Publié par Abbé Alain René Arbez le 27 décembre 2014

Vatican Pope Reform

Lors de la présentation des vœux de Noël à la Curie, le pape François ne s’est pas limité à un discours convenu et gentillet.

Il a abordé de front ce qu’il appelle les « 15 maladies » dont souffre la curie romaine, et dont il souhaite qu’elle se guérisse au plus vite pour remplir sa mission !

Le pape fait un pas spectaculaire de plus dans son désir de réformer en profondeur cette institution. C’est d’ailleurs dans ce but qu’il avait récemment nommé des cardinaux chargés du grand coup de balai requis par Benoît XVI en vue de déterminer un fonctionnement en phase avec les attentes spirituelles de l’Eglise.

Cette manière de dire les choses est totalement inédite dans la sphère vaticane et elle provoque déjà des réactions. François ne supporte plus que la curie – service chargé de missions de confiance  – ne soit qu’une sorte de cour élitiste où le carriérisme, les intrigues et l’incompétence se disputent en permanence la vedette.

Dans son allocution, le pape François commence positivement par remercier tous ceux (et celles) qui collaborent à l’administration de l’Eglise dans ses différents services. Puis il appuie son argumentaire-choc à partir du concept de l’Eglise comme réalité mystique à ne jamais perdre de vue. C’est sous cet angle qu’il aborde le rôle des dicastères, des conseils, des commissions, des structures de toutes sortes, qui toutes se doivent d’agir dans une véritable synergie et dans un esprit de service.

En pointant les dysfonctionnements qui posent problème, le pape énumère 15 maladies et tentations perceptibles chez les membres de la curie. Il met par le fait même l’accent sur les objectifs qu’il souhaite faire respecter par son « gouvernement » pour le bien de la communauté catholique universelle et pour la crédibilité du Vatican.

Voici en résumé et raccourci les 15 pathologies qu’il veut éradiquer :

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  1. le refus de l’autocritique. La tentation de l’autosuffisance.

  2. l’activisme. La fuite en avant en oubliant les objectifs de son activité.

  3. la pétrification mentale. La perte du sens de l’humain.

  4. le fonctionnarisme. L’illusion que tout va se résoudre par des méthodes et des plans.

  5. la négligence de la coordination. L’inefficacité du cloisonnement des services.

  6. l’amnésie spirituelle. L’oubli de la spiritualité, qui conduit à l’égocentrisme.

  7. la vanité personnelle. L’attachement aux apparences et le carriérisme intrigant.

  8. la schizophrénie existentielle. L’abîme gravissime de la double vie sous le masque honorable de diplômes, et la dérive bureaucratique.

  9. la médisance. Le terrorisme des insinuations malveillantes dans le dos des intéressés.

  10. la divinisation des chefs. L’opportunisme et les dépendances malsaines qui en résultent.

  11. la rétention d’informations. Le fait de se créer une chasse gardée par mépris pour les autres.

  12. l’arrogance. L’habitude de montrer un visage fermé et des attitudes rigides, l’incapacité de chaleur humaine et de convivialité.

  13. l’accumulation de biens matériels. L’encombrement matérialiste qui empêche de progresser.

  14. l’esprit de chapelle. L’enfermement dans des cercles qui font perdre de vue le bien commun.

  15. la mondanité. Le besoin de se rassurer par une image de puissance avec l’illusion que la fin justifierait les moyens.

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On le voit, voilà un programme de recyclage qui pourrait être adopté non seulement par beaucoup d’institutions, ecclésiales ou autres, mais aussi par des organismes d’Etat qui se prétendent au service des citoyens. C’est une belle illustration de la devise anticipatrice de la Réformation : « Ecclesia semper reformanda ». Après l’aspect plus comportemental des personnes ciblé par François, les recadrages structurels devront suivre.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour Dreuz.info.

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