Publié par Jean-Patrick Grumberg le 5 novembre 2014

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Depuis Los Angeles, 22h30 heure locale

Aujourd’hui 4 novembre, les américains votent au niveau fédéral, national, et local, et élisent des gouverneurs, des membres du Congrès américain, des maires et des législateurs.

Mais c’est l’élection du Sénat américain qui représente l’enjeu de cette élection de mi-mandat, en raison, d’une part de sa dimension internationale concernant la politique étrangère des Etats Unis et de l’économie mondiale, et de la possibilité, si les Républicains l’emportent, de peser lourdement contre la politique destructrice du président Obama.

Avec la majorité au Sénat, les Républicains tiendront les deux chambres, et auront en mains les cartes pour redresser l’économie du pays, et par jeu de domino, améliorer l’économie du reste du monde, dont celle de la France, même si François Hollande ne bouge pas le petit doigt, ce qu’il fait avec talent.

La chambre des représentants est déjà à majorité républicaine.

Harry Reid
Harry Reid

Les Démocrates, eux, avaient la majorité au Sénat, avec un leader, Harry Reid, qui depuis six ans bloque systématiquement tout vote sur les sujets où des Démocrates modérés et assez indépendants d’esprit risquaient de voter comme les Républicains.

Les Républicains avaient besoin de gagner 6 sièges au Sénat pour obtenir la majorité. Au moment d’écrire ces lignes, soit un peu avant 22 heures à Los Angeles, ils en ont gagné 7. Tous les résultats ne sont pas connus, et il doit y avoir recomptage dans au moins un Etat avec le résultat dans un mois, mais les résultats ne peuvent qu’ajouter des sièges au GOP.

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Le Sénat est donc officiellement passé entre les mains des Républicains, avec effet au 1er janvier 2015.

Selon les commentateurs, et c’est mon opinion depuis 2012, ce ne sont pas les Républicains qui ont gagné, mais les Démocrates qui ont perdu.

Les Républicains n’ont rien fait de visible, de palpable et d’intelligent pour gagner cette élection. Ils sont tombés dans à peu près tous les pièges que les Démocrates leurs ont tendu et ont fait à peu près toutes les erreurs politiques possibles : Obamacare, immigration, blocage du pays en décembre 2013, candidat présidentiel en 2012, rejet du Tea Party qui incarne l’Amérique aux valeurs les plus conservatrices…

Les Américains ont voté pour dénoncer la direction politique prise par le président Obama et le parti démocrate, ou, pour être plus précis, les conséquences de ces décisions.

Ils n’ont pas gobé les excuses d’Obama, accusant le président précédent des maux qui atteignent les Etats Unis.

Ils n’ont pas accepté ses choix économiques, les attaques contre les entreprises, contre les exploitations pétrolières et de charbon, les investissement périlleux dans l’énergie “renouvelable”, et ses conséquences : appauvrissement des familles modestes américaines, coût de l’essence démentiel, taux du chômage qui aurait dû, 6 ans après la crise économique de 2008, retrouver les chiffres du plein emploi, absence d’espoir pour les jeunes professionnels.

Ils n’ont pas accepté l’Obamacare, cette usine à gaz qui devait offrir une couverture santé bon marché, et qui s’est révélée plus couteuse, voire beaucoup plus couteuse que les assurances privées.

Ils n’ont pas accepté les mensonges du président, qui a dit et répété aux américains : “si vous avez une assurance qui vous convient, vous pourrez la garder”. Les Américains ont eu un dur réveil en constatant que ce n’était pas vrai. Ils n’ont pas apprécié que l’Obamacare soit obligatoire, et qu’ils encourrent des amendes lourdes s’ils ne s’assurent pas.

En 2016 vont avoir lieu les élections présidentielles.

Hillary Clinton est de très loin la favorite : en face d’elle, il n’y a personne de solide. 78% des Démocrates la soutiennent. Le plus probable candidat républicain n’est soutenu que par 12% d’entre eux. Et les médias sont comme en France : la neutralité fait partie du passé, ils sont derrière Clinton : après un noir, les “progressistes” veulent une femme.

Les rumeurs soutenues sur le fait qu’elle est lesbienne lui attirent les faveurs des extrêmes, à gauche, très vocaux. (petite remarque en direction des débiles : je n’ai pas d’état d’âme particulier, de réserves et de griefs contre l’homosexualité.)

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[quote]Donc les Républicains ont deux ans pour changer la donne et tourner les tables.[/quote]

Avec la majorité aux deux chambres, les Républicains ont assez de temps, en deux ans, pour redresser l’économie, résorber le chômage, redonner du pouvoir d’achat, réparer l’Obamacare, et redresser les catastrophes de la politique étrangère Obama qui a embrasé tant de pays dans le monde et dopé l’islam conquérant.

Obama fera tout pour les en empêcher. En signant des ordres exécutifs, il va tenter de bloquer toutes les lois, toutes les décisions du Congrès.

Evoquant les lois sur l’immigration – Barack Obama entend légaliser 7 millions d’immigrés par ordre exécutif, même un commentateur très à gauche comme Chris Matthews, sur MSNBC, affirme qu’il s’agirait, de la part du président, d’un mépris total de l’opinion publique et de la démocratie, et d’une déclaration de guerre politique : la Maison blanche contre le Congrès. A ce titre, la déclaration de Barack Obama du 5 novembre, le lendemain de l’élection, sera intéressante à suivre à plus d’un titre : elle donnera le ton des relations politiques des deux années à venir.

Si le Parti républicain montre un peu plus d’intelligence que ces 6 années passées. Si le Congrès démontre qu’il est capable de faire autre chose qu’ignorer les problèmes de la nation en espérant qu’ils disparaissent par eux-mêmes, s’il cesse de vivre reclus dans sa bulle d’intrigues politiciennes, et s’il comprend le vice des mouvements d’Obama et les finesses pour les neutraliser, alors l’Amérique et le monde se porteront mieux pendant les deux années qui viennent – l’acharnement des médias contre eux n’y changera rien – et ils regagneront leurs chances à la prochaine présidentielle.

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Joni Ernst nouvelle sénatrice d'Iowa - républicaine
Joni Ernst nouvelle sénatrice d’Iowa – républicaine

[quote]Etre honnête, aider son prochain, et travailler dur [/quote]

Joni Ernst, la sénatrice républicaine qui vient de remporter l’élection très symbolique d’Iowa a déclaré ce soir : “ce qui a gagné l’élection, ce sont les valeurs de l’Iowa : être honnête, aider son prochain, et travailler dur.”

Les jeunes français lucides remercieront l’Iowa et les Américains pour leur vote, ce soir. Ils savent que ces valeurs gagnantes auront un impact sur leur vie quotidienne. Avec le poids écrasant de l’économie américaine dans le monde, si Joni Ernst et ses collègues travaillent dur pour défendre ces valeurs, trouver un emploi, garder le leur, obtenir un meilleur salaire, améliorer son quotidien, deviendra, pour les jeunes Français, un peu plus facile.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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