Dans une interview exclusive accordée à Paris Review, Michel Houellebecq parle évidement de son livre à sortir le 7 janvier, Soumission
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Islamophobie, racisme, antisémitisme, grand remplacement, athéisme, catholicisme, islam … Ce qu’il dit va vous surprendre, et pas dans le sens que vous imaginez…
En préalable, je veux dire que Dreuz étant sur les listes noires des éditeurs, nous ne recevons pas, contrairement à nos confrères, d’exemplaires réservés à la presse. Comme nous sommes à l’étranger, c’est par ailleurs compliqué.
Et comme ma maman m’a bien élevé, je n’ai pas voulu télécharger le livre que l’on peut trouver à plusieurs endroits piratés. Je ne l’ai jamais fait pour les films, ni pour les programmes informatiques, je ne vais pas commencer aujourd’hui. Donc je ne l’ai pas lu, et je ne m’aventurerai pas à parler de ce que j’ignore.
Au lieu, je vais vous rapporter quelques extraits (traduits par moi librement de l’anglais) de l’interview qu’il a accordé à Sylvain Bourmeau pour le site Paris Review.
Pourquoi avez-vous écrit [Soumission] ?
Pour plusieurs raisons, je dirais. Tout d’abord, je pense que c’est mon travail, même si je n’aime pas ce mot…
Je pense que la deuxième raison est que mon athéisme n’a pas tout à fait survécu à tous les morts que je ai eu à affronter. En fait, il m’est devenu insoutenable.
La mort de votre chien, de vos parents ?
Oui, ça a été beaucoup en très peu de temps. Une raison est peut être que, contrairement à ce que je pensais, je n’ai jamais été vraiment athée. J’étais agnostique. Habituellement, ce mot sert d’écran à l’athéisme, mais pas dans mon cas je pense. Lorsque, à la lumière de ce que je sais, je réexamine la question de savoir s’il y a un créateur, un ordre cosmique, ce genre de choses, je me rends compte que je n’ai pas vraiment de réponse.
Alors qu’avant, vous pensiez …
Je pensais que j’étais athée, oui. Maintenant, je ne sais vraiment plus. Ce sont donc les deux raisons pour lesquelles j’ai écrit le livre, la deuxième raison étant probablement plus forte que la première.
Où avez-vous eu l’idée d’une élection présidentielle, en 2022, entre Marine Le Pen et le chef d’un parti musulman ?
Eh bien, Marine Le Pen me paraît être une candidate réaliste pour 2022, même pour 2017 …
Le parti musulman est plus … c’est le cœur du sujet, vraiment.
[quote]Les musulmans sont très loin de la gauche et encore plus loin des Verts. Il suffit de penser au mariage gay[/quote]
J’ai essayé de me mettre à la place d’un musulman, et j’ai réalisé qu’en réalité, ils sont dans une situation totalement schizophrénique. Parce que les musulmans, globalement, ils ne sont pas intéressés par les questions économiques. Leurs grandes questions sont ce que nous appelons aujourd’hui les questions de société.
Sur ces questions, de toute évidence, ils sont très loin de la gauche et encore plus loin des Verts. Il suffit de penser au mariage gay et vous verrez ce que je veux dire, mais la même chose est vraie dans tous les domaines.
Et on ne voit pas vraiment pourquoi ils voteraient pour la droite, et encore moins pour l’extrême droite, qui les rejette catégoriquement.
Donc, si un musulman veut voter, qu’est ce qu’il est censé faire ? La vérité, c’est qu’il est dans une situation impossible. Il n’est absolument pas du tout représenté. Il serait faux de dire que cette religion n’a pas de conséquences politiques – elle en a. Il en va de même du catholicisme, d’ailleurs, même si les catholiques ont été plus ou moins marginalisés. Pour ces raisons, il me semble, un parti musulman fait beaucoup de sens.
