Publié par Michel Garroté le 22 septembre 2014

 

Sarkozy-2

Michel Garroté réd chef  —  Le soir de sa défaite au second tour, le 6 mai 2012, Sarkozy raconte qu’on ne le verra plus. Il précise même sa décision de se retirer : “Une autre époque s’ouvre. Dans cette nouvelle époque, je resterais l’un des vôtres, mais ma place ne pourra plus être la même. Après 35 ans de mandat politique, après 10 ans de responsabilité gouvernementale au plus haut niveau, après 5 ans à la tête de l’Etat, mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent”. Pour justifier son revirement, Nicolas Sarkozy invoque aujourd’hui “le sens du devoir”. Mais revenons à la réalité.

Pour mémoire, rappelons qu’après la récession de 2009, Sarkozy a engagé de nombreuses dépenses pour relancer l’économie, ce qui a dopé la croissance en 2010 et en 2011, mais qui a creusé les déficits publics. A partir de 2011, Nicolas Sarkozy a fait voter des hausses d’impôt, pour prêt de 30 milliards d’euros, ce qui a participé au ralentissement de la reprise. Il a souvent beaucoup dépensé pour finalement pas grand chose. En matière de politique étrangère, il a opéré des virages à 180°, notamment envers la Libye et la Syrie.

Seuls 8 millions de téléspectateurs (dans un pays qui compte 65 millions d’habitants) étaient hier dimanche devant leurs écrans pour assister en direct au retour de Nicolas Sarkozy lors du 20 heures de France 2. 55% d’entre eux n’ont pas été convaincus par la prestation du revenant.

Personnellement, je suis plutôt d’accord avec ceux qui reprochent à Sarkozy de faire le contraire de ce qu’il avait promis : sa fausse modestie cache mal son arrogance, son esprit de revanche et d’affrontement. Sarkozy sature l’espace médiatique en espérant que le bruit fera oublier les affaires. C’est plus fort que lui. France 2 a imposé aux Français un grand exercice de narcissisme cathodique autour de Sarkozy, qui a annoncé la couleur en disant qu’il fera la même chose, mais cette fois sur un autre ton. Faisant le pari de l’amnésie générale des Français, Sarkozy a affirmé sans vergogne qu’il n’aurait jamais menti.

Sa prestation sur France 2 fut une causerie nombriliste bien éloignée des attentes des Français. Sans aucune proposition alternative, sans aucune vision d’avenir pour la France, Sarkozy s’est érigé dimanche soir en donneur de leçons qu’il ne s’est pas appliquées à lui-même lors de sa vie publique. Les Français auront compris que Sarkozy n’a pas changé. Parlant davantage de lui que de la France, il a refusé de tirer les leçons de ses échecs passés.

Sarkozy prend en otage l’UMP pour assouvir sa soif de revanche sur Hollande. L’ancien chef de l’État ne sert pas l’urgent besoin d’alternance ressenti en France. Sarkozy ne peut pas avoir changé pour la troisième fois. Il dit qu’il veut rassembler, mais il relance la guerre des chefs à l’UMP en taclant avec une violence, avec une brutalité inouïe, ses concurrents. Il a une énorme immodestie sur le thème “la France a besoin de moi”. Voilà, en substance, ce qu’ont dit certains. Et je suis plutôt d’accord avec ce qu’ils ont dit.

En résumé et en conclusion : Sarkozy c’est peut-être “moins pire” que Hollande…

Michel Garroté réd chef www.dreuz.info

 

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