Le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) a dénoncé dimanche les messages se félicitant des attentats de cette semaine sur les réseaux sociaux, alors que l’apologie de terrorisme peut être puni de 7 ans de prison.
Deux hommes seront jugés lundi pour «apologie d’actes de terrorisme» après s’être réjouis publiquement des attentats contre Charlie Hebdo. L’un d’eux passera en comparution immédiate à Nice après avoir lancé à des policiers «100 % Kouachi», le nom des frères responsables de l’attaque de Charlie Hebdo, a-t-on appris de source judiciaire dimanche.
Vendredi, cet homme, qui se trouvait à bord d’une voiture passée à deux reprises devant le bureau de police de l’Ariane, dans un quartier sensible de la ville, avait effectué un geste outrancier en direction des policiers en faction et en criant à chaque fois «100 % Kouachi !», a-t-on précisé de même source. Interpellé, il a été placé en garde à vue et devait être déféré devant un juge dimanche. Il doit être jugé lundi pour ces faits en comparution immédiate devant le tribunal de Nice.
Un autre homme, âgé de 30 ans et soupçonné d’avoir fait l’apologie de l’attentat contre Charlie Hebdo sur Facebook, sera jugé au tribunal correctionnel de Strasbourg, avait-on appris samedi de source proche du dossier. Il avait publié une photo montrant une kalachnikov à terre accompagnée de mots de réjouissance, selon les Dernières nouvelles d’Alsace. Ce Strasbourgeois est précisément poursuivi pour apologie par voie électronique d’un crime en relation avec une action terroriste. Domicilié dans le quartier sensible du Neuhof, il a été interpellé jeudi soir et présenté vendredi après-midi à un magistrat du parquet. Connu de la justice pour des faits de droit commun, il n’aurait pas expliqué la raison de cette publication et assuré ne pas être le créateur de la photo, selon le journal.
Le fait de faire publiquement l’apologie des actes de terrorisme est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende. La propagation de ces messages sur Internet porte les peines à sept ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende.
Un hashtag haineux qui se propage
Vendredi matin, alors que l’étau se resserrait autour des frères Kouachi, Lemonde.fr rapportait que Bernard Cazeneuve avait indiqué aux préfets que 3 721 messages faisant l’apologie des attentats avaient été recensés sur les réseaux sociaux. Au soir de l’attaque contre Charlie Hebdo, mercredi, la police nationale avait invité sur Twitter les internautes à signaler les «contenus et comportements illicites» via sa plateforme Pharos.
Pour le président du Crif, Roger Cukierman, dimanche, «il est intolérable que sur les réseaux sociaux, il y ait eu un hashtag disant “je suis Kouachi”, cet assassin, et que ce hashtag ait eu 18.000 tweets». Sur Twitter, un hashtag #JeSuisKouachi est en effet apparu vendredi et a, en fait, été tweeté 28.000 fois depuis, selon le compte du site Topsy.com.
«C’est de l’apologie de meurtre et ça relève du pénal», a dénoncé le président du Crif, estimant que les réseaux sociaux doivent apprendre «à ne pas contribuer à la haine».
Mais des messages dénonçant le hashtag ont également contribué à sa propagation. Ainsi, un message de Florian Philippot se plaignant de son existence a, à lui seul, été repris plus d’un millier de fois.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/attentats-deux-hommes-juges-lundi-pour-apologie-d-actes-de-terrorisme-11-01-2015-4437069.php?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter
© Gaïa pour www.Dreuz.info
Bravo au CRIF !