[dropcap]L[/dropcap]a responsabilité pleine et entière de De Gaulle ne peut être écartée dans les assassinats, enlèvements, disparitions, tentatives de meurtres, chantages, trafic d’armes et de drogue, blanchiment d’argent sale, criminalité sous toutes ses formes, et j’en passe, de « sa police parallèle », de « ses barbouzes » qui depuis 1958 ont été recrutés par l’organisation mise sur pied par ses plus proches collaborateurs : Charles Pasqua, Jacques Foccart, Roger Frey, Alexandre Sanguinetti, Paul Comiti, Christian Fouchet, Dominique Ponchardier, Jean Bozzi.
Il s’agit bien sûr du SAC (Service d’Action Civique), organisation paramilitaire dirigée par Pierre Debizet, qui employait des truands de très grande renommée, comme Jo Attia, Christian David dit le beau Serge, Georges Boucheseiche et des dizaines d’autres dévoués corps et âme (et portefeuille) à De Gaulle.
Au verso de la carte d’adhérent était inscrit : « Le titulaire s’engage sur l’honneur à apporter inconditionnellement son soutien à la poursuite des objectifs définis par le général De Gaulle ».
(Le SAC n’était pas une nouveauté mais une remise en activité du service d’ordre du défunt RPF qui, dès 1946 mobilisait une force paramilitaire d’environ 16.000 hommes sous la responsabilité du commissaire Jean Dides, et s’était montré particulièrement actif lors des élections municipales de 1947 en assassinant plusieurs militants lors des réunions organisées à Marseille par le Parti Communiste et la SFIO).
Dans un premier temps, avant d’être entièrement mobilisé contre l’OAS, le SAC avait organisé une multitude d’actions d’infiltration, d’attentats et d’assassinats contre le FLN et le MNA : nombreux mitraillages de « bars » arabes de Barbès et de la banlieue fréquentés soit par des «messalistes», soit par des FLN, qui forcément provoquaient des ripostes sanglantes au sein de la même communauté (plus de 4 000 morts en métropole dont une grande partie est comptabilisée à l’encontre de l’OAS, ce qui est absolument contraire à la vérité).
L’affaire Ben Barka qui a fait couler tellement d’encre (remis au général Oufkir et assassiné dans une villa de la banlieue parisienne), l’enlèvement du colonel Antoine Argoud à l’hôtel Eden-Wolf de Munich, l’affaire Markovic qui implique un membre influent du SAC, François Marcantoni, les époux Pompidou et Alain Delon.
Sans oublier l’assassinat du commissaire Galibert par Christian David qui blesse grièvement les deux adjoints Gouzier et Gibeaux et l’élimination physique du leader camerounais Félix Moumié, en Suisse. Ou le renversement loupé de Sékou Touré en Guinée, en avril 60, qui a vu mourir deux hommes du 11° Choc, dont le capitaine Lamy et l’agent du SDECE Paul Favier, ainsi que le massacre et la capture de trois agents.
Et l’assassinat de l’ingénieur général Besse.
Et le «suicide» du juge Boulouque. Et la mort, dans un « accident d’avion » de Michel Baroin. Et la liquidation de Patrice Lumumba.
Outel Bono abattu en 1973 rue de la Roquette à Paris. Thomas Sankara tué de deux balles dans la tête.
Et pour clore cette liste non exhaustive, l’assassinat organisé par Foccart de Sylvanus Olympio, leader d’opposition, dont le sous-officier meurtrier deviendra général-président.
J’ajouterai pour terminer cette longue liste d’assassinats politico-crapuleux, les affaires toujours « non résolues » : le prince de Broglie, Boulin et Fontanet.
Bien évidemment, cette « police parallèle » n’existe que dans l’imagination populaire.
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- Selon Constantin Melnik, qui on le rappelle fut le conseiller spécial de Michel Debré sur ces polices parallèles et autres barbouzes, il y aurait eu environ 500 assassinats politiques entre 1958 et 1962 à mettre à l’actif du SDECE, sous la responsabilité du général Paul Grossin (fondateur de la « main rouge ») : 135 en 1960 et 103 en 1961, dont une douzaine d’hommes politiques.
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L’Ecole de formation des cadres du SAC se situait à Saint-Germain en Laye, elle était dirigée dans un premier temps par le colonel de Rancourt puis, ensuite, par le Colonel Rémy et l’instructeur chef était le capitaine Sambo.
Les finances de l’organisation sont contrôlées par André Rives, futur député UDR, et Jacques Baumel, secrétaire général de l’UNR. Le commissaire Jean Dides est chargé de noyauter la police nationale et Roger Wybot, directeur de la DST, les services spéciaux.
L’article 7 de la brochure remise aux adhérents précise :
« Nous sommes tous soumis à une autorité hiérarchique. Pour nous militants du SAC, la hiérarchie c’est tout. Notre chef, le général de Gaulle, a délégué ses pouvoirs au secrétaire général auquel il donne ses instructions. Les ordres, que vous recevez dès aujourd’hui de votre chef de groupe sont considérés comme émanant directement du général, notre chef à tous. »
Le SAC devait jouer un rôle important en 1968 sur ordre du général de Gaulle
De Gaulle avait programmé la préparation d’une grande rafle des délégués syndicaux, des militants communistes et d’extrême gauche, qui serait organisée par son Service d’Action Civique. Cette rafle concernait 41 villes et l’internement d’environ 52.400 personnes. (Cette décision sera abandonnée par peur d’une insurrection nationale).