Mais d’imaginer qu’un tel parti pourrait se trouver en passe de remporter une élection présidentielle dans sept ans …
[quote]Il faudrait que les musulmans arrivent à s’entendre entre eux[/quote]
Je suis d’accord, ce n’est pas très réaliste. Pour deux raisons, en fait.
Premièrement, et c’est la chose la plus difficile à imaginer, il faudrait que les musulmans arrivent à s’entendre entre eux.
Mais en supposant qu’il existe [un homme extrêmement intelligent avec d’extraordinaires talents politiques], le parti pourrait décoller, mais il faudrait bien plus de sept ans.
On pourrait aussi dire que ce qui intéresse vraiment ces gens [qui se convertissent à l’islam], c’est ce qui se passe en Syrie, plutôt que de se convertir.
Je ne suis pas d’accord. Je pense qu’il y a un réel besoin de Dieu et que le retour de la religion n’est pas un slogan mais une réalité, et que c’est très en hausse.
Cette hypothèse est au cœur du livre, mais nous savons qu’elle a été discréditée depuis de nombreuses années par de nombreux chercheurs, qui ont montré que nous assistons à une sécularisation progressive de l’Islam, et que la violence et le radicalisme doivent être compris comme l’agonie de l’islamisme.
Ce n’est pas ce que j’ai observé… Ce n’est pas un phénomène français, c’est pratiquement mondial. Je reste à bien des égards un adepte d’Auguste Comte, et je ne crois pas qu’une société puisse survivre sans la religion.
Mais pourquoi avez-vous décidé de dire ces choses de manière considérablement exagérée, alors que vous reconnaissez que l’idée d’un président musulman en 2022 est irréaliste?
Ça doit être mon côté marché de masse, mon côté “thriller”.
Vous n’appelleriez pas cela votre côté Éric Zemmour?
[quote]Je ne pense pas que nous assistions à un suicide français. Je pense que nous voyons pratiquement l’inverse[/quote]
Je ne sais pas, je n’ai pas lu son livre. Que dit-il exactement? … Je ne connais que le titre du livre de Zemmour [Le Suicide français*], et ce n’est pas du tout la façon dont je vois les choses. Je ne pense pas que nous assistions à un suicide français. Je pense que nous voyons pratiquement l’inverse. L’Europe se suicide et, au milieu de l’Europe, la France se bat désespérément pour survivre. C’est presque le seul pays qui se bat pour survivre, le seul pays dont la démographie lui permettre de survivre.
Le suicide est une question de démographie, c’est la meilleure et la plus efficace façon de se suicider. C’est pourquoi la France n’est pas du tout en train de se suicider. Qui plus est, que des gens se convertissent est un signe d’espoir, pas une menace. Cela signifie qu’ils aspirent à un nouveau type de société. Cela dit, je ne pense pas que les gens se convertissent pour des raisons sociales, les raisons de leur conversion sont plus profondes, même si mon livre me contredit légèrement.
[quote]Oui, le livre a un côté effrayant. J’utilise des tactiques d’intimidation[/quote]
Pour revenir à la question de vos exagérations irréalistes, dans votre livre, vous décrivez, de manière très floue et vague, divers événements mondiaux, et pourtant le lecteur ne sait jamais vraiment ce qu’ils sont. Cela nous emmène dans le royaume de l’imaginaire, n’est ce pas, dans la politique de la peur.
Oui, peut-être. Oui, le livre a un côté effrayant. J’utilise des tactiques d’intimidation.
Comme d’imaginer la perspective que l’islam prenne possession du pays?
En fait, de qui sommes nous censés avoir peur, des nativistes ou des musulmans ? Je laisse la question en suspens.
Vous êtes-vous demandé quel effet pourrait avoir un roman basé sur une telle hypothèse ?
Aucun. Aucun effet.
Vous ne pensez pas qu’il contribuera à renforcer l’image de la France que je viens de décrire, dans laquelle l’Islam plane au dessus des têtes comme une épée de Damoclès, comme la chose la plus effrayante de toutes ?
En tout cas, c’est à peu près de quoi parlent tous les médias, ils ne pouvaient pas plus en parler. Il serait impossible d’en parler plus qu’ils ne le font déjà, donc mon livre n’aura aucun effet.
Et ça ne vous a pas donné envie d’écrire sur autre chose afin de ne pas vous joindre à la meute?
Non, une partie de mon travail consiste à parler de ce que tout le monde parle, objectivement. J’appartiens à mon temps.
[…]
…les mêmes personnes sont souvent antiracistes militants et fervents défenseurs de la laïcité, avec deux modes de pensée ancrée dans le siècle des Lumières.
[quote]Les musulmans ont plus en commun avec l’extrême droite qu’avec la gauche[/quote]
Regardez, les Lumières c’est mort, qu’elles reposent en paix. Un exemple frappant ? Le candidat de gauche sur la liste d’Olivier Besancenot qui portait le voile, voilà une contradiction. Mais les musulmans sont dans une situation effectivement schizophrénique. Au niveau de ce que nous appelons habituellement les valeurs, les musulmans ont plus en commun avec l’extrême droite qu’avec la gauche. Il y a une opposition plus fondamentale entre un musulman et un athée qu’entre un musulman et un catholique. Cela semble évident pour moi.
Mais je ne comprends pas le lien avec le racisme …
C’est parce qu’il n’y en a pas. Objectivement parlant, il n’y en a aucun. Quand j’ai été poursuivi en justice pour racisme et acquitté, il y a une décennie, le procureur a fait remarquer, à juste titre, que la religion musulmane n’était pas une caractéristique raciale. C’est devenu encore plus évident aujourd’hui. Donc, on a étendu le domaine du «racisme» en inventant le crime d’islamophobie.
Le mot est peut-être mal choisi, mais il existe des formes de stigmatisation envers des groupes ou catégories de personnes, qui sont des formes de racisme …
Non, l’islamophobie n’est pas une forme de racisme. Si quelque chose est devenu évident, c’est bien ça.
L’islamophobie sert d’écran à une forme de racisme qui ne peut plus s’exprimer parce que c’est contre la loi.
Je pense que c’est juste faux. Je ne suis pas d’accord.
Vous vous appuyez sur une autre dichotomie douteuse, l’opposition entre l’antisémitisme et le racisme, alors qu’en réalité, nous pouvons citer de nombreux moments dans l’histoire où ces deux choses sont allées de pair.
Je pense que l’antisémitisme n’a rien à voir avec le racisme. J’ai passé du temps à essayer de comprendre l’antisémitisme, et comment il arrive. le premier réflexe est de le connecter au racisme. Mais quel genre de racisme est-ce quand une personne ne peut pas dire si quelqu’un est juif ou pas, parce que la différence n’est pas visible ? Le racisme est plus élémentaire que ça, c’est une différence de couleur de peau …
Non, car le racisme culturel est avec nous depuis longtemps.
Mais maintenant vous demandez aux mots de dire quelque chose qu’ils ne disent pas. Le racisme, c’est simplement lorsque vous n’aimez pas quelqu’un parce qu’il appartient à une autre race, parce qu’il n’a pas la même couleur peau que vous, ou les mêmes caractéristiques, et cetera. Vous ne pouvez pas étirer le mot pour lui donner un sens plus élaboré.
Mais puisque d’un point de vue biologique, les races n’existent pas, le racisme est nécessairement culturel.
Mais le racisme existe, c’est visible, tout autour de nous. Il a existé dès le moment où les races ont commencé à se mélanger … Soyez honnête, Sylvain! Vous savez très bien que le raciste est quelqu’un qui n’aime pas quelqu’un d’autre parce qu’il a la peau noire ou parce qu’il a un visage arabe. C’est ça le racisme.
Ou parce que ses valeurs ou sa culture sont …
Non, ce est un problème différent, je suis désolé.
