Entre réticences et dérive complotiste, la réacosphère a du mal à se situer par rapport aux attentats de Charlie Hebdo. Une chose est sûre, aucun groupe de la réacosphère ne se revendique Charlie.

Pire, un nombre non négligeable de ses plumes et de ses éminences grises (tel Jean Marie Le Pen) se revendiquent fièrement comme n’étant pas Charlie et vont profiter de l’attentat pour réactualiser tous les contentieux qu’il pouvait y avoir entre eux. Se faisant, ils réduisent l’attentat à une affaire spécifique entre Charlie Hebdo et les djihadistes en s’en dissociant.

En réalité, c’est la souveraineté de la France, c’est sa civilisation, son libre esprit de critique qui sont visés. Cette critique qui permet de remettre en cause le dogme islamique.

D’ailleurs ces attentats n’ont pas ciblé les seuls dessinateurs de Charlie Hebdo. Des policiers et les juifs du magasin Hyper Cacher ont été visés.

Contre la terreur islamique

Les réactions de la rue arabe et musulmane sont sans équivoque. En plus des dessinateurs de Charlie Hebdo, c’est la France dont le drapeau a été brûlé qui est prise pour cible (Gaza, Tchétchénie, Pakistan, Iran, Niger, Afghanistan, etc ).

Et de manière plus large c’est l’Occident qui est ciblé, lorsque les chrétiens sont massacrés au Niger et leurs églises brûlées (1), lorsque les drapeaux d’Israël et des États-Unis sont brûlés à côté de ceux de la France en Iran. (2)

Le but des attentats terroristes est de semer la terreur, de diviser et de soumettre la société ciblée.

Dans le cas des attentats de Charlie Hebdo, ils ne s’en sera pas fallu de longtemps pour que la société française montre ses faiblesses. Bien évidemment, une partie de la communauté islamique a de suite manifesté sa joie, montrant bien sa sécession du reste de la nation.

Mais plus grave, les Français eux-mêmes ont du mal à être unis.

Il y a pourtant deux raisons qui devraient pousser un patriote à soutenir Charlie-Hebdo en ce moment, ou du moins à manifester contre ces attentats.

– Le simple fait de perpétrer des attentats sur le sol français est une atteinte à notre souveraineté. Ce principe est inébranlable et devrait suffire pour une mobilisation générale contre tous ceux soutenant le terrorisme (et ils sont nombreux en France).

– Ensuite, c’est la première fois que des journalistes sont attaqués de la sorte en France, les terroristes veulent nous empêcher de parler de l’islam. Or c’est en faisant comprendre au plus grand nombre la vacuité de l’islam, son mensonge, que nous pourrons reprendre l’offensive. Si nous ne pouvons plus en parler, une grande bataille aura été remportée par le camp de la barbarie.

Unité avec toutes les victimes de l’islam

Démosthène en simulant le souhait de Philippe, l’ennemi d’Athènes, sur les choix politiques de cette cité voulait démontrer par l’absurde la marche à suivre :

« Eh quoi ? Ce que Philippe demanderait dans ses prières aux dieux, certains parmi vous ici tâchent de le réaliser ? Et vous cherchez encore ce qui a ruiné votre cité ? » Sur les affaires de la Chersonèse. 20

De la même façon, ces terroristes islamiques, que demandent-ils à leur allah quant à la réaction des Français suite aux attentats? Que la communauté française s’allie en mettant de côté ses points de divergence contre le fondamentalisme islamique ? Ou bien que la communauté française, se saisisse encore une fois du prétexte de luttes idéologiques pour ne pas s’unir face à un ennemi mortel ?

La réponse coule d’elle même. En jouant le jeu de la division, la réacosphère tout comme l’extrême-gauche sert les intérêts de l’islam conquérant.

Alors que les Français commencent à prendre conscience et à se mobiliser contre le danger de l’islam, notamment par le biais de ces attentats, la fachosphère et le parti dit patriotique qu’est le Front National sont aux abonnés absents, voire même pour certains, se glorifient de ne rien faire et de ne pas manifester.

Cette non-stratégie de l’impuissance est très difficilement justifiable pour des personnes qui se projettent en sauveurs de la France.

Car rien ne fait plus peur aux journalistes et hommes politiques de gauche que la récupération des attentats de Charlie-Hebdo par des mouvement patriotiques réfractaires à l’islam.

A titre de comparaison, nos cousins germains d’Outre-Rhin qui défilent toutes les semaines avec pour mot d’ordre « Défense de l’Occident contre l’islamisme » ont repris dans la rue, les slogans « Je suis Charlie », ont défilé avec des banderoles des dessinateurs assassinés leur rendant hommage. C’est donc en Allemagne que les attentats commis en France provoquent un mouvement général contre l’islam. Ironie de l’histoire, attendra-t-on aussi des Allemands, anciens conquérants, qu’ils viennent nous libérer du joug islamique?

Quel honneur nous resterait-il ?

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Le fait qu’en France il y ait peu de voix de contestataires de l’islam pour tirer parti de cet événement montre le peu d’esprit d’initiative des mouvements d’opposition à la politique gouvernementale. Napoléon, le génie politique, écrivait cette phrase d’une simplicité confondante : « Ceux qui ne savent pas se servir des circonstances sont des niais ». Simple, trop simple pour ces esprits torturés qui à les entendre auraient tout compris des enjeux de la géoplitique internationale, et dont la suprême manœuvre est de rester chez soi ou de se retrouver au bistrot.

Ce refus de s’engager quand sa société est attaquée, tout en se réfugiant derrière des idéologies pseudo-viriles, fait penser à la situation de l’extrême-droite au début des années 2000. A ce moment, c’était l’intifada au Proche-Orient et son commencement dans les rues de la région parisienne. Les jeunes musulmans faisaient régner leur loi et s’en prenaient violemment aux juifs de tous âges, conduisant à des déplacements de population (la Seine Saint Denis ne compte quasiment plus de juifs dans ses établissements publics), au changement des programmes scolaires…

Face à cette tentative d’islamisation de la société où des musulmans faisaient régner leur ordre politique, l’extrême-droite – dont le FN – avait botté en touche. Son mot d’ordre était « ni keffieh, ni kippa ». Au prétexte d’un antisémitisme dogmatique, l’extrême-droite impuissante avait refusé de prendre parti contre les agressions de jeunes musulmans à l’encontre des juifs en les mettant tous sur le même plan.

Ce relativisme est du même niveau que celui des gauchistes pourtant tant honnis, mais si proches finalement.

C’est un faux masque de virilité, de force et de courage sous lequel se dessine très distinctement la triste figure du renoncement.

Le camps de la réacosphère, en jouant sur les contentieux avec Charlie Hebdo, et non sur l’union entre Français contre une idéologie étrangère et barbare qui veut s’imposer avec les moyens les plus bestiaux, ne permet pas de combattre au mieux cette idéologie par ailleurs dénoncée.

Néanmoins, de prochaines manifestations risquent d’avoir lieu.

Elles seront l’occasion pour les patriotes français d’affirmer au sein d’une population française qui sort de sa torpeur, leur attachement aux valeurs civilisationnelles occidentales comme la liberté menacées par l’islam sous toutes ses formes.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Olivier Fabre pour Dreuz.info.

Références :

(1) courrierinternational.com/manifestations-contre-charlie-hebdo-rien-ne-justifie-ce-massacre

(2) lci.tf1.fr/monde/charlie-hebdo-800-000-manifestants-a-grozny-le-drapeau-francais