Publié par François Préval le 29 janvier 2015

baf23e53ce3692eaf5e0eb15726eba91

Plus de trois semaines se sont maintenant écoulées depuis le terrible attentat contre les locaux de Charlie Hebdo et la prise d’otage sanglante à Vincennes qui coutèrent la vie à 17 personnes.

Il est à présent temps et nécessaire de tirer un bilan, même provisoire, sur la signification précise de ces évènements.

Au-delà de l’émotion légitime, il importe en effet d’analyser objectivement les faits pour se préparer à d’autres actes d’une telle ampleur, voire pire, qui ne manqueront pas de se produire. On peut dès lors faire plusieurs conclusions :

Le temps de la paix civile, joyeuse et insouciante, est bien révolu

Longtemps, et encore aujourd’hui, on cru que la paix serait éternelle et deviendrait la norme, en France et dans toute l’Europe. C’était oublier que sur l’échelle longue de l’histoire, les temps de guerre sont les plus longs et les plus fréquents, ceux de paix les plus courts et les plus rares. Les quelques soixante-dix ans qui ont suivi la fin de la deuxième Guerre mondiale demeurent une exception qui va bientôt, tragiquement, confirmer la règle. La France est bien entrée dans une période de guerre et d’affrontement, toutes les sphères dirigeantes l’ont admis de manière plus ou moins nette, y compris le gouvernement de François Hollande, y compris le si consensuel Edwy Plenel, même si c’est pour aussitôt refuser de nommer l’ennemi et tergiverser sur les méthodes à adopter.

Du reste, il n’y a pas à être surpris.

Non seulement les attentats terroristes islamistes, accomplis ou avortés, ont été nombreux en France dans le passé récent (attentats à la bombe et braquages en 1995, tentatives à Strasbourg et Paris en 2002, équipée meurtrière de Mohamed Merah en 2011, tentatives à Nice et Lille en 2014), mais en plus, cela fait plusieurs années qu’en France se développe un discours islamiste virulent, décomplexé, haineux de la France, de l’Occident, des chrétiens et des juifs venant de personnalités comme Mohamed Latrèche ou Houria Bouteldja, ou encore, de manière plus feutrée, mais bien claire, Tariq Ramadan.

On pourrait y ajouter des leaders associatifs (Rockaya Diallo), des personnalités politiques (Azouz Begag) ou des stars du showbiz (Djamell Debouzze).

[quote]Les musulmans seraient toujours automatiquement victimes de racisme et discrimination, peu importe si aucun fait ne vient corroborer[/quote]

Toutes ces personnalités si disparates tiennent cependant peu ou prou le même discours basé sur

[unordered_list style=”green-dot”]

  • la victimisation (les musulmans seraient toujours automatiquement victimes de racisme ou de discrimination, c’est une doxa, peu importe si aucun fait ne vient le corroborer, et si les musulmans demeurent avant tout une communauté particulièrement choyée et protégée, à la différence des chrétiens et des juifs dans les pays musulmans),
  • la revendication (les musulmans veulent des postes de responsabilité pour leurs coreligionnaires non parce qu’ils estiment que ce serait utile à la France mais parce que cela profite à leur propre communauté)
  • la haine de la France, de son histoire (colonialisme et esclavage sont des leitmotivs),
  • de son identité (christianisme, occident, culture gréco-romaine). [/unordered_list]

Ce discours est tenu depuis des années, des décennies même, sans aucune retenue, il est relayé massivement par les grands médias, appuyé par l’immense majorité de l’élite française pratiquement jamais contredite, y compris par la soi-disant résistance soi-disant patriotique.

Une telle propagande menée auprès de communautés par ailleurs fort réceptives, ne pouvait que déboucher sur des actes de violence et de mort, tôt ou tard, de manière irréversible.

L’Etat a failli, clairement, définitivement

On a vu les forces de police impuissantes face aux terroristes musulmans. Trois patrouilles se feront mitrailler, avec un bilan dramatique : deux morts, plusieurs blessés.

Cette police, comme institution, devait protéger les citoyens français, elle a échoué.

Les services de renseignements auraient dû prévenir cet attentat, ils ont échoué.

Cela n’empêche nullement le gouvernement de vouloir accroitre leurs effectifs et reproduire exactement les mêmes méthodes qui ont échoué. Il est vrai que le terrorisme islamique a beaucoup muté, les professionnels internationaux des réseaux du Hezbollah ou de al Qaida laissent désormais la place à des nationaux novices, donc moins prévisibles et décelables, même s’ils sont souvent fichés pour des faits de délinquance, voire de militantisme djihadiste comme ce fut le cas des frères Kouachi.

Mettre une armée de policiers dans la rue, ficher et reficher des centaines, voire des milliers de suspects, multiplier les lois répressives mais inopérantes n’a servi strictement à rien.

Il faut repenser entièrement cette politique de sécurité, quitte à diminuer le nombre de fonctionnaires ; cesser de légiférer à tout va ; et comble de l’audace, retirer un peu de prérogative à l’Etat pour impliquer d’avantage les citoyens dans cette politique – initiative on ne peut plus pertinente puisqu’on s’attaque à d’autres citoyens.

