Selon Associated Press (AP), le discours du premier ministre Benjamin Netanyahou devant le Congrès américain contre l’accord sur le nucléaire iranien a été très regardé – et très apprécié – dans un coin du monde où on l’attend le moins : en Arabie Saoudite, où les médias officiels ont apporté leur soutien tacite aux déclarations du dirigeant de l’Etat juif.

Les médias français ne rappelent jamais assez à quel point le régime shiite iranien est un rival menaçant pour l’Arabie saoudite wahhabite voisine.

Et donc, indique AP, une série d’articles ont été publiés cette semaine dans les médias officiels saoudiens, lesquels, précise AP, reflètent fidèlement les positions officielles du royaume et l’opinion générale très sceptique sur les efforts du président Barack Obama pour signer un accord historique avec Téhéran sur le nucléaire.

“Qui pourrait croire que Netanyahou, aujourd’hui, a adopté une meilleure position que Obama concernant le dossier du nucléaire iranien ?” a écrit le chroniqueur Ahmed al-Faraj dans le journal saoudien al-Jazira lundi dernier, la veille du discours.

Et aujourd’hui, le Secrétaire d’Etat John Kerry était à Riyadh pour rassurer les Etat du Golfe sur les négociations avec l’Iran, qui ont pour objectif d’arriver à un accord ce mois çi, puis à une signature finale en juin prochain. Kerry a pour cela rencontré les ministres des affaires étrangères des Etats sunnites, ainsi que le roi Salman.

En phase avec Israël, l’Arabie saoudite considère l’Iran comme un régime expansionniste qui tente de dominer la région au travers de plusieurs groupes locaux, le Hezbollah au Liban, les groupes armés palestiniens à Gaza, et les milices shiites en Irak. L’Arabie saoudite et l’Iran se livrent une guerre par intermédiaire interposés, en Syrie, où le royaume saoudien arme les rebelles qui tentent de détrôner l’Iran au travers du président Bashar al Assad.

Dans le quotidien Asharq al-Awsat, un journal appartenant à la famille du roi Salman, Abdulrahman al-Rashed a ainsi écrit que “les empreintes de l’Iran sont partout.”

“L’Iran est dans un mode offensif, un genre que nous n’avons jamais vu durant l’histoire contemporaine,” écrit-il.

Netanyahou a déclaré la même chose, au Congrès, expliquant aux membres réunis que l’Iran “avale” des nations dans son “avancée de conquête, de soumission et de terreur”, des réalités qui ne sont jamais énoncées dans les médias occidentaux.

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L’Arabie saoudite fait partie de la coalition lancée par les Etats Unis contre l’Etat islamique, et elle se retrouve bizarrement du même coté que l’Iran, qui lui aussi combat maintenant les extrémistes de ISIS avec ses milices shiites d’Irak tout en soutenant Assad. Mais le royaume de Saoud, comme les Etats Unis, ont refusé de coordonner leurs efforts avec Téhéran.

Aussi, lorsque Netanyahou a déclaré, devant le Congrès, que “s’agissant de l’Iran et de l’Etat islamique, l’ennemi de ton ennemi est aussi ton ennemi”, ses paroles ont résonné d’un écho familier à Riyadh, où la famille royale s’inquiète d’un possible rapprochement entre l’Iran et les Etats Unis.

Mais il convient de ne pas tirer de conclusions hâtives de ces communautés de vues avec Israël : l’Arabie saoudite considère Israël comme l’occupant illégitime d’une terre arabe et musulmane, et tout idée d’alliance ouverte est hors de question.

Le journaliste Dawoud al-Shiryan a tout de même écrit dans al-Hayat que si Israël était si préoccupé par le fait que l’Iran obtienne l’arme nucléaire, “pourquoi ne les a-t-il pas arrêté par la force, comme ils le font toujours?”

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