Publié par Guy Millière le 25 janvier 2015

Guy Millière – Je viens de faire un bref, trop bref, séjour en Israël.

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J’ai pu y donner une seule conférence : j’y reviendrai pour en donner plusieurs, très bientôt.

L’auditoire que je rencontre en Israël est attentif, lucide, intéressé, respectueux. J’apprécie cela, et je me dois d’être à la hauteur, élevée, d’un tel auditoire. Je me dois de lui apporter des réponses et de faire mon travail avec sérieux et scrupule.

Quand je suis en Israël, je parle dans des médias amis. Les circonstances m’ont empêché de parler à Radio Futée, mais comme je l’ai dit à Charles Benguigui, ce n’est que partie remise.

J’ai pu parler sur i24 News. J’ai déjà dit mon estime pour cette chaîne : je lui dis à nouveau mon estime. Stéphane Calvo fait un travail remarquable, et je le lui ai dit. C’est une chaîne qui sait être de manière intelligente ce que les chaînes françaises, en leur quasi totalité, ne sont pas : une chaîne réellement pluraliste, et qui ouvre ses portes à des analystes, politologues, géopolitologues, économistes qu’on ne peut entendre nulle part ailleurs. C’est une chaine qui monte en puissance, et je lui souhaite une vie longue et fructueuse.

Quand je suis en Israël, je rencontre des amis, nombreux, trop nombreux pour que je prétende les citer tous sans risquer d’en oublier.

[quote]Moins de femmes voilées à Istanbul que je n’en vois dans la plupart des quartiers de Paris[/quote]

Quand je me rends en Israël, je passe par Istanbul, en général. Et j’y constate l’existence persistante d’une Turquie que Recep Tayyip Erdogan essaie de faire disparaître, mais qui résiste encore. Dans de nombreux quartiers, je vois, et ce fut le cas cette fois encore, moins de femmes voilées que je n’en vois désormais dans la plupart des quartiers de Paris. Mustafa Kemal Ataturk a osé en son temps regarder l’islam en face, ce que ne font pas les dirigeants occidentaux, et il a osé mener des réformes drastiques qui ne sont pas pleinement effacées. Mustafa Kemal, dans les années 1920-1930, était plus lucide sur l’islam que la plupart de ses pairs européens. Au présent, le Président Sissi en Egypte tient des propos qui pourraient le placer dans la lignée de Mustafa Kemal. Je constate que ses propos ont peu d’écho en Europe, voire pas du tout d’écho.

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A mon retour en France, je retrouve la réalité française, et il est aussi difficile pour moi de retrouver la réalité française en rentrant d’Israël qu’il est difficile pour moi de retrouver la réalité française en rentrant des Etats-Unis.

Je dois constater en lisant la presse ou en écoutant la radio que les espaces de liberté que j’ai pu trouver en Israël n’existent pas en France.

Et ce qui est infiniment grave est que ces espaces de liberté n’existent pas en raison de lois liberticides, mais pas seulement : je m’aperçois en parlant avec des gens dont le métier est d’informer ou de diffuser la connaissance qu’ils sont sincères. La vision du monde qui a pétri leur esprit les empêche de voir l’évolution planétaire, les engrenages qui s’enclenchent, les relations de cause à effet les plus élémentaires.

C’est une vision du monde aux conséquences catastrophiques, parce qu’elle a mené la France vers le délitement et le naufrage, et parce qu’elle empêche la population française de disposer des éléments de compréhension essentiels, c’est hélas, comme je l’ai écrit dans Voici revenu le temps des imposteurs*, une vision du monde hégémonique.

Les attentats contre Charlie Hebdo et contre l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes ont à peine ébranlé l’hégémonie. Elle est en train de reprendre toute sa place.

Dans Voici revenu le temps des imposteurs, je dis que l’hégémonie mène à l’anomie, perte de tous les repères qui permettent à une société de fonctionner. Nous sommes très près de l’anomie. Il est effroyable de le constater et de se dire qu’on ne peut rien faire, ou quasiment rien.

J’ai participé à mon retour en France à un débat sur la présidence Obama, à l’invitation de Philippe Labro, un homme que j’estime.

Tout le débat était un immense éloge des accomplissements de Barack Obama. J’ai tenté d’apporter des faits, aux fins de montrer que cet éloge n’était pas du tout mérité. Ceux qui étaient invités avec moi étaient davantage que des contradicteurs : ils étaient imperméables aux faits. Philippe Labro m’a dit qu’il pensait que je serais plus incisif : peut-être aurais-je dû l’être. J’en viens, hélas, à me dire que si des journalistes sont imperméables aux faits, s’ils ne voient pas que la présidence Obama est un désastre, s’ils continuent à se laisser duper par l’aspect « cool » de Barack Hussein, s’ils ne voient pas que le discours sur l’état de l’union prononcé mardi dernier est un tissu de mensonges, la cause est perdue. Et je ne peux m’empêcher de noter ici que c’est ce que je pense. J’ai, dans les circonstances présentes, envie de parler plus longuement, pas de polémiquer. Je remercie, cela dit, Philippe Labro de son invitation. Il fait ce qu’il peut, avec courage. Il fait ce que la plupart de ceux qui exercent le même métier que lui ont renoncé à faire.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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