En tous les cas, la réussite des attentats est un échec cinglant du gouvernement de François Hollande et de Manuel Valls. Le fait que ces derniers en récoltent le bénéfice (avec une forte hausse dans les sondages) démontre la fumisterie de ce gouvernement ainsi que le niveau sidérant de crédulité et de ramollissement moral d’une grande partie de nos concitoyens.

La gauche idéologique vit ses derniers moments

Cette gauche antiraciste, libertaire, destructrice, vulgaire, qui fit tant l’apologie de la haine de l’Occident et de l’islam, voit se retourner contre elle (du moins certains des siens) les conséquences mortelles de sa politique. Cette gauche encore au pouvoir s’y cramponnera assurément, mais elle vit néanmoins ses derniers instants, déconsidérée chaque jour d’avantage par le peuple, soutenue de plus en plus mollement par les siens, concurrencée de plus en plus férocement par la nouvelle gauche tiers-mondiste et islamophile incarnée par Soral et Dieudonné.

Cet article vous a intéressé ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir les nouveaux articles de Dreuz, une fois par jour en fin d’après-midi.

De ces constats, il résulte que nous sommes en train de changer d’époque, nous passons à une autre période de l’histoire, aussi bien française que mondiale.

Cette période sera conflictuelle, guerrière, civilisationnelle.

Il s’agit d’être à la hauteur du changement. La France est-elle dans ce cas ? Rien n’est moins sûr. Il n’y qu’à voir la réaction de l’ensemble de la gauche et de l’extrême-gauche qui défilaient au cours de marches d’hommage à la rédaction de Charlie-Hebdo, scandant ses slogans idéologiques « pas d’amalgame », « Ceci n’a rien à voir avec l’islam », « les musulmans de France avec nous », et de dénoncer avec virulence l’ignoble « islamophobie », alors même que dans toutes les villes et les banlieues de France, une large part des populations musulmanes, jeunes pour beaucoup, manifestaient leur haine du journal et leur approbation des attentats, dans la rue ou par posts sur les forums.

Il n’y a qu’à entendre Laurent Joffrin déclarer que les islamistes s’étaient trompés de cible en ne s’en prenant pas aux vrais islamophobes, déclarations irresponsables et nauséeuses.

Il n’y a qu’à entendre Edwy Plenel relativiser l’importance des attentats terroristes commis par des musulmans.

Il suffit d’entendre les survivants de Charlie Hebdo eux-même, en particulier Willem et Luz, s’acharner vaille que vaille dans leur détestation de la France, du patriotisme, leur apologie du multiculturalisme et de l’antiracisme.

Même Michel Onfray, censé être sans concession avec toutes les religions, y compris l’islam, y est allé de sa musique pour dénoncer l’islamophobie des interventions occidentales en Afghanistan, Irak et Libye.

Non, vraiment, cette gauche n’a retenu aucune leçon, et n’est pas à la hauteur des évènements. Elle continuera de défendre coûte que coûte son idéologie nuisible et mortifère.

Mais la droite dite patriote ne vaut guère mieux.

Il n’y a qu’à voir Marine Le Pen sanctionner Aymeric Chauprade parce qu’il ose parler (timidement) d’un conflit ouvert entre la France et les musulmans (enfin, une partie dit-il).

Il n’y a qu’à écouter Jean-Marie Le Pen tenir des propos complotistes, aussi préjudiciables à notre unité qu’écoeurants sur le fond.

Dans les deux cas, on refuse d’attaquer l’islam, de nommer les terroristes islamistes. On cherche d’autres responsables.

Et on refuse de combattre, de contrer cette horreur. Ne parlons même pas du mauvais duo comique Soral-Dieudonné pour qui la théorie du complot et les blagues de mauvais goût sont un fond de commerce.

Il faut néanmoins souligner que les autorités, si elles ont lancé une procédure contre Dieudonné suite à un tweet douteux (procédure qui n’aboutira cependant pas à grand-chose comme les précédentes), elles laissent fort tranquille Virginie Despente qui s’est permise une apologie des tueurs musulmans (usant, encore une fois, de la victimisation propre à l’extrême-gauche tiers-mondiste). La justice de notre pays est réellement faible, voire complaisante, et n’est absolument pas à la hauteur des évènements.

Surtout, le vrai débat n’a pratiquement pas été abordé dans la sphère publique.

En effet, les débats ont tourné autour de la liberté de la presse, thème par ailleurs intéressant, mais qui n’est pas central aux évènements. Le sujet était la place de l’islam en France et le problème posé par la violence islamique dans notre société (et plus généralement en Europe). Ce débat a été soigneusement occulté, tout comme il le fut lors de l’assassinat de Théo Van Gogh aux Pays-Bas, les attentats de Merah en France, de Nemmouche en Belgique, les attaques terroristes au Canada, et en Australie.

En fait, bien rares furent les réactions positives et édifiantes, comme celles d’Alexandre Del Valle ou Guillaume Faye.

Que faire alors ?

Quelle est la meilleure attitude à adopter ? Que faut-il dire ? Tout simplement la vérité. Dénoncer le véritable mal, le véritable ennemi. Le combattre, avec acharnement. Promouvoir une réelle unité nationale, non pas celle, factice et idéologique, promue par les marches de gauche pro-islam, ni les mauvaises réactions de l’extrême-droite pro-islam.

Et se préparer, s’attendre à tout, y compris au pire, car c’est souvent la norme, dans l’histoire humaine.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © François Préval pour Dreuz.info.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading