelles motivations ?

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