Publié par Hervé Roubaix le 9 novembre 2014

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Pour éliminer son archi-rival, François Fillon, par l’entremise du secrétaire général de l’Elysée Jean-Pierre Jouyet, a demandé au président François Hollande d’accélérer le cours de la justice dans l’affaire des pénalités réglées par l’UMP, afin dit Fillon, de “casser les pattes” de Nicolas Sarkozy.

François Hollande, démontrant qu’il avait le choix – séparation des pouvoirs à la sauce socialiste oblige, décida de ne pas accéder à sa demande, et répondit « non, non, on ne s’en occupe pas», à son secrétaire général.

Dans «Sarko s’est tuer*» (Stock), les deux auteurs Gérard Davet et Fabrice Lhomme par ailleurs journalistes au Monde, nettoient la route vers la présidence de Sarkozy en plombant le concurrent à qui il fait de l’ombre, et révèlent que François Fillon a demandé à Jean-Pierre Jouyet de faire pression pour accélérer le cours de la justice dans l’affaire des pénalités réglées par l’UMP visant Nicolas Sarkozy.

Ca se passe le 24 juin 2013. François Fillon et Jean-Pierre Jouyet déjeunent avec Antoine Gosset-Grainville, l’ami commun et ex-directeur adjoint de cabinet de François Fillon.

Jouyet se confie aux journalistes.

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Jouyet : « Où Fillon a été le plus dur, vraiment le plus dur, c’est sur le remboursement que Sarkozy avait demandé, vous connaissez ça mieux que moi, des pénalités et des trucs pour le dépassement des frais de campagne. Fillon m’a dit, texto : ‘Jean-Pierre, c’est de l’abus de bien social. C’est une faute personnelle. Il n’y avait rien à demander à l’UMP, de payer tout ça’. Il était extrêmement clair. »

Jouyet : « Il m’a dit… En gros, son discours c’était de dire : ‘Mais tapez vite ! Tapez vite !’ ». 


[quote]Fillon: “t’as bien conscience que si vous ne tapez pas vite, vous allez le laisser revenir ?”[/quote]

Jouyet : « Et puis il me dit : ‘Mais Jean-Pierre, t’as bien conscience que si vous ne tapez pas vite, vous allez le laisser revenir ?’ ».

De retour à l’Elysée, Jouyet fait part de la demande de François Fillon au président, qui décide de ne pas donner suite : « Non, non, on ne s’en occupe pas », indiquant par là que s’il y avait trouvé un intérêt, il s’en serait “occupé.”

Fillon et Jouyet ont, bien entendu, formellement démenti qu’une telle conversation a jamais existé.

[highlight]Problème : [/highlight]les deux journalistes ont publié, dans Le Monde, le verbatim d’un enregistrement de Jouyet lui-même, qui le 20 septembre, lors de l’entretien, déclarait que Fillon lui a dit : «Tapez vite ! Tapez vite ! (…) Pour lui casser les pattes.»

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Fillon a déclaré dans un communiqué : “J’ai effectivement déjeuné à sa demande avec Jean-Pierre Jouyet, qui fut ministre de mon gouvernement. Le procédé qui consiste à me prêter la volonté de m’appuyer sur les plus hautes autorités de l’État pour faire pression sur l’autorité judiciaire est méprisable. La manoeuvre est grossière. Pour moi, le combat politique se mène strictement sur le terrain des idées”.

Nous croyons savoir exactement le contraire. Le combat politique se mène, en réalité, en dehors et très loin du terrain des idées.

Une des raisons est que les idées n’existent plus, dans les rangs politiques. L’autre raison est que les idées de la gauche et de la droite, sur un certain nombre de sujets de société essentiels comme l’immigration, l’économie, la place des syndicats, la libre entreprise, sont impossibles à distinguer.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hervé Roubaix pour Dreuz.info.

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