Pour la première fois devant une caméra, le jeune Ahmed, 8 ans, mis en cause dans une affaire d’apologie du terrorisme pour ses propos tenus en classe, donne sa version des faits.
Fin janvier, Ahmed, 8 ans, est convoqué avec son père dans un commissariat de Nice (Alpes-Maritimes). La raison ? Ses propos anti-Charlie Hebdo, prononcé en classe le lendemain de l’attentat du 7 janvier.
«Non, je ne suis pas Charlie, je suis avec les terroristes», a-t-il dit devant ses camarades. Ce jeudi, le jeune Ahmed revient pour la première fois sur ce qu’il s’est passé à l’école ce 8 janvier 2015 devant la caméra du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). «On était en classe et le maître nous a parlé sur les 12 morts. Il nous avait dit : « Est-ce que vous êtes pour Charlie ou vous êtes contre ? ». Moi j’avais dit que j’étais contre Charlie», confirme l’enfant.
«Il m’a cogné trois fois la tête dans le tableau»
La suite de son témoignage est en revanche bien différente des faits rapportés par l’établissement scolaire et par la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. Ces derniers ont notamment affirmé qu’Ahmed avait refusé d’observer la minute de silence en hommage aux victimes de l’attentat.
«Le maître m’a envoyé chez le directeur et le directeur m’avait dit : « Qui t’avais dit ça ? ». J’avais dit personne. Il m’avait pris par ma joue et cogné trois fois la tête dans le tableau. Et après il m’avais mis dans le coin. Il m’a donné le ciseaux et m’a dit : « Tue qui ne te plaît pas ». Et à la fin de la récré, pendant la minute de silence, il m’avait attrapé par la main, m’avait laissé en plein milieu et m’avait pas laissé faire la minute de silence», détaille Ahmed devant la caméra.
«Arrête de creuser, il n’y a pas de mitraillette»
Une attitude plus qu’étrange de la part du personnel de l’établissement scolaire et qui ne s’arrête pas là, selon le jeune enfant. «On m’a envoyé à la cantine sans faire mon dextro (NDLR : appareil pour mesurer la glycémie capillaire, Ahmed étant diabétique). Le directeur m’a dit : « Imagine on arrête l’insuline, tu meurs » (…) J’ai dit au maître pourquoi je fais pas mon dextro, il m’a dit : « Parce que tu souhaites la mort aux autres et pourquoi pas toi tu meurs »», poursuit Ahmed.
«Un jour plus tard», toujours d’après l’enfant, «le maître» l’a «attrapé par les cheveux» pour le forcer à «écrire un titre» comme ses camarades. Enfin, alors qu’il jouait à «l’archéologue», le maître lui a dit «d’arrêter de creuser, il n’y a pas de mitraillette», lui expliquant que son avenir serait fait de «kalachnikov» et de tirs «dans les fenêtres des gens».
La même version que le père et l’avocat
S’ils ajoutent quelques détails importants, les propos prononcés par Ahmed rejoignent les versions offertes aux médias par le père et l’avocat, Me Sefen Guez Guez. Ces derniers étaient montés au créneau, notamment par rapport à la disproportion de la procédure. «Il est soutenu par la ministre (NDLR : Najat Vallaud-Belkacem) que seul le père est poursuivi dans cette affaire (…) C’est l’enfant seul qui a été entendu pour apologie d’acte de terrorisme. Il a même signé le procès verbal. Ce PV existe, il est entre les mains du parquet», rappelle l’avocat.
«Il est soutenu (…) que le père a eu un comportement violent et que des menaces avaient été proférées. Si cela était vrai, il aurait été entendu pour ces faits. Or, jusqu’à aujourd’hui, il n’a pas été placé en garde à vue pour ses propos menaçants. Il a simplement été entendu pour intrusion au sein de l’établissement scolaire», précise Me Sefen Guez Guez, qui dénonce enfin que le directeur de l’établissement scolaire en question «n’a toujours pas été entendu après les propos rapportés» par le jeune Ahmed.
L’école et la ministre de l’Education ont toujours soutenu qu’une plainte avait bien été déposée au commissariat mais qu’elle était tournée contre le père et non pas contre l’enfant. «Je le dis avec force, non seulement cette équipe a bien fait de se comporter ainsi, mais son travail de suivi, et pédagogique et social, est une oeuvre utile et je l’en remercie», expliquait Najat Vallaud-Belkacem, confiant qu’une enquête avait également été confiée aux services de la protection de l’enfance quant à l’entourage du jeune Ahmed.
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© Gaïa pour www.Dreuz.info
Dreuz soutient, avec le Parisien, les délires d’un gamin parano ? J’ai de plus en plus de mal à voir où ce genre d’article factuel (et sans aucun intérêt) veut en venir. Je m’interroge sur l’intérêt qu’il y a encore à soutenir dreuz où ce genre d’article semble devenir la norme.
17 articles publiés hier, 11 aujourd’hui, des signatures et des prises de position, des analyses comme je ne pense pas qu’on en trouve ailleurs, et vous vous interrogez sur l’opportunité de soutenir Dreuz parce que vous ne comprenez pas l’intérêt de cet article factuel, c’est à dire informatif ?