Parce qu’il est polygame, par exemple.
Eh bien, on peut être choqué par la polygamie sans être le moins du monde raciste. Ce doit être le cas pour beaucoup de gens qui ne sont pas racistes pour un rond. Mais revenons à l’antisémitisme, parce que nous nous sommes écartés du sujet. En voyant que personne n’a jamais été en mesure de dire si quelqu’un est juif par son apparence ou même par son mode de vie, car au moment où l’antisémitisme s’est vraiment développé, très peu de Juifs avaient un mode de vie juive, que pourrait bien signifier l’antisémitisme ? Ce n’est pas une sorte de racisme. Tout ce que vous avez à faire, c’est de lire les textes pour réaliser que l’antisémitisme est tout simplement une théorie du complot. Il y a des gens cachés qui sont responsables de tout le malheur du monde, qui complotent contre nous, un envahisseur parmi nous. Si le monde va mal, c’est à cause des Juifs, à cause de banques juives … C’est une théorie de la conspiration.
Mais dans Soumission, n’y a-t-il pas là une théorie conspirationniste, l’idée qu’un “grand remplacement», pour reprendre les mots de Renaud Camus, est en cours, que les musulmans vont s’emparer du pouvoir?
Je ne connais pas grand chose sur cette théorie du «grand remplacement», mais je suppose que cela a à voir avec la race. Alors que dans mon livre, il n’y a aucune mention d’immigration. Ce n’est pas le sujet.
Ce n’est pas nécessairement racial, ce peut être religieux. Dans ce cas, votre livre décrit le remplacement de la religion catholique par l’islam.
Non. Mon livre décrit la destruction de la philosophie du siècle des Lumières, qui n’a plus de sens pour personne, ou pour très peu de gens. Le catholicisme, en revanche, se porte plutôt bien. Je maintiens que l’alliance entre catholiques et musulmans est possible. Nous avons vu cela se produire avant, cela pourrait se reproduire.
Vous qui êtes devenu agnostique, vous pouvez regarder gaiement la destruction de la philosophie des Lumières?
Oui. Ca doit se passer à un moment ou à un autre, autant que ce soit maintenant. … Alors oui, je suis hostile à la philosophie des Lumières, je souhaite être parfaitement clair là dessus.
Ce livre n’est pas destiné à provoquer ?
J’accélère l’histoire, mais non, je ne peux pas dire que le livre est une provocation – si cela signifie de dire des choses que je considère comme fondamentalement fausses juste pour taper sur les nerfs des gens. Je condense une évolution qui est, à mon avis, réaliste.
N’y a-t-il pas quelque chose de désespérant … ?
[quote]Le coran est bien mieux que ce que je pensais[/quote]
Le désespoir vient du fait de dire adieu à une civilisation, pourtant ancienne. Mais finalement, le Coran s’avère être beaucoup mieux que je pensais, maintenant que je l’ai relu, ou plutôt lu. La conclusion la plus évidente est que les djihadistes sont des mauvais musulmans. Évidemment, comme pour tous les textes religieux, il y a la place à l’interprétation, mais une lecture honnête conclura que la guerre sainte et l’agression ne sont généralement pas sanctionnés, seule la prière est valable. Donc, vous pourriez dire que je ai changé d’avis. C’est pourquoi je ne pense pas que j’écris par peur. Je pense plutôt que nous pouvons nous arranger [avec l’islam]. Les féministes ne pourront, si nous voulons être complètement honnêtes. Mais moi et beaucoup d’autres gens le pourront.
Traduit de l’anglais par Jean-Patrick Grumberg, qui salue Michel Houellebecq, lequel, me dit-on, nous lit régulièrement.
* En achetant le livre avec ce lien, vous soutenez Dreuz qui reçoit une commission de 5%. Cette information est fournie suivant la recommandation 16 CFR § 255.5 de la Federal Trade Commission.
