Publié par Jean-Patrick Grumberg le 3 décembre 2014

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Sourires amusés, indifférence, haussement d’épaules, les Israéliens accordent au vote de la France à peu près la même importance que la déclaration de Loana qui affirme qu’elle ne se supporte plus.

Le premier quotidien israélien en langue anglaise, Jerusalem Post, a consacré à la décision qui promet, selon ses instigateurs, d’apporter la paix au Moyen Orient, à peine quatre lignes, et encore, en reprenant une courte dépêche de Reuters.

Comme je me trouve en ce moment en Israël, j’ai interviewé des Israéliens dans la rue.

Les Israéliens suivent de près la politique intérieure et étrangère. Mai peu sont au courant du vote de la France. Qu’ils le soient ou pas, ils s’en moquent royalement. Cela va de l’indifférence aux sourires amusés, en passant par les haussements d’épaules.

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A ma question : “que pensez-vous du vote de l’Assemblée nationale française pour la reconnaissance d’un Etat palestinien ?”, la majorité des réactions, ou plutôt des éclats de rires, étaient humiliants… pour la France.

Une jeune femme, attablée à une terrasse de café et qui approuve le vote, m’a dit dans un mauvais anglais : “les Français me déçoivent, ils étaient à la pointe, maintenant ce sont des suiveurs, même la Suède les a précédés.” Sa voisine, elle, n’était pas d’accord, et a ajouté en parlant à son amie : “un belge m’a dit que c’est la Belgique qui va voter maintenant. Tu crois que la France ou la Belgique … attend, c’est quoi … ils représentent quoi ? Parle moi de la Chine !”

Soyons honnête, la date du vote à l’Assemblée nationale en France ne pouvait pas plus mal tomber.

Le même jour, une bombe politique a explosé en Israël, et a évacué tous les petits sujets, dont ce vote.

Le premier ministre israélien a congédié deux ministres frondeurs, Tzipi Livni qui était à la justice, et Yair Lapiz à l’économie. La dissolution de la Knesset devrait être annoncée dans la foulée, et il y aura de nouvelles élections d’ici quelques mois. Hier, toutes les télévisions, toutes les radios, tous les commentateurs, tous ne parlaient que de ça car Netanyahu s’est séparé des deux ministres en expliquant qu’ “ils étaient constamment en guerre contre le gouvernement. Je leur ai dit d’arrêter, je leur ai encore répété aujourd’hui.”

En France, le président du CRIF, Roger Cukierman, a déclaré au journal Libération, que pour contrer le vote de l’Assemblée «il faut du calme, du dialogue et de la négociation.»

Rendons homage à Cukierman: son calme, son dialogue et sa négociation ont porté leurs fruits.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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