Publié par Guy Millière le 29 mars 2015

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Guy Millière – Je me suis gardé d’écrire quoi que ce soit sur le crash aérien survenu voici quelques jours. La description et l’analyse des faits ont été effectuées ici, de manière excellente, par Jean Patrick Grumberg. L’enquête est en cours, et est loin d’être achevée. De multiples zones d’ombre persistent. Des rumeurs circulent qui ne sont, pour l’heure, que des rumeurs.

Un certain nombre de points me semblent devoir être mis en avant bien davantage qu’ils ne le sont aujourd’hui.

Il est avéré qu’El Al et l’ensemble des compagnies nord-américaines imposent qu’il y ait toujours deux personnes dans le cockpit d’un avion : la quasi-totalité des compagnies européennes n’appliquaient pas cette règle jusqu’à ces derniers jours. Si cette règle avait été appliquée, Andreas Lubitz n’aurait pu être seul dans le cockpit de l’avion de Germanwings. Voler avec El Al, ou une compagnie nord-américaine, présente des garanties de sécurité supérieures. Des changements s’opèrent en Europe : il a fallu un crime abominable pour que le changement vienne, très tardivement.

Il est avéré aussi que les règles de recrutement et de suivi médical des pilotes sont plus strictes chez El Al et chez les compagnies nord-américaines. Si des règles de recrutement et de suivi médical plus strictes avaient été appliquées par Germanwings, Andreas Lubitz n’aurait pas été aux commandes d’un avion de tourisme, ni le jour du crime, ni aucun autre jour. Je dois le répéter : voler avec El Al, ou une compagnie nord-américaine, présente des garanties de sécurité supérieures. Je ne suis pas certain que là, des changements s’opéreront en Europe. L’invocation du secret médical faites par le personnel soignant qui s’occupait d’Andreas Lubitz, par ailleurs, a une dimension obscène : les médecins concernés sont coupables de non assistance de personnes en danger et de complicité de crime.

Le Bureau d’enquête et d’analyse (BEA) en France dépend du gouvernement, et n’est donc pas autonome, à la différence de son équivalent américain : ce qui signifie qu’il peut recevoir des ordres et directives du gouvernement, et ne mène pas ses enquêtes en toute indépendance ; ce qui entraîne inéluctablement des soupçons et de la défiance, avec toutes les conséquences qui peuvent découler. On peut noter qu’il a fallu que certaines informations soient publiées dans la presse américaine pour que, quelques heures plus tard, le BEA français et la justice française révèlent des éléments qui n’auraient peut-être pas été révélés sans cela. La séparation des pouvoirs et l’autonomie des services d’enquête sont indispensables dans une société libre. La France n’est pas, pleinement, une société libre. Les autres sociétés européennes non plus, et que l’enquête soit désormais européenne change fort peu de choses sur ce plan.

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Qu’on parle encore du « suicide » d’Andreas Lubitz montre que les mots en Europe perdent leur sens, ce que je sais, hélas, depuis longtemps. Andreas Lubitz est un meurtrier de masse, un assassin abject, et aucune « dépression » ne peut diminuer l’abjection de son geste. Outre la perte du sens des mots, on use, en Europe, bien trop de la psychologie ou la psychiatrie aux fins de trouver des explications ou d’atténuer les condamnations morales. Andreas Lubitz appartient aux rebuts de l’humanité et ne peut que susciter dégoût et mépris. Ses parents sont invisibles depuis le jour du crime : il est à souhaiter qu’ils restent invisibles. Ils ont eu-mêmes un degré de complicité : on ne vit pas en compagnie d’un psychopathe en ne percevant rien, en ne sachant rien, et quand ce psychopathe a la responsabilité de la vie d’autres, c’est plus grave encore.

Que des pages Facebook glorifiant le crime et présentent Andreas Lubitz comme un « martyr » de l’islam ne signifie pas qu’il s’est converti à l’islam (nulle preuve n’existe de cela, jusqu’à nouvel ordre) : cela signifie néanmoins qu’il existe des gens assez dépravés pour voir dans un crime abominable une action glorieuse, et cela signifie qu’il existe des musulmans pour trouver cette action assez glorieuse pour la revendiquer au nom de l’islam (que nul ne dise que les pages Facebook en question ont été ouvertes par des ennemis de l’islam, et se dissimulent derrière cette excuse : quels que soient ceux qui ont ouvert ces pages, des commentaires très approbateurs venant, à l’évidence, de musulmans, ont été placés sur elles avant que les pages soient retirées de Facebook, et disparaissent.

Que de tels commentaires approbateurs aient pu apparaître n’a rien de surprenant : si, bien sûr, tous les musulmans ne sont pas des meurtriers de masse (il existe des musulmans modérés), la quasi-totalité des meurtres de masse commis au cours des quatre dernières décennies l’ont été, c’est un fait, par des musulmans ayant basculé vers l’islamisme.

Que prendre l’avion implique des mesures de sécurité coûteuses et nuisibles à la liberté de tout un chacun de voyager découle entièrement du terrorisme islamique.

Qu’il ait été décidé de blinder et sécuriser les cockpits d’avions a été le résultat du terrorisme islamique. Le terrorisme islamique est donc fondamentalement responsable de la possibilité qui a été offerte à Andreas Lubitz de commettre un crime de masse.

L’islamisme, et le terrorisme islamique, sont donc fondamentalement responsable du crime de masse lui-même et de cent quarante neuf morts (je ne compte pas l’assassin qui s’est infligé à lui-même la peine de mort parmi les victimes).

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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