L’ écrivain a une façon bien étrange si ce n’est une manière plutôt illuminée d”analyser notre mal français sur plusieurs points :
– “La démographie … “: Mais quelles sont les femmes qui ont plus de 2 enfants à l’heure actuelle ? pas les jeunes françaises !
– “La France le seul pays qui se bat dans l’Europe pour survivre ” uniquement sur le critère démographique ? Ah ? l’économie de la France se porte bien !!!
– “des gens se convertissent est un signe d’espoir” : se convertissent à quoi ? Le lambda de la rue voit que les jeunes se convertissent à l’islam pour aller faire des cures de jouvence ???
– ” Je pense plutôt que nous pouvons nous arranger [avec l’islam]
-” Le coran est bien mieux que ce que je pensais” MH l’a relu …. Lequel, sûrement une version édulcorée pour dhimmis ….
Soit cet homme vit sur une autre planète auquel cas son livre est bel et bien une fiction, soit l’écrivain a bien étudié les problèmes politiques et sociétaux de notre pays, et dans ce cas le livre aura le mérite du débat ne serait-ce que par le titre extrêmement bien choisi par l’auteur : Soumission ou dhimmitude c’est bien le drame actuel de nos dirigeants qui font une politique du pire pour 2017
Je suis d’accord avec vous Anny cet entretien est confus brumeux sans consistance. Ce monsieur ne me surprend vraiment pas Il est a l’image de la france. J’ai beaucoup aime une de ses expressions “c’est juste faux” Ah! C’est juste ou c’est faux? Tout est a l’avenant! La france s’enfonce dans la puree de poi(x) ou poi(s) et lui avec.
J’ai tenté de lire un seul des romans de Houellebecq et le livre m’est tombé des mains de dégoût, me laissant l’idée d’un auteur confus, perdu en lui-même. Je retrouvai espoir en me disant que Soumission montrait peut-être le signe d’un renouveau de sa pensée devenue plus convaincante, mieux structurée. Hélas, en lisant cet entretien avec l’auteur, je me demande encore quelle soupe il a dans la tête, quel est le fil conducteur de son raisonnement. Bref, je n’ai plus envie de lire son livre qui ne prendra parti pour rien et qui s’effilochera dans le néant.
je n’ai aucune envie d’acheter ni de lire son livre “brumeux sans consistance” .
Il ressort de cet interview un volonté délibérée de ne répondre souvent qu’à demi-mot .
Personnellement j’aime être clair la “coranophilie” de ce monsieur ne me sied guère …
Il devrait déménager 49 pays l’attendent à bras ouverts mais je ne sais s’il pourra publier là-bas???
Etonnant en effet. Merci pour la traduction.
Bon, Houellebecq est “coranophile”. Je n’ai pas lu ce “Livre”, mais les exégèses, par des personnes qui m’ont paru compétentes, ne me donnent pas, mais pas du tout, envie de le voir servir de base à une société où je vivrais.
Etonnant de voir que ce discours peut plaire à JPG.
(je n’avais pas lu les autres commentaires en écrivant celui-ci ; je souscris totalement à ce qui est dit ; j’avais commencé la lecture de la “carte et le territoire”, mais je n’ai pu dépasser la page 100…)
J’adhère au commentaire d’Anny.
M.Houellebecq est un petit comique, qui s’ignore. Sa pensée semble être confuse et il n’est pas à une contradiction près. Il imagine une France du futur sous le joug d’un président musulman et soumise à la charia. Scénario dans l’ordre du possible, la fiction, basée sur la situation actuelle, pourrait évoluer pour devenir une réalité, non seulement en France, mais aussi ailleurs en Occident.
Il estime, toutefois, que son roman n’est pas une provocation islamophobe, juste un récit destiné à faire peur, (aux Français) présenté comme une « accélération de l’histoire » un « condensé d’une évolution » qui, selon lui, pourrait être plausible!
