Publié par Guy Millière le 12 avril 2015

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Guy Millière – L’attitude de Manuel Valls pendant la récente campagne électorale a été souvent lamentable et a montré un homme crispé, colérique, dogmatique, manquant de sang-froid et de cohérence, incapable de défendre son bilan, puisqu’il n’en a pas, et tout juste capable d’invectiver ses adversaires d’une manière caricaturale.

Après le naufrage électoral de son camp, le même Manuel Valls ne semble pas avoir une meilleure attitude. Il n’a pas remis sa démission au président de la République, ce qui aurait pourtant dû être la moindre des choses en pareilles circonstances.

Il ne demandera pas, jusqu’à nouvel ordre, de remaniement gouvernemental. Il ne changera strictement rien à sa ligne politique : il l’a montré cinq minutes après l’annonce des résultats et ne cesse de le montrer depuis.

Il agit comme s’il n’avait rien vu, rien entendu, et comme si le désaveu de la population ne comptait pas. Il ira jusqu’au bout. Il se conduira comme un petit caudillo autiste.

Pourrait-il faire autrement ? La gauche française est en train de voler en éclat.

Suivre la politique proposée par ceux qu’on appelle « frondeurs » (et qu’il vaudrait mieux appeler les marxistes aveugles) conduirait à des déficits publics abyssaux, à des fermetures d’entreprise en plus grand nombre encore, à une explosion du chômage et, à relativement court terme, à une situation à la grecque. Intégrer ces gens au gouvernement serait, en soi, un très mauvais message lancé au reste du monde. Manuel Valls le sait.

Demander à François Hollande la dissolution du parlement serait répéter, au niveau de la représentation nationale, ce qui vient de se passer au niveau des départements et impliquerait le départ de tout le gouvernement, Manuel Valls compris, vers un long séjour dans l’opposition.

Nombre de ceux qui sont aujourd’hui députés ne tiennent pas à perdre leur place, ou pas tout de suite, et ne pardonneraient pas à Manuel Valls et à François Hollande, d’avoir accéléré leur chute.

Alors ? Il va y avoir des mesures qui ne seront même pas des demi-mesures, des réformes minuscules s’inscrivant dans la lignée de la loi Macron, qui a fait avancer la France d’un centième de millimètre vers la liberté économique.

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Il va y avoir des lois très socialistes, telles la loi sur le secteur de la santé, destinées à compenser politiquement les réformes minuscules. Il va y avoir, en fin d’année, un grand sommet sur l’environnement destiné à gloser sur un changement climatique très fantasmé, et des décisions sur la « transition énergétique » destinées à satisfaire les écologistes d’Europe Écologie les Verts, qui sont les seuls alliés potentiels dont les socialistes français peuvent tenter de disposer encore.

Il va y avoir un congrès socialiste dont il serait étonnant qu’il n’ait pas des allures de pugilat et de règlement de comptes à bord d’un navire en train de couler.

Il va y avoir des élections régionales qui, avec un mode de scrutin différent, donneront des résultats plus lisibles que ceux des départementales : le naufrage du socialisme français y sera plus visible encore, la montée du Front national (malgré les querelles au sein de la famille Le Pen) ne pourra plus être occultée, l’UMP sera, sans doute, victorieuse et devra énoncer des propositions, largement absentes aujourd’hui.

À ce moment, il restera dix-huit mois environ.

Ce seront des mois très longs, des mois perdus pour le pays.

L’espoir auquel Manuel Valls semble s’accrocher, comme un homme en train de se noyer s’accrocherait à une bouée de sauvetage, est un redémarrage économique à l’échelle européenne. On peut le dire d’ores et déjà : ce redémarrage sera trop faible pour tirer la France de sa situation présente.

Il sera obtenu par des moyens keynésiens, forte dévaluation de la monnaie par « quantitative easing », taux d’intérêts nuls ou négatifs. Ce sera une relance par la demande : elle ne créera pas d’emplois productifs, ne permettra pas de créations d’entreprises, sinon de façon passagère et artificielle. Elle creusera les déficits et l’endettement. Elle ne sera qu’un subterfuge.

Elle ne changera rien au fait qu’en France, les prélèvements obligatoires sont trop élevés, les charges trop lourdes, la flexibilité trop absente.

Nicolas Sarkozy, qui a désormais de grandes chances de retrou­ver la présidence en 2017, comprendra-t-il tout cela ? J’ai­merais en être certain.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière, adapté d’un article publié dans les4verites.com

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