Guy Millière – Depuis Saint Pierre et Miquelon, François Hollande a appelé les Français à garder leur sang froid.

Cette attitude n’est, bien sûr, pas à la hauteur de la situation. Mais François Hollande n’a jamais été à la hauteur de la moindre situation. Son élection en 2012 a été le fruit des erreurs multiples commises par Nicolas Sarkozy, mais aussi celui d’une campagne de presse d’une férocité sans précédents menée contre celui-ci : la presse française, et plus généralement, les médias, sont les gardiens du « politiquement correct », donc du totalitarisme doucereux qui règne sur ce pays.

C’est dans le cadre de ce totalitarisme doucereux qu’on persiste à dire de tous côtés que les attaques de type terroriste de ces derniers jours en France (dont une attaque contre une synagogue dans le dix-neuvième arrondissement de Paris) ont été commises par des « dérangés mentaux ». C’est dans ce cadre que Manuel Valls, vecteur du sang froid évoqué par François Hollande, a déclaré que jamais la France n’avait connu un aussi grand danger en matière de terrorisme, et que mille soldats ont été déployés sur le territoire français. Le danger terroriste vient, sans doute, de gens échappés d’asiles psychiatriques, et les soldats sont vraisemblablement accompagnés de médecins psychiatres.

C’est dans ce cadre que la France célèbre Noël, qui est devenue, surtout, pour les Français, une occasion de festoyer, et de manger des huitres et du foie gras en famille autour d’un sapin, de l’évocation du père Noël pour les enfants qui, une fois devenus adultes, penseront que le père Noël est le gouvernement qui pose sur leur compte en banque chaque mois le montant du RSA ou de l’allocation chômage : il restera quelques crèches à proximité des sapins, et quelques messes de minuit, et on montrera des images des pieux chrétiens à Bethlehem, ville islamisée et vidée peu à peu de ses Chrétiens (ce qu’il ne faut pas dire, bien sûr).

C’est dans ce cadre qu’on évoquera fort peu le danger islamique qui monte de tous côtés sur la planète, les massacres de Chrétiens dans l’ensemble du monde musulman, l’antisémitisme islamique qui monte en Europe présentement et que les dirigeants européens tentent lâchement de contrer en développant un discours anti-israélien digne des plus cauteleux dhimmis du temps passé.

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Je suis agnostique. Je n’ai aucune raison particulière, dès lors, de fêter Noël. Si je fêtais Noël, ce serait pour moi un Noël triste. Je songerais à un Juif qui s’est appelé Yeshuah, et qui a porté un message juif que ses disciples ont prolongé. Je songerais que ce message est devenu le christianisme, et que pour se démarquer du judaïsme, le christianisme est devenu antisémite, pendant des siècles. Je songerais que ma place est au côté des Juifs et des Chrétiens qui voient dans le Christianisme un prolongement du Judaïsme, qui n’implique pas le rejet du judaïsme pour exister, mais au contraire, un profond respect du judaïsme. Je songerais que la civilisation européenne qui doit tant au judaïsme, et s’est montrée effroyablement ingrate à son égard, devrait réfléchir bien davantage à cette ingratitude, et se souvenir aussi de ce qu’est l’essence juive du christianisme.

Je songerais que cette essence implique de ne pas mentir, de se montrer attaché aux valeurs éthiques inhérentes aux commandements formant la Loi.

Je songerais que ce que je vois autour de moi est le règne du mensonge et le reniement des valeurs éthiques inhérentes aux commandements formant la Loi.

Est-ce faire preuve de sang froid que de ne pas nommer le danger, de parler de danger terroriste, et de clamer que ceux qui crient Allahou Akbar sont de simples évadés d’asiles psychiatriques ? Est-ce digne de parler de terrorisme et d’évoquer immédiatement le « dérangement mental » comme principal danger ? Est-ce honorable de déployer des soldats pour contrer le « dérangement mental » ?

Pour contrer le mal, encore faudrait-il commencer par le nommer.

Nombre de gens, je pense, ne sont pas dupes. Nombre de gens discernent, je pense, l’imposture qui règne. Nombre de gens se demandent s’il y a un remède à l’imposture.

Avant que vienne le remède, il importe non seulement de discerner l’imposture, mais de voir exactement ce qu’elle est. Le petit livre que j’ai publié il y a quelques semaines, Voici revenu le temps des imposteurs*, me semble d’une actualité croissante. J’aimerais tant que ce ne soit pas le cas…

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