« Le nouveau chef de l’État, Mohammed Ben Abbes, nomme François Bayrou Premier ministre, avant de faire appliquer les usages de l’islam radical au pays sans y rencontrer de résistance. Il est notamment question de polygamie, du port du voile, du retour des femmes à la maison, de la fin de la liberté de conscience et de la conversion à l’islam. Ainsi, le narrateur, un professeur d’université, se convertit à l’islam pour conserver son poste. »
« Je maintiens que l’alliance entre catholiques et musulmans est possible «
Seuls les catholiques, ennemis d’Israël, et traîtres au Christ pourraient s’allier aux Musulmans, les adeptes d’une idéologie qui appelle à tuer les Juifs et les Chrétiens. Ces renégats existent malheureusement et ce dans toutes les sphères de l’Eglise. Ces gens préfèrent fermer les yeux sur les atrocités commises par les fidèles d’Allah en terre d’islam contre les minorités chrétiennes et autres non musulmanes et éviter d’en parler, afin de ne pas mettre en péril le si « fraternel » dialogue islamo-chrétien à sens unique, actuellement en cours dans les salons occidentaux, en heurtant la si délicate sensibilité des Musulmans. Or, pour ces derniers, un graffiti sur la porte d’une mosquée ou la vue d’une tête d’un malheureux porcinet posée sur son seuil relève du « crime contre l’humanité », par contre, le fait de massacrer des centaines de milliers de non Musulmans, à cause de leur foi, laisse ces êtres si sensibles de marbre, car telle est la volonté d’Allah le Miséricordieux!
« Le coran est bien mieux que ce que je pensais »
Après avoir déclaré en 2001 “la religion la plus con, c’est quand même l’islam » M. Houellebecq semble avoir changé d’avis.
Soit, il a lu une version du coran pour les Nuls, édulcorée à souhait pour séduire les naïfs, soit il craint une fatwa et tente d’apaiser les ayatollahs de l’islam.
Pour faire une telle déclaration, il n’a certainement pas lu les versets de Médine, post-Hégire, belliqueux, suprématistes, violents, intolérants, cruels, misogynes, réglant la vie du Musulman du berceau à la tombe, abrogeant les versets pré-Hégire, plus pacifiques, de La Mecque.
« La conclusion la plus évidente est que les djihadistes sont des mauvais musulmans. Évidemment, comme pour tous les textes religieux, il y a la place à l’interprétation … »
Eh non ! Les djihadistes sont de pieux Musulmans, ils obéissent aux injonctions coraniques, car le but de l’islam est la domination du monde et l’un des principaux devoirs religieux de chaque musulman est de propager sa foi, peu importe la manière, jusqu’à ce que toute la terre soit islamisée.
Lorsque les musulmans sont faibles et minoritaires, ils doivent prêcher et se comporter conformément à l’esprit des versets de La Mecque (paix et tolérance) ; quand ils se sentent forts, en revanche, ils doivent passer à l’offensive en respectant les ordres formulés dans les versets de Médine .(guerre et conquête par le djihad)
« Dans l’islam, la guerre contre les infidèles ou le djihad est une affaire perpétuelle, qui doit durer, selon les termes mêmes du Coran, jusqu’à ce que « tout chaos prenne fin et que toute religion appartienne à Allah » [25]. Dans son article sur le djihad dans l’Encyclopédie de l’islam, Emile Tyan écrit : « Le devoir de djihad existe tant que la domination universelle de l’islam n’a pas été obtenue ». La paix avec les nations non musulmanes n’est donc qu’une situation provisoire ; seul le hasard des circonstances peut la justifier temporairement » [26].
Le coran, parole incréée d’Allah, n’est sujet à aucune interprétation. Celui qui ose le faire, est accusé de délit de blasphème et condamné à mort.
Si le coran est bien mieux, que ce qu’il pensait, alors pourquoi avoir écrit cette fiction effrayante ?
