Publié par Ftouh Souhail le 23 février 2015

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Des djihadistes se réclamant de la branche libyenne du groupe armé ultra-radical de État islamique (Ei), ont attaqué, dimanche 22 février 2015, la résidence de l’ambassadeur iranien à Tripoli.

L’ambassade a été visée par un double attentat revendiqué par l’État islamique.

Un texte en arabe a été diffusé sur twitter avec des photos des explosions et signé par l’État islamique. Il indique que « les soldats du califat lancent un double attentat contre l’ambassade iranienne à Tripoli avec des explosifs ».

La porte parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mardia Afkham, a condamné l’attentat dans un bref communiqué.

L’ambassade iranienne a été fermée, à l’instar de la plupart des représentations étrangères depuis l’été dernier, en raison des violents combats ayant conduit à la prise du contrôle en août 2014 par la coalition de milices Fajr Libya (Aube de la Libye), de la capitale et de son aéroport international.

La capitale libyenne est désertée par la majorité des diplomates étrangers. Plusieurs attaques ont visé des représentations diplomatiques ces derniers mois, avec notamment l’explosion de deux voitures piégées devant les ambassades d’Égypte et des Émirats arabes unis en novembre 2014. Une attaque à l’explosif contre celle d’Algérie en janvier 2015 a été revendiquée par l’Ei qui multiplie les actions violentes en Libye ces dernières semaines.

Les djihadistes sunnites, sont en guerre contre l’Iran sur plusieurs fronts

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Les djihadistes sunnites de l’État islamique sont en guerre ouverte contre l’Iran, en Syrie, au Liban, en Irak et au Yémen. Les talibans sunnites en Afghanistan sont aussi en guerre contre le régime des mollahs.

Téhéran s’inquiète de leur progression après leurs avancées en Syrie et en Libye. L’Iran chiite ne veut pas de califat sunnite fondamentaliste.

Le régime des Mollahs tente depuis des années de déstabiliser les monarchies sunnites du Golfe grâce à son appui aux minorités chiites en Arabie, au Koweït et au Yémen, sans oublier ses visées sur le Bahreïn (où les chiites sont majoritaires au sein de la population).

L’Iran, aujourd’hui est en phase d’expansion politique, tente d’instrumentaliser ces minorités au nom de la religion pour servir ses intérêts. On l’a vu avec le Hezbollah au Liban, avec le soutien apporté par Téhéran aux mouvements chiites irakiens. Dans le même temps, il s’est impliqué dans une vaste campagne de prosélytisme dans les pays sunnites.

La poussée fulgurante des rebelles chiites yéménites (les houthis) jusqu’à Sanaa, la capitale du Yémen, a conforté la position de l’Iran face à l’Arabie saoudite, son rival sunnite. Les houthis sont soupçonnés de servir les ambitions régionales de l’Iran, une accusation formulée publiquement par le président déchu Abd Rabbou Mansour Haddi qui a dénoncé « un complot » des forces locales et étrangères pour expliquer la conquête de Sanaa.

Le régime iranien ne cessera pas de s´ingérer dans les affaires des pays environnants. Il s’infiltre dans les institutions culturelles et médiatiques, il achète les hommes politiques et enflamme les minorités, il propage le sectarisme, forme des partis religieux, plante ses griffes dans la politique intérieure des pays arabes, et persiste à vouloir déstabiliser leur politique intérieure et sociale. La carte de la Palestine est souvent utilisée par Téhéran pour … brouiller les cartes.

Le fossé entre sunnites et chiites est à présent plus profond que l’antagonisme entre Israël et les pays arabes.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Souhail Ftouh pour Dreuz.info.

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