Ruag, l’entreprise d’armement de la Suisse, fait depuis quelque temps la promotion de ses munitions avec un slogan choc « Ruag Swiss P – The Sniper’s Choice », autrement dit « Le choix du sniper ». Ruag est sous la tutelle du Département de la défense. Même à droite, certains regrettent le choix de cette publicité : « Ce slogan sonne bien en anglais, cela rappelle le cinéma. Mais dans l’inconscient collectif, il n’y a pas de doute, le sniper est une machine à tuer. On aurait pu trouver autre chose », dixit un membre de l’UDC. Chez Ruag, on ne semble pas convaincu de la dimension émotionnelle du mot « sniper ». La réaction de l’entreprise est sobre : « Ruag est convaincu que les armées et les forces de sécurité doivent être équipées avec du matériel fiable ». Les munitions en question sont produites en Suisse et exportées dans le strict respect de la réglementation suisse, conclut Ruag.
Le sniper est certes un tueur, mais l’artilleur, le radio tireur de blindé, le pilote de chasse, le sous-marinier également.
La boite qui fait cette pub s’adresse à des pros, elle parle pro et franchement ça ne me choque pas.
Le sniper est surtout un tueur de précision, bien plus que ne pourrons jamais l’être les autres soldats que tu cites. Il est, en soit, la version la plus propre qu’on puisse imaginer de la guerre, vu que le dégât collatéral n’existe par principe pas dans son cas.
Ce n’est pas parce que des ordures se sont amusés dans certains situations comme le Liban ou Sarajevo à se servir de fusils de précision pour semer la terreur que cela fait d’eux des snipers (métier qui va bien plus loin que le fait de savoir toucher sa cible à longue distance) et que l’on doit faire aux snipers l’affront d’être assimilés auxdites ordures.
Que le slogan « rappelle le cinéma » n’est pas spécialement une bonne chose et n’aide vraiment pas l’inconscient collectif à distinguer vision fantasmée et réalité (merci Gally de l’avoir rappelée). D’accord aussi avec Oliange : c’est de la communication publicitaire on ne peut plus basique qui va droit au but, et Ruag ne vend pas des caramels mous…
D’ autre part, la qualité de la munition, poids de la balle et qualité + charge de poudre constantes, joue un rôle énorme dans le réglage de la lunette de tir puis dans le tir opérationnel ensuite. Ces munitions sont fort chères et ne s’ adressent en principe qu’ aux tireurs d’ élite des armées.
« Sniper » fait un peu cinéma. Dans la réalité n’ est pas « sniper » qui veut. Les tests de sélection sont ardus. Tests psychologiques et de contrôle émotionnel viennent en premier lieu parmi des tireurs triés sur le volet pour leurs résultats et constance dans le tir. La formation spécifique dure plusieurs semaines, en « séminaire », enchaînant théorie et pratique, épreuves physiques et tir dans des conditions de fatigue extrême. Tirs en ambiance opérationnelle in fine. La notation est continue et l’ écrémage également. Beaucoup de volontaires, peu d’ élus à la spécialité tireur d’ élite.
Sniper’s choice ? C’ est le commandement qui choisit les munitions dont ils dotera ses unités, pas le tireur en bout de chaîne. Cette pub semble s’ adresser aux franc-tireurs.