Publié par Magali Marc le 1 février 2015

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Pendant que le premier ministre canadien Stephen Harper dépose un projet de loi visant à donner plus de pouvoirs au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, se montre timoré quand il s’agit de s’attaquer aux Islamistes déguisés en pieux musulmans qui veulent promouvoir la charia au Québec.

Le projet de loi C-51 de M. Harper, comme on pouvait s’y attendre, est déjà présenté comme une menace aux droits et libertés des Canadiens par les gauchistes et droit-de-l’hommistes.

Pourtant, il vise à renforcer les lois antiterroristes déjà existantes de manière à pouvoir faire retirer des sites ou des fichiers qui font l’apologie du terrorisme. Il modifiera aussi le Code criminel pour rendre illégal le fait de préconiser ou de fomenter la perpétration d’infractions de terrorisme. Avec l’approbation d’un juge, les forces policières pourront placer en détention les présumés terroristes plus rapidement et pour plus longtemps.

Le projet de loi sera examiné au parlement dans les prochaines semaines. Jusqu’à présent, les partis d’opposition ont fait preuve de retenue et attendent d’en avoir bien examiné le contenu avant de se prononcer.

Au niveau québécois, jusqu’à tout récemment, j’étais contente du premier ministre Couillard. Il a appuyé l’intervention canadienne en Irak. Il a favorisé des mesures énergiques pour rééquilibrer le budget de son gouvernement, telles que la modulation des tarifs des garderies selon le revenu, le contrôle des effectifs, des salaires, et le gel des embauches dans la fonction publique.

Philippe Couillard a eu aussi le mérite de trancher, après plusieurs années de controverses, et il a mis un frein à l’exploitation du gaz de schiste au Québec, alléguant que les bénéfices à tirer du gaz naturel ne valent pas les risques pour l’environnement et pour la qualité de vie des Québécois.

Couper dans les dépenses, réduire la taille de l’État, renoncer à des puits de forage autour d’habitations de simples citoyens, tout cela est sensé, raisonnable.

On peut ne pas être d’accord (les syndicats sont vent debout contre ce qu’ils dénoncent comme des mesures d’austérité), selon que l’on se trouve du côté des bénéficiaires ou du côté des contribuables.

Là où ça ne va plus, c’est quand M. Couillard n’arrive pas à proposer – à défaut d’une charte de la laïcité de son crû (une promesse électorale), au moins une position claire de son gouvernement, face aux intégristes islamistes qui cherchent à s’insinuer dans nos institutions, en profitant de généreuses subventions de l’État.

Au lieu d’agir rapidement dans le sens d’une intervention qui mettrait fin à la promotion de la charia dans les mosquées, les «centres communautaires culturels» et les écoles musulmanes, financées en sous-main par les Frères Musulmans au Québec (voir Poste de Veille), M. Couillard, premier ministre de la province dont étaient issus les deux terroristes qui ont fait les manchettes en octobre dernier, s’est livré cette semaine à un exercice de sémantique.

Au Québec on appelle ça du patinage.

Estimant que c’est la «radicalisation» et non pas l’«intégrisme» qui fait problème, le premier ministre québécois a chargé la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (excusez du peu), Kathleen Weil, de définir un plan d’action contre la radicalisation.

C’est typiquement canadien. Quand on est trop poltron pour agir, on crée un comité qui va étudier le problème et accoucher d’un rapport qui fera le point sur la situation et proposera des moyens d’action en suggérant la création des instances qui seront chargées de les mettre en œuvre.

La pauvre ministre Kathleen Weil en a été réduite à faire appel au maire de la Ville de Montréal pour empêcher l’imam Hamza Chaoui d’implanter un centre communautaire islamique sur son territoire.

Elle s’est émue du fait que sur les réseaux sociaux, l’imam Chaoui affirme que la démocratie, parce qu’elle permet l’élection « d’un mécréant, d’un homosexuel ou d’un athée qui affirme l’inexistence d’Allah », est complètement incompatible avec l’islam.

Cet imam prescrit l’accompagnement des femmes par un tuteur quand elles sortent en public, l’interdiction de la musique, ainsi que l’amputation, moyen plus efficace que l’emprisonnement pour punir les voleurs, comme cela est pratique courante en Arabie saoudite !

Ces propos de l’imam ont soulevés l’indignation de représentants de la communauté musulmane d’Anjou qui lui ont montré la porte. Mais manque de pot, la ministre de la Sécurité publique et députée d’Anjou-Louis-Riel, Lise Thériault, a patiné comme son valeureux patron, révélant que tout cela n’est pas de son ressort. C’est une question de réglementation municipale, a-t-elle dit.

Comme selon cette réglementation, il ne peut y avoir d’activité à caractère religieux dans un centre culturel, pas fous, les promoteurs du futur «Centre culturel islamique» ont enlevé toute référence à des moments de prières dans leur projet.