Le 18 juillet 1981, Jacques Massié, chef du SAC de Marseille, est assassiné avec toute sa famille dans sa bastide près d’Auriol. Le SAC le soupçonne de les trahir au profit de la gauche communiste.
Marie-Dominique, son épouse, sa mère, son père et son beau-frère, sont étranglés un par un à l’aide d’une cordelette. Son fils Alexandre, 7 ans, est frappé à coups de tisonnier puis achevé au couteau afin de ne plus entendre ses râles.
Les corps sont transportés au fond d’une mine désaffectée.
Jacques Massié est à son tour assassiné à coups de poignard dès son retour à 3 h. du matin.
« Nous exécutons un ordre venu d’un niveau supérieur », déclareront les coupables.
Pierre Debizet, l’un des patrons du SAC est inculpé mais bénéficie d’un non-lieu. Une commission d’enquête est formée mais la «droite» refuse d’y participer.
Le SAC sera dissout suite à cette effroyable tuerie par le président François Mitterrand le 3 août 1982.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
Et certains se réclament du Gaulisme !!!!
Bravo.!!! en tueries la France a d`experience.! Etonnant que Asher Cohen n`a rien a commentee .!!
@caterin
Effectivement, chez nous les Juifs, il n’y a pas la pratique de l’assassinat politique pour arriver à ses fins. Machiavel n’avait pas tout compris en politique, bien qu’il ait glosé sur notre expulsion d’Espagne et ait essayé d’approchér nos concepts de la Républica Hébraeorum. Or, en Politique, les Français, à l’exception des Ministres Juifs de 1936, s’inspirent de Machiavel et non du code Juif. Cela se voit clairement chez les gaullistes.
René Lucet, suicidé en mars 1982 de deux balles dans la tête, doit-il être ajouté à la liste ?
Et François de Grossouvre, suicidé en avril 1994 avec une luxation de l’épaule et une ecchymose au visage, aussi ?
@Paulot
Quel rapport ont les gaullistes avec l’assassinat de François de Grossouvre?
Quel rapport ont les gaullistes avec l’assassinat de René Lucet ?
Et Bérégovoy qui se suicide avec l’arme de son chauffeur garde de corps … 1er ministre de Mitterrand qui lui aussi se revendiquait du Gaullisme !!
Globalement un bon article. Il faudrait commencer par rappeler l’assassinat de l’Amiral Darlan à Alger le 24 décembre 1942 pour comprendre que le code de valeurs gaulliste se fonde sur l’assassinat politique pour arriver à ses fins et prendre le pouvoir. Les gaullistes ont toujours soutenu comme slogan “Pas de Morale en Politique”, très différent de nous les Juifs dans la pratique de la guerre. Disons pour simplifier que les gaullistes avaient compris, dès 1940, que la France n’était qu’une fausse Nation, donc un pays de pervers et de corrompus, et qu’elle ne pouvait par conséquent n’être gouvernée que par la force et la fraude, ce dont les gaullistes sanguinaires ne se sont pas privés. Il y aurait tellement à dire ici, mais je ne m’étends pas. J’ajoute quelques corrections: un gendarme Belge a reconnu avoir tué Lumumba en 1960, et des iraniens auraient commandité l’assassinat de Michel Baroin en représailles de l’affaire Framatome. Tout n’est quand même pas dû aux gaullistes.
Pensée profonde pour rester dans l’ambiance :
Un corbeau disait …………………. croa , croa , croa !
Une grenouille lui répondait……..quoa , quoa , quoa ?
et l’on ne savait pas si elle était sourde ou bien sceptique .
Maurice Biraud
“Le SAC sera dissout suite à cette effroyable tuerie”… Sans blague…?? vous connaissez le MIL (Mouvement initiative & Liberté)…??
le s-a-c ou les barbouzes en algerie etait ce que les ss et la gestapo etait en france .
De toute façon, quand un parti a le pouvoir, il tente de le garder à tout prix, même au prix des pires saloperies. De nos jours pas besoin de tuer quelqu’un, on le zigouille médiatiquement. On sort quelques infos bien discrètement juste avant une élection, et le tour est joué. L’époque de De Gaulle et consort était bien plus violente mais le résultat était le même, sauf que de nos jours celui dont on veut se débarrasser reste en vie, enfin je l’espère. De toute façon, on se fiche royalement de l’électeur. Aussi, quitte à passer pour un mauvais Français, je l’assume, je n’ai pas voté deux fois depuis ma majorité. Je veux bien être entubé, mais pas en donnant mon aval! Pour moi, il n’y a pas un seul parti politique valable, juste des ersatz!
Bon, pour mettre tout le monde d’accord, disons que c’était des suicides assistés!