Publié par Guy Millière le 10 mai 2015

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Guy Millière : Il reste près d’un an et demi avant que la prochaine élection présidentielle américaine ait lieu. Bien des péripéties et rebondissements peuvent se produire d’ici là.

On peut néanmoins noter quelques tendances insistantes.

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  • Quand bien même elle est touchée par une série de scandales multiples et quand bien même son passé est aussi lourd et accablant que ses accomplissements sont légers, et quasiment inexistants, Hillary Clinton reste la grande favorite.

    On voit, là, que les Etats Unis ne sont plus ce qu’ils étaient, hélas : dans un temps qui semble révolu, les révélations incluses dans le livre de Peter Schweizer, Clinton Cash*, auraient suffi à faire chuter irrémédiablement un candidat et entraîné une enquête fédérale (je reviendrai sur le livre de Peter Schweizer), le dossier Benghazi aurait été suffisant pour exclure tous les protagonistes de toute carrière politique ultérieure et aurait conduit à une procédure d’empêchement du Président, la destruction de tous les mails d’un Secrétaire d’Etat aurait conduit ce Secrétaire d’Etat vers des accusations graves et vers une condamnation en justice.

    Là ? Il ne se passe rien ou presque.

    Nombre d’électeurs votent parce qu’ils voient le mot « démocrate », parce qu’ils se disent qu’après un noir, élire une femme serait un beau geste, ou, simplement, parce que les démocrates promettent toujours plus d’assistances sociales. Hillary Clinton n’a pour l’heure aucun programme, sinon des promesses de redistribution supplémentaire, et n’a, à l’évidence, aucune idée. C’est une femme à même d’être élue parce qu’elle est une femme démocrate très riche qui promet d’acheter les voix des pauvres, et qu’elle s’appelle Clinton, et que son mari confondait son sexe avec une pipe. C’est très inquiétant pour l’avenir.

  • Quand bien même le Parti Républicain présente un ensemble de candidats souvent remarquables, porteurs d’idées et de perspectives d’avenir à même de permettre aux Etats Unis de se redresser et de retrouver leur statut sur la planète, aucun de ces candidats pour l’heure ne se détache et ne semble à même de l’emporter, ce qui est plus inquiétant encore, car cela signifie que les idées et le redressement des Etats Unis et leur place dans le monde ne sont plus une préoccupation pour une majorité d’électeurs, aveugles quant aux conséquences.

  • Il devrait y avoir seize candidats républicains, à un ou deux candidats près, ce qui va complexifier l’organisation des débats lors des élections primaires, et émietter l’électorat. Certains candidats seront marginaux, ce qui, dans certains cas, sera regrettable, mais n’en sera pas moins un fait.

    Parmi les candidats déclarés, ceux qui semblent se détacher sont Jeb Bush, Scott Walker, Marco Rubio. Rand Paul, Ted Cruz, Mike Huckabee arrivent derrière. Chris Christie semble déjà hors course, Carly Fiorina, Ben Carson aussi. Les autres candidats potentiels (John Kasich, Bobby Jindall) ne devraient pas bouleverser la donne.

    Jeb Bush serait le candidat de l’ « establishment » républicain et s’est positionné au centre, ce qui n’est pas nécessairement le bon moyen de mobiliser les électeurs attachés aux valeurs fondamentales du pays (Mitt Romney et John McCain ont choisi ce positionnement, avec les résultats qu’on sait).

    Scott Walker, gouverneur du Wisconsin, et Marco Rubio, sénateur de Floride, sont plus à même de toucher les électeurs susdits.

    Mes préférences me porteraient plutôt vers Ted Cruz, le plus « reaganien » de tous, mais mes préférences ne comptent pas. Dans ce contexte, reste à voir qui aurait les meilleures (ou les moins mauvaises) chances.

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  • Une élection présidentielle américaine est en fait constituée de cinquante élections, puisqu’il s’agit de gagner les grands électeurs dans chaque Etat. La réalité oblige à dire que tous les Etats du Nord-Est (excepté le New Hampshire), les Etats du Nord du Midwest, et les Etats de la côte Ouest ont voté démocrate sans discontinuer depuis 1992. Le Nouveau Mexique semble devoir être ajouté à la liste. Cela fait, logiquement, 247 grands électeurs pour les démocrates. Il faut 270 grands électeurs pour gagner, donc 23 de plus. La Floride ajouterait 29 grands électeurs, et si elle tombe du côté démocrate, ferait la différence. L’Ohio (18), la Virginie (11) feraient aussi la différence.Le candidat républicain qui aurait les meilleures (ou les moins mauvaises) chances dans ces conditions devraient garder tous les Etats qui votent encore républicain (206 voix), gagner impérativement la Floride et l’Ohio : 47 voix, soit 253 en tout. Il devrait, depuis là, pour l’emporter, ou bien gagner la Virginie et le Colorado (11 plus 9, égale 20 voix), ou bien gagner le Nevada et l’Iowa, plus la Virginie ou le Colorado. Aucune autre équation n’est envisageable.
  • Dans ces conditions, gagner la Floride est impératif pour les Républicains (Jeb Bush et Marco Rubio ont des atouts pour cela), gagner l’Ohio est impératif aussi. Ajouter l’Iowa, le Colorado serait quasiment un impératif. Ajouter (qui sait ?) le Wisconsin serait très utile.Un « ticket » Bush-Rubio gagnerait la Floride, mais peut-être pas l’Ohio, et pas le Wisconsin.

    Un « ticket » Bush-Walker serait hypothétiquement envisageable, mais risqué, vu le positionnement de Bush. La meilleure option serait un « ticket » Walker-Rubio, ou l’inverse. Rubio pour la Floride et l’électorat hispanique. Walker pour l’Ohio, peut-être le Wisconsin, pour l’Iowa, peut-être le Colorado.

    Toute autre option équivaudrait à une victoire de Hillary Clinton, à une crise grave pour le parti républicain, et à une poursuite du déclin des Etats Unis, très lourd de conséquences pour le futur planétaire et pour la liberté dans le monde.

    Ce qui explique l’avantage démocrate est d’une part l’influence du discours universitaire sur les diplômés bobos, d’autre part l’afflux d’immigrants : les minorités tendent leur sébile et votent à gauche, les Démocrates s’appuient sur la sébile et le vote à gauche. Les femmes votent, elles aussi, de plus en plus à gauche, ce qui est un avantage supplémentaire pour Hillary Clinton.

    Après un noir Président et une femme Président, une option gagnante que je suggérerais pour les démocrates la prochaine fois, si Hillary est élue : une femme noire paralytique et homosexuelle. Au point où en seront les choses si Hillary l’emporte, une telle candidate aurait d’immenses chances, même si elle est sourde et muette.

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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