Bonjour Rosaly
En effet, votre analyse est pleine de finesse et hautement documentée. Cet auteur me met mal à l’aise car on se trouve dans le non dit, dans l’excuse. Je vous livre également ce qu’en tire Le Point pour ses abonnés :
”
L’année 2015 sera-t-elle placée sous le signe du djihadisme français ? Que Michel Houellebecq, l’un de nos meilleurs écrivains, ait mitonné avec humour et talent un nouveau best-seller (1) nous racontant la vie en France après l’accession au pouvoir d’islamistes machiavéliques, voilà qui confirme que la question sera, dans les prochains mois, au coeur du débat national.
Avant Michel Houellebecq, d’autres avaient déjà tiré la sonnette d’alarme contre l’intégrisme, chacun à sa façon, au grand dam de la presse bien-pensante : Alain Finkielkraut, Kamel Daoud, Chahdortt Djavann ou Éric Zemmour qui est le symptôme plutôt que le problème. Tous ont au moins réussi sur un point : le sujet n’est plus tabou. On peut l’évoquer sans se faire traiter illico d’islamophobe ou de crypto-lepéniste par la maréchaussée.
Il n’y a pas si longtemps, il était pour ainsi dire interdit d’en parler. Souvenez-vous du concert de protestations de nos chers confrères contre la fameuse une du Point, “Cet islam sans gêne” (2), consacrée principalement aux salafistes qui entendent faire la loi partout en France, dans les écoles avec leur créationnisme à deux balles, dans la rue avec le voile obligatoire pour les filles et jusque dans les abattoirs avec le halal pour tous.
Même si l’envie nous démange, on n’aura pas la cruauté de rappeler ici la teneur des éructations des agents de la puissante Ligue des autruches indignées contre la une de notre journal. Plaignons-les. Après un long déni, imposé par une grande partie de la classe médiatique, la chape de plomb a fini par sauter. Les bouches commencent à s’ouvrir, pour le meilleur comme pour le pire. Qui peut s’en plaindre ?
La France est en état de choc depuis qu’elle a appris qu’un millier de ses ressortissants sont partis faire le djihad. Les deux attaques à la voiture bélier contre des marchés de Noël à Dijon et à Nantes (un mort et vingt-trois blessés) n’ont rien arrangé, même si, chaque fois, les autorités judiciaires ou les pouvoirs publics se sont empressés de déclarer que ces actes isolés n’avaient rien à voir avec du terrorisme et qu’ils étaient l’oeuvre de déséquilibrés. Sans doute relevaient-ils de la psychiatrie. Mais n’est-ce pas le cas de l’islamisme en général et du djihadisme en particulier ?
De grâce, cessons de tout mélanger, la poule, l’oeuf et la fiente. L’islamisme n’est que la dérive hideuse de l’islam. Sa maladie sénile, même si, apparemment, elle frappe surtout les jeunes. La première faute historique de la brigade de gendarmerie du bien-penser est d’avoir longtemps hurlé à l’islamophobie dès lors qu’on s’en prenait à l’islamisme, ce qui contribua à créer la confusion entre une religion et sa dégénérescence sectaire.
L’islamisme n’est pas consubstantiel à l’islam. Il est à la religion musulmane ce que l’Inquisition fut au christianisme. Une sorte de caricature démente à ne confondre ni avec l’une ni avec l’autre. Si on prend de la hauteur, l’islam est une jeune religion : elle n’a que quatorze siècles, six de moins que le catholicisme. Où en était celui-ci au même âge ? Force est de constater que l’esprit de François d’Assise, incarné par le pape actuel, n’avait pas encore soufflé dessus et que, dans ses antres, les tenailles du Saint-Office se déchaînaient contre les hérétiques, ce qui n’empêchait cependant pas de grands saints de porter très haut la croix du Christ.
