Les chrétiens connaissent l’épisode de la Transfiguration de Jésus sur le Mont Thabor, où ses disciples Jacques et Jean, (ou plus exactement Jacob et Johanan) voient le visage du Maître s’illuminer d’une lumière pacifique au moment même où ils le voient converser avec Moïse et Elie.
Aujourd’hui, les autorités de l’OLP et du Fatah présentent à l’opinion publique une tout autre transfiguration, où cette fois Jésus porte un keffieh et non plus un tallit, et il apparaît dans un halo combatif, en concertation avec Mahomet et Machiavel.
Un événement est à l’origine de cette récupération mystificatrice promue en mantra propagandiste : à Genève, en 1983, eut lieu une conférence sur la Palestine au Palais des Nations. Voici ce que déclara au micro le leader de l’OLP Yasser Arafat :
« Nous étions sous l’impérialisme romain. Nous avons envoyé un pêcheur palestinien à Rome, qui s’appelait saint-Pierre. Il n’a pas seulement occupé une place à Rome, mais aussi le cœur du peuple de Rome. Nous savons comment résister à l’impérialisme et à l’occupation (…) Jésus fut le premier fedayin militant palestinien à porter son épée sur la voie où les Palestiniens aujourd’hui portent leur croix… »
[quote]Aucune protestation officielle des Eglises[/quote]
Aucune protestation officielle des Eglises ne fit suite à cette déclaration fantaisiste. Deux semaines plus tard, en visite à Rome, Arafat déclara devant le pape Jean Paul II qu’il reconnaissait en lui « le successeur de saint-Pierre, premier exilé palestinien ».
Hier comme aujourd’hui, le manque de réactions est sidérant, lorsqu’on sait que historiquement le nom de Palestine fut attribué par l’empereur Hadrien à la Judée, pays des Juifs, 100 ans après la mort de Jésus. Et quand on peut lire dans les évangiles la parole de Jésus : « Qui combat par l’épée périra par l’épée ». En effet, dans la logique de la Torah, le thème central des évangiles est « amour », terme inexistant dans le coran.
[quote]La logique islamique opère sans complexes une captation d’héritage spirituel juif et chrétien[/quote]
Cette récupération de la figure centrale du christianisme par les représentants de l’OLP et des mouvements annexes est dans la logique islamique qui opère sans complexes une captation d’héritage spirituel des juifs et des chrétiens pour y substituer la doctrine coranique. N’oublions pas que les hadiths présentent Issa (jésus) comme un messie attendu qui viendra à la fin des temps « briser la croix et tuer les porcs ». Il y est également écrit que « toutes les religions seront abolies et que seul l’islam régnera ».
On se souvient de la posture initiée par Yasser Arafat qui était d’apparaître chaque année à la messe de minuit à Bethlehem. Son successeur Mahmoud Abbas a pris le relais. Etonnant de voir ces personnages se précipiter pour entendre un évangile qui proclame Jésus « roi des Juifs »…
Cette année, les officiels de l’Autorité palestinienne ont abondamment évoqué de nouveau dans les médias un Jésus « premier martyr palestinien ».
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A la suite de Mahmoud Abbas, Mahmoud Al Habbash, juge suprême de la charia, a affirmé : « Noël est aussi une fête palestinienne, parce que Jésus –paix sur lui – était palestinien. Il est né en Palestine, a vécu et reçu une mission pour la Palestine ».
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Le porte-parole de l’Autorité, Adnan Al Damiri, a dit célébrer « l’anniversaire de Jésus-le-Palestinien ».
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Saeb Erekat, membre du Comité central du Fatah rendit hommage à « Jésus, premier martyr (shahid), premier Palestinien ».
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De même, Omar Hilmi Al Ghoul, chroniqueur du quotidien officiel de l’Autorité palestinienne :
« Mon seigneur Jésus, paix sur toi, qui fus crucifié il y a 2000 ans. Les Juifs se remettent à crucifier ton peuple…Ils dispensent leur poison dans chaque partie de ta terre natale, où ont été construites tes églises et les mosquées de ton successeur le prophète Mohamed, fils d’Abdallah de la tribu des Qoraïsh, paix sur lui ; ils font cela afin de répandre la destruction et la discorde ».
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Ce n’est évidemment pas de l’évangélisation, c’est de la dawa !
Encore plus forts, les propos de Hanna Issa, secrétaire général du conseil islamo-chrétien pour Jérusalem et les lieux saints qui soulignent «la différence entre l’étoile de David à six pointes et l’étoile chrétienne qui est à cinq pointes*. Cette étoile qui apparut aux bergers à Beit Sahour, et représente la naissance de notre seigneur Jésus, qui était un Palestinien d’origine et fut le premier martyr palestinien (shahid) ».
L’entreprise de déjudaïsation de Jésus a commencé très tôt dans les 20 derniers siècles, parfois de manière frontale (Marcion) parfois de manière subtile (courants théologiques divers). Ainsi, la littérature apocryphe, les légendes d’influence dualiste et d’origine perse niant la temporalité, etc… ont joué ce rôle de dévitalisation du christianisme en tentant de le déraciner du judaïsme. A partir de là, toutes les récupérations idéologiques et politiques sont possibles. L’islamisation s’en est largement emparée à son tour.
D’où l’importance extrême de méditer sur les enjeux du tournant théologique et spirituel opéré par la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » dont on célébrera le 50ème anniversaire en 2015 !
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour Dreuz.info.
*(Ce n’est pas ici le sujet, mais on pourrait développer l’histoire de l’étoile à cinq branches qui a été longtemps utilisée comme référence des sorcières durant tout le moyen-âge et comme symbole satanique encore de nos jours (pentacle)…
Pour les crèches, la véritable étoile de Bethléhem (ville de David) est donc normalement une étoile du même nom, à six branches !)
Merci pour ce texte profond de vérité amenant la lumière sur des comportements mensongers et sales semant au travers de l’usurpation et la démagogie l’ombre en nos cœurs. Par contre, gros problème de compréhension de Nostra Aetate. Cette déclaration préconise d’oublier le passé et de comprendre le questionnement intérieur de l’homme comme source de toute religion, alors qu’elle est elle-même intégralement construite sur une douleur cuisante et non questionnée induite par le complexe discriminatoire de supériorité pratiqué durant des siècles par la religion catholique. C’est fort de café. Ensuite, le Vatican se souvient tout à coup en 1965 qu’il serait bon de promouvoir la fraternité universelle et que Jésus et les siens étaient juifs. Bon, c’est bien, mais à l’heure d’internet, quelque peu dépassé. Dépassé également, le parallélisme tiré entre l’amour des Chrétiens pour Marie, douce Mère de Jésus et la Marie des soumis, sœur de Aaron et Moïse, autre admirable illustration des sémillantes distorsions chronologiques et historiques qu’affectionnent tant les mahométans. Elle rappelle « qui n’aime pas ne connaît pas D. ». C’est vrai et l’amour véritable ne peut commencer qu’avec le regard de vérité que l’on porte sur soi et qui donne seul la guérison ouvrant la porte à l’amour de l’autre. On comprend les problèmes insurmontables que cela pose avec la secte des soumis. J’arrête, ça devient trop long. En résumé, au travers de vos textes, vous me transmettez des clés, Monsieur l’Abbé, désolée, pas l’Eglise et ses écrits.
mensonges à répétition
deviennent vérités
(selon un hadith)