Publié par Guy Millière le 28 mars 2015

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Guy Millière – Le Gatestone Institute, pour lequel j’écris en anglais, et dont je suis l’un des conseillers, vient de tenir un colloque à Paris. Ce fut un événement extrêmement riche intellectuellement. Je ne puis rendre justice à tous les intervenants en les citant tous, mais tous ont apporté des contributions remarquables.

Je tiens à mettre l’accent sur certaines contributions particulièrement marquantes.

Caroline Cox, membre de la Chambre des Lords, fondatrice de HART (Humanitarian Aid Relief Trust), a présenté un rapport sur l’islamisation du Royaume Uni absolument accablant : elle y a décrit plusieurs formes de djihad, et a expliqué, magistralement, que le djihad ne prenait pas seulement la forme de la lutte armée et du terrorisme, mais aussi celle de l’infiltration par des agents d’influence dans les médias, la culture, le secteur éducatif, la politique, la justice. Je lui ai dit que la situation dans d’autres pays d’Europe était sans doute aussi inquiétante, et qu’un rapport du même type devrait être écrit sur la France, où la pénétration de l’islam est, pour le moins, aussi importante, voire plus importante qu’au Royaume Uni. Caroline Cox est une femme très courageuse : j’aimerais qu’il y ait en France quelqu’un d’aussi courageux qu’elle.

John Bolton, ancien ambassadeur des Etats Unis aux Nations Unies, est sans doute l’un des meilleurs spécialistes de la géopolitique mondiale aujourd’hui. Il a brossé un tableau ample et puissant de l’état du monde après six années de présidence Obama. Ses analyses recoupent les miennes, et je le citerai lorsque j’écrirai un livre sur les années Obama. Ce qui ressort de son intervention est la destruction très profonde de l’ordre du monde dont Obama a hérité en arrivant à la Maison Blanche. Le danger le plus intense et le plus imminent est celui incarné par l’Iran, et John Bolton pense, comme moi, qu’Obama veut une hégémonie de l’Iran sur tout le Proche-Orient, qui conduira à la sanctuarisation d’un régime doté de l’arme nucléaire et une prolifération du nucléaire militaire dans toute la région. La menace qui pèse sur Israël, a-t-il souligné, est intense.

Khaled Abu Toameh, journaliste au Jerusalem Post a brossé un tableau de ce qu’il appelle, comme moi, le « conflit israélo-arabe », qu’on peut aussi appeler guerre islamique contre l’existence d’Israël, et a expliqué pourquoi il n’y avait jamais eu de « processus de paix », et pourquoi la paix avec les dirigeants « palestiniens » quels qu’ils soient est impossible et impensable. Il a ajouté, de façon remarquablement éloquente, le fait que tous les Occidentaux qui prétendent aider les Arabes palestiniens ne font en réalité que renforcer la corruption, la violence, la destruction, et le malheur de ceux qu’ils prétendent aider. Les analyses de Khaled Abu Toameh devraient être plus largement connues et diffusées. J’ai, depuis des années, la plus profonde estime pour lui.

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Bernard Henri Levy a parlé lui aussi. S’il ne m’a toujours pas convaincu, très loin de là, sur le dossier libyen et sur Barack Obama, je n’en ai pas moins vu en lui un véritable ami d’Israël (je l’ai déjà écrit ici), et entre les amis et les ennemis d’Israël, mon choix n’est plus à faire : il est fait. J’ai vu aussi qu’il était très lucide concernant Vladimir Poutine et les réseaux que celui-ci tisse au sein des mouvements d’extrême droite européens. Il a mis l’accent sur le rôle inquiétant des idées d’Alexandre Douguine chez Poutine. J’ai trouvé en lui un homme sympathique et ouvert. Il m’a dit ne plus soutenir Obama comme il l’avait fait par le passé. Je lui ai dit que je trouvais qu’il avait encore trop de mansuétude concernant le présent occupant de la Maison Blanche. Il m’a écouté avec une attention que j’ai perçue comme sincère. Je tiens à le dire ici. J’ai rencontré dans ma vie des gens de gauche dogmatiques et fermés, des gens de droite tout aussi dogmatiques et fermés. Je préfère de très loin la compagnie de Bernard Henri Levy à celle d’un homme de gauche ou de droite dogmatique et fermé.

Je citerai aussi les contributions de Daniel Pipes, l’un des meilleurs analystes de l’islam aujourd’hui, celles d’Amir Taheri, autre grand spécialiste de l’islam, celle de Lars Hedegaard, venu spécialement du Danemark, qui a décrit l’islamisation de son pays et de la Scandinavie.

En dehors de Bernard Henri Levy, aucun de ceux que j’ai cité n’a un auditoire en France. Aucune des analyses exprimées, y compris celles de Bernard Henri Levy sur Poutine et Douguine, n’a d’écho en France, cela explique sans doute la cécité qui règne si largement sur ce pays, et qui me consterne tant.

Que les fondatrices du Gatestone Institute, Nina Rosenwald et Mimi Perlman aient fait que ce colloque ait lieu à Paris, et que des journalistes et des personnalités éminentes aient pu y assister, a permis qu’un rayon de lumière pénètre un peu l’obscurité.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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