Publié par Guy Millière le 17 octobre 2014

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La France va mal et l’automne s’annonce décidément très sombre. Le gouvernement rafistolé ressemble à un bateau ivre engagé sur un torrent qui conduit vers un précipice.

La seule question qui se pose est : François Hollande et Ma­nuel Valls, improbable et pitoyable attelage, tiendront-ils jusqu’en 2017 ?

La question qui découle est : qui pour les remplacer ? Pour l’heure, l’UMP est sans chef et sans programme. Nicolas Sarkozy entend faire son retour, mais Alain Juppé, François Fillon et toute une cohorte d’autres entendent lui barrer la route. Les débats d’idées sont largement absents. Un pugilat s’annonce.

Marine Le Pen, dès lors ? Outre que ce qu’on sait de son programme me laisse, pour le moins, sceptique, je pense, peut-être à tort, qu’elle ne sera jamais élue, ne serait-ce que parce qu’un front uni se dressera devant elle.

Où cela nous conduit-il globalement? Dans la même direction que le bateau ivre gouvernemental, je le crains.

Ce ne serait pas très grave si le reste de l’Europe allait mieux. Mais il suffit de lever les yeux pour voir que ce n’est pas le cas. Certains pays sont en moins mauvais état, d’autres dans un état bien pire. J’ai déjà écrit qu’un naufrage de l’Europe se dessinait. Ce ne sera pas, je pense, un naufrage rapide et brutal. Ce sera, plutôt, un crépuscule lent, avec ici ou là des poussées de violence.

La mort d’une civilisation est un spectacle pathétique et triste. L’un des symptômes de la mort réside dans le fait que ceux qui sont immergés dans cette civilisation ne voient pas, pour la plupart, qu’ils sont dans une civilisation qui meurt.

La mort de l’Europe serait un drame, mais laisserait quelque espoir si d’autres endroits dans la civilisation occidentale se portaient moins mal, mais, où qu’on porte le regard, il est difficile de trouver source d’optimisme.

La Russie, disent certains ? Ils ne voient pas que la Russie meurt aussi – et meurt, même, plus vite que l’Europe. Les données démographiques sont pourtant flagrantes. Les données économiques aussi.

Les États-Unis ? Barack Obama est le fruit d’une lame de fond qui monte dans le pays depuis près de cinq décennies. Il a été élu et réélu parce que cette lame de fond (qu’il m’est arrivé de sous-estimer) était en marche. Il accélère les effets de cette lame de fond. Il reste de la créativité et du dynamisme aux États-Unis, mais on y trouve aussi une montée d’une sous-culture contraire à l’esprit d’entreprise et à l’initiative individuelle. On peut craindre que succède à Obama un personnage qui sera élu pour des raisons symboliques, et non pour sa compétence : après un noir élu parce qu’il était noir, viendrait le tour d’une femme élue parce qu’elle est une femme. Hillary ? Elisabeth Warren ?

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Nous sommes très loin des années Reagan, et il n’y a pas de nouveau Reagan à l’horizon. Ni Ted Cruz, ni Marco Rubio, les plus reaganiens du camp conservateur, ni même Mike Huckabee ou Ben Carson, ne me semblent avoir une chance. Je n’ai confiance ni en Jeb Bush, ni en Chris Christie, ni en Rand Paul, encore trop « libertarien », ni en un retour de Mitt Romney.

Parce qu’il reste du dynamisme aux États-Unis, le pays sombrera moins vite que l’Europe, mais les dégâts planétaires seront plus importants. On voit déjà ce qui prend forme avec le reflux de l’hégémonie américaine.

Les tensions qui s’esquissent ne sont sans doute qu’un prélude. Le monde islamique est entré en phase d’avancée vers le chaos. Des analystes parlent de nouvelle « guerre de trente ans » : c’est très envisageable. La Syrie et l’Irak n’existent plus. L’État Islamique viole, pille, tue, ravage. Le Hamas à Gaza ne vaut pas mieux. Le Qatar finance tout cela et a à sa tête un émir qui se rêve devenir calife à la place du calife. Le Liban, la Jordanie sont très ébranlés. L’Iran, contrairement à ce que disent ceux qui rêvent de vendre aux mollahs la corde qui servira à les pendre, ne se porte pas très bien. L’Afrique subsaharienne est ravagée par des groupes djihadistes.

Que reste-t-il ? La Chine ? Elle sera vieille avant de devenir ri­che. Là encore, les données dé­mographiques sont claires.

L’humanité a connu des périodes fécondes, mais bien davantage de périodes cruelles. Ce qui se profile est une période cruelle et sordide. Ce ne sera pas la fin du monde. Juste la fin d’un monde : celui dans lequel nous avons vécu quelques décennies…

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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