Il y a tous les âges pour les religions, qui, comme les civilisations, sont mortelles. Un âge bête comme un âge d’or. Après avoir été à la pointe de la modernité au Moyen Âge, le monde musulman, rongé par le victimisme, est sur la pente du déclin où l’a précédé la chrétienté. Comme pour les catholiques jadis, c’est l’intégrisme qui, avec sa haine et sa bêtise, le tire vers le bas.
L’autre faute historique de la brigade de gendarmerie du bien-penser est d’avoir décrété que tous les immigrés étaient musulmans, transformant ainsi toutes les critiques contre l’islam ou l’islamisme en manifestations de racisme ordinaire. Même si ces sbires sont bien intentionnés, on ne dira jamais assez que cette confusion est le symptôme d’un impensé raciste, comme si les Arabes ou les Noirs, privés de libre arbitre, devaient toujours être systématiquement ramenés à leur condition de croyants. C’est dans cet état d’esprit que se trouve la vraie islamophobie. Pas dans le rire voltairien de Michel Houellebecq.
Quelle est la solution ? Elle est là, devant nous, évidente : dans l’école, la culture, le travail, la laïcité et la République. N’ayons plus peur de la vérité qui, comme l’observait un philosophe du XXe siècle, “n’est jamais amusante ; sans cela, tout le monde la dirait” (Michel Audiard). N’ayons plus peur, surtout, de nous aimer nous-mêmes : voilà nos voeux pour 2015. Bonne année !
Lire aussi Houellebecq : extension du domaine de la charia (édition abonnés)
1. Soumission, Flammarion, à paraître le 7 janvier.
Bien-entendu j’ai été censurée sur mon commentaire qui portait essentiellement sur ” L’islamisme n’est pas consubstantiel à l’islam”
où je me me permettais d’écrire :
Si vous nous donnez une telle affirmation, c’est que vous avez lu je présume tous les versets du saint livre ???
et paf : censure !!!
Il écrit: ” Évidemment, comme pour tous les textes religieux, il y a la place à l’interprétation, mais une lecture honnête conclura que la guerre sainte et l’agression ne sont généralement pas sanctionnés, seule la prière est valable.”
>
Ce n’est pas sérieux, cet homme n’a pas lu le coran !
Un animal n’a qu’un seule carburant : la démographie et c’est d’autant plus important chez les espèces grégaires comme L’Hpmmr. Nos envahisseurs extra terrestres acariens vont reprendre leurs petits train train et les envahis reprendront une existence modifiée, mais l’avenir est à la colonisation extra terrestre de notre univers. Tout a une fin et le temps presse 😉
Hpmmr = Homme 😉
Merci de publier des extraits significatifs de cet entretien qui, dans la presse subventionnée, a été malhonnêtement mutilé jusqu’à lui ôter tout contenu.
Moi qui ai lu tous les romans de M. H. et qui les ai aimés suis un peu surpris par certaines de ses déclarations, mais à mon humble avis il joue au naïf pour faire passer la pilule et/ou éviter les ennuis. Ceci dit, n’ayant pas encore lu son roman que je me refuse à pirater, je n’en ferai aucun commentaire avant de l’avoir acheté.
Je suis d’accord avec Anny, tres etrange cet entretien, il donne dans tous les sens sans aucune ligne conductrice. Est ce la une strategie deliberer afin de laisser planer le doute sur le livre? C’est souvent le cas dans les “teaser” de films (le dernier Star Wars par exemple).
En fait, Michel HOUELLEBECQ fait le même constat que ZEMMOUR
HOUELLEBECQ parle exactement comme ZEMMOUR
Sauf que leurs conclusions divergent,….. Quoi que !
Si ZEMMOUR et HOUELLEBECQ parlent de la même chose, le premier met en garde, et dit ce que tout le monde pense. Le second HOUELLEBECQ, enfonce le clou et admet ce que tout le monde est en train de pressentir.
Pour ZEMMOUR, on y va tout droit !
Pour HOUELLEBECQ, il va bien falloir faire avec !
De toute façon, les DEUX ont raison …!