Publié par Magali Marc le 12 janvier 2015

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À part quelques bien-pensants effarés, les réactions des principaux chroniqueurs au Québec vont dans le bon sens. Les attaquants de Charlie Hebdo sont nommés pour ce qu’ils sont : des radicaux islamistes.

Le président François Hollande a déploré les attaques de l’«obscurantismes», d’autres ont parlé de «barbarie», John Kerry s’est cru obligé de mentionner le point de vue d’un individu qualifié d’Imam de France, mais aucun politicien n’a à ma connaissance nommé le responsable : l’islam radical. Certains ont même reproché à Stephen Harper de faire le lien entre les attaques et prises d’otages à Paris et les attentats terroristes au Canada en octobre 2014.

Les commentateurs de Radio Canada se sont empressés dès le 7 janvier au soir de dire que les manifestations de soutien à Charlie Hebdo ou à la liberté d’expression risquaient de virer à «l’amalgame» et le sempiternel historien, bien-pensant «multiculturaliste», Gérard Bouchard, a dit craindre des «dérapages».

L’inévitable Gérard Bouchard a dit craindre «que l’attentat du Charlie Hebdo alimente des peurs irraisonnées envers la communauté musulmane» et redouter que «toute la réflexion sur la diversité religieuse en soit contaminée» comme s’il tenait mordicus à exonérer les Musulmans avant même qu’on ne les tienne pour responsables des attentats ou du moins qu’on les croient sympathisants des terroristes.

[quote]Une intervenante musulmane ne s’en réjouissait pas mais…[/quote]

Pourtant, à Radio-Canada, une intervenante musulmane, participant à la tribune téléphonique de Simon Durivage, n’a pu s’empêcher (tout en déplorant les morts) de dire que les caricaturistes de Charlie Hebdo avaient bien un peu couru après cette attaque… Elle ne s’en réjouissait pas mais…

Selon certains, nous les Judéo-chrétiens, sommes sommés de ne pas faire d’amalgame, mais nos concitoyens de religion musulmane ne sont pas tenus d’adhérer à la liberté d’expression et ont le droit de croire qu’on ne peut pas manquer de respect au Prophète.

Poste de Veille ne s’en laisse pas conter. Hélios d’Alexandrie écrit :

«…il ne se passe pas une heure après l’annonce d’un attentat ou d’un crime commis par des islamistes, sans qu’on nous mette en garde contre les actes islamophobes qui ne manqueront pas de se produire en réaction aux évènements. Et l’on nous parle abondamment de la communauté musulmane qui tremble et qui se terre de peur des représailles, lesquelles ne se concrétisent jamais! N’est-ce pas étrange cette culpabilité par anticipation, culpabilité virtuelle ou imaginaire dont l’objectif est de dévier l’attention des vrais coupables?…Gérard Bouchard fait partie de ces ingénieurs sociaux qui se donnent pour mandat de transformer radicalement la société québécoise, ils le font avec un sentiment de supériorité morale typiquement pharisien. Ils s’érigent comme gardiens du temple du multiculturalisme; leur hypocrisie n’a d’égale que leur condescendance à l’égard du peuple qu’ils prétendent “éduquer” tout en le méprisant. Ils sont bien plus préoccupés par l’imposition de leur agenda théorique que par l’harmonie sociale qu’ils prétendent préserver. Ils ressentent une jouissance morbide à l’idée de détruire les sociétés occidentales traditionnelles, et servent ainsi de cheval de Troie à la barbarie islamique.»

Gilles Duceppe, ancien député et chef du Bloc Québécois et maintenant chroniqueur au Journal de Montréal écrit en réponse à l’essayiste Guy Sorman lequel estime qu’« il est plus rassurant de dire attentat islamiste que d’admettre la folie des hommes» :

«…si l’exclusion sociale est un terreau fertile pour l’éclosion des idées extrémistes, il reste que ce sont ces idées elles-mêmes qui sont au cœur de ces folies monstrueuses. Les idéologies extrémistes, qu’elles soient de droite ou de gauche, laïque ou confessionnelle, portent en elles le mal qu’elles répandent.
On ne peut s’attaquer à ces mouvements extrémistes sans les identifier et sans dénoncer leur idéologie.»

Mario Roy, ancien éditorialiste au journal La Presse, s’en prend dans son blogue à ceux qui disent craindre que des hordes d’islamophobes se déchaînent sur nos concitoyens musulmans :

«En novembre 2014, en Occident, les [islamophobes] ont fait zéro victime. Zéro. Nada. Aucune. Et zéro avant novembre 2014. Et zéro depuis novembre. Même en France. En France, ce sont des juifs qui sont assassinés (mais ça, on s’en fout, n’est-ce pas?). Ou des satiristes. Et pas par des … Alors, chères belles âmes, voulez-vous bien m’expliquer pourquoi vous pondez depuis deux jours des dizaines de papelards larmoyants qui condamnent les … pour tout ce qui s’est produit, se produit et se produira?»

Mathieu Bock Côté, chroniqueur au Journal de Montréal, ne se laisse pas intimider lui non plus par les incantations de ceux qui craignent les «amalgames» :

«On ne pourra pas toujours faire semblant d’être surpris. Si l’attentat contre Charlie Hebdo est absolument atroce, il n’était pas inimaginable. D’autant qu’il survient au terme d’une série d’attentats terroristes que les autorités n’ont pas voulu traiter comme tels, en les réduisant à des gestes commis par des esprits déréglés. …On dénonce régulièrement le terrorisme, en Occident. Cela va de soi : le fanatisme, en lui-même, doit être combattu et dénoncé. Mais ce n’est pas un terrorisme générique qui a frappé la France, ce matin. C’est le terrorisme islamiste. Les Occidentaux ont développé d’étranges concepts depuis quelques années pour éviter de nommer l’islamisme, de peur, à ce qu’on dit, de stigmatiser les musulmans…»

Un autre chroniqueur au Journal de Montréal, Richard Martineau cite André Glucksman dans Le Point:

«…Il faut oser nommer le mal. Les assassins des journalistes de Charlie Hebdo ne sont ni simplement des musulmans, ni seulement des terroristes. Il ne faut céder ni à l’amalgame qui fait de l’Islam le problème en soi, ni à l’angélisme qui déconnecte le terroriste de toute base idéologique religieuse….»

Finalement le journal Le Devoir a publié cette caricature de son caricaturiste maison, Richard Garneau, nom de plume «Garnotte» en hommage à Charlie Hebdo :

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On peut dire qu’à part les multiculturalistes-pacifistes-gauchisants de Radio Canada, leurs «penseurs» attitrés et quelques esprits confus, les éditorialistes et chroniqueurs au Québec ont compris ce qui s’est passé à Paris la semaine passée.

Comme le disait Éric Zemmour, le 7 janvier 2015, la France a connu son «11 septembre 2001».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc pour Dreuz.info.

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