Questionné, le premier ministre Couard, … heu pardon Couillard, a admis du bout des lèvres que les prêches de l’imam Chaoui «se situent à «la limite» de ce qui est protégé par la liberté d’expression. «Toute liberté dans une société doit être encadrée par des limites. Il y a une liberté de pratiquer notre religion – même de façon rigoureuse, si on le veut -, et il y a une liberté de parole jusqu’à un certain point»

Par chance, le maire de Montréal sollicité par la ministre Weil, M. Denis Coderre, s’est montré plus énergique. Il a condamné sans réserve les prêches de l’imam et a décidé de concert avec le maire de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Réal Ménard, de bloquer l’autorisation du Centre «culturel» quitte à changer la réglementation municipale.

Apparemment, le maire de Montréal arrive à trouver des limites là où le premier ministre patauge piteusement.

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Mathieu Bock Côté, quant à lui ne cache pas son impatience face aux atermoiements de Philippe Couillard. Il écrit dans son blogue du Journal de Montréal:

«En fait, ce qu’on appelle l’intégrisme est bien moins le fait d’un choix de vie que d’une pression communautariste, qui vient souvent avec une bonne part d’endoctrinement…

L’intégrisme religieux peut pousser …à vouloir plier la société à sa vision du monde très particulière, à faire de sa religion personnelle la religion collective.

C’est le cas de l’intégrisme musulman … qui entend occuper l’espace public, le convertir à ses normes, y plier les règles à sa conception de la vie … Le voile islamique permet ainsi de marquer les femmes en les coupant de la société élargie et les transforme en étendards d’une religion qui, dans ses franges radicales, cherche à s’afficher publiquement. La volonté de modifier le menu dans les cantines ou de changer les horaires dans les piscines pour y séparer les sexes pousse à la transformation des mœurs et permet de déconstruire les mécanismes de la vie quotidienne qui favorisaient l’intégration culturelle des musulmans aux mœurs occidentales. L’appel à interdire le blasphème entend redéfinir les termes de la liberté d’expression pour permettre à la définition du sacré d’une communauté religieuse de s’inscrire dans le droit, de se mettre à l’abri de la moquerie.»

Selon Mathieu Bock Côté, Philippe Couillard se méfie des pulsions nationalistes «islamophobes» des Québécois, il veut les amener à sa conception supérieure de la tolérance basée sur le multiculturalisme inclusif.

Richard Martineau, lui aussi chroniqueur au Journal de Montréal, se paye la tête du premier ministre poltron et se gausse de son exercice de sémantique:

«Ainsi, pour Philippe Couillard, l’intégrisme est un choix personnel. Certains deviennent végétariens, d’autres fréquentent des clubs échangistes…

Devenir intégriste, ce n’est pas aussi banal que d’abandonner le tricot pour le crochet. Ça implique l’adoption de certaines valeurs…

C’est envoyer tes enfants dans une école religieuse, prendre la Bible ou le Coran au pied de la lettre, développer une aversion pour tous les modes de vie en contradiction avec tes croyances, penser que la Loi de Dieu devrait avoir préséance sur la loi des hommes, etc.

«Non, on ne sévira pas contre les intégristes, mais on va les surveiller de près. Car entre l’intégrisme et le fanatisme, et entre le fanatisme et le terrorisme, il n’y a qu’une différence de degrés, pas de nature…» Voilà ce que j’aurais aimé entendre de la part de Philippe Couillard.»

Malheureusement pour Richard Martineau et pour les Québécois, Philippe Couillard est plus doué pour la médecine (il est neurochirurgien) que pour la prise de décision politique. Il vous ouvrirait le crâne sans blanchir un cheveu mais il refuse de lutter contre les intégristes islamistes de peur de vexer les musulmans, lesquels sont venus vivre au Québec, pour la plupart, afin d’échapper aux intégristes (comme le prouve la réaction des musulmans d’Anjou à l’égard de l’imam Chaoui).

Tout ça pour découvrir que leurs compatriotes ont élu un premier ministre trop pusillanime pour oser la confrontation et qui n’entend rien à la lutte pour protéger et promouvoir l’identité culturelle des Québécois !

C’était bien la peine de courageusement apprivoiser nos hivers, nos mœurs, notre parlure pour, en bout de ligne, être contraints d’écouter le même prêchi-prêcha d’un barbu attardé (je veux dire l’imam pas le premier ministre!).

L’autre jour, j’ai vu des mères maghrébines chaudement habillées, certaines arborant un foulard, qui prenaient l’autobus en transportant d’énormes luges en plastique pour amener leurs enfants faire de la glisse dans un parc (à -7 Celsius/-15 avec le facteur éolien). Elles n’étaient pas accompagnées de tuteurs…

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc pour Dreuz.info.

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