Donnez chaque année un coup de marteau sur la tête d’un clou et, avec de la patience, au bout de quelques décennies il sera totalement enfoncé. Cela fait mon 53 ème coup de marteau, ce 26 juillet 2015, et je doute que ce clou soit encore totalement enfoncé. Le sera-t-il un jour ?
Il m’apparaît nécessaire, pour les générations qui ont suivi et n’ont pas connu, où mal connu, ces évènements tragiques, de faire souvenir de quelle manière ont été accueillis ces Français lors de leur arrivée, contre leur gré et emportés par le vent de l’histoire, dans leur pays, leur patrie, la France.
[quote] »Que les pieds-noirs aillent se réadapter ailleurs » (en séance à l’Assemblée Nationale)[/quote]
26 juillet 1962, le maire de Marseille, le socialiste Gaston Defferre, accorde une interview au quotidien Paris-Presse, l’Intransigeant. Sujet : l’arrivée massive des rapatriés d’Algérie.
Le « bafouilleur marseillais », Gaston Defferre, ne se prive guère :
-Ils fuient. Tant pis ! En tout cas je ne les recevrai pas ici. D’ailleurs nous n’avons pas de place. Rien n’est prêt. Qu’ils aillent se faire pendre où ils voudront ! En aucun cas et aucun prix je ne veux des Pieds-Noirs à Marseille ».
-Il y a 15 000 habitants de trop actuellement à Marseille. C’est le nombre des rapatriés d’Algérie, qui pensent que le Grand Nord commence à Avignon.
Et les enfants ?
– Pas question de les inscrire à l’école, car il n’y a déjà pas assez de place pour les petits Marseillais.
Est-il vrai qu’il règne dans la ville une certaine tension entre Marseillais et pieds-noirs ?
– Oui, c’est vrai. Au début, le Marseillais était ému par l’arrivée de ces pauvres gens, mais bien vite les “pieds-noirs” ont voulu agir comme ils le faisaient en Algérie, quand ils donnaient des coups de pied aux fesses aux Arabes. Alors les Marseillais se sont rebiffés. Mais, vous-même, regardez en ville : toutes les voitures immatriculées en Algérie sont en infraction… Si les “pieds-noirs” veulent nous chatouiller le bout du nez, ils verront comment mes hommes savent se châtaigner… N’oubliez pas que j’ai avec moi une majorité de dockers et de chauffeurs de taxi !
Voyez-vous une solution aux problèmes des rapatriés à Marseille ?
– Oui, qu’ils quittent Marseille en vitesse ; qu’ils essaient de se réadapter ailleurs et tout ira pour le mieux. »
Le 26 juin il a été enregistré 169 000 retours vers la métropole. Ce rythme de passagers correspond exactement à celui des départs de juillet 1961. Ce sont donc bien des vacanciers, jusqu’à ce que la preuve du contraire soit apportée. Il n’y a pas d’exode, contrairement à ce que dit la presse.
Gaston Defferre poursuit ses anathèmes sur « Paris Presse » : « Français d’Algérie, allez vous faire réadapter ailleurs. Il faut les pendre, les fusiller, les rejeter à la mer… Jamais je ne les recevrai dans ma cité. »
Dans le centre de Marseille, une inscritpion sur un grand panneau : « Les Pieds-Noirs à la mer ».
Un sondage IFOP début juillet, indique que 62% des métropolitains refusent toute idée de sacrifice à l’égard des Français d’Algérie. Voici d’ailleurs un rapport découvert lors de l’ouverture des archives :
« Les Français d’Algérie qui débarquent en métropole font l’objet d’une froide indifférence, ou même d’appréhensions. On ne les connaît pas. On ne sait d’où ils viennent ni si ils sont « vraiment » français. Jugés premiers responsables du conflit qui vient de se terminer et qui a couté la vie de trop nombreux soldats métropolitains, ils ne semblent pas « mériter » que l’on porte sur eux le regard compatissant que beaucoup espèrent ».
Alain Peyrefitte : « Ce ne sont pas cent mille qui partiraient. Ce sont cent mille qui resteraient au maximum. »
Réponse de de Gaulle :
« Je crois que vous exagérez les choses. Enfin, nous verrons bien. Vous pouvez dire qu’il y a là une situation préoccupante. Plus du tiers des repliés se sont agglomérés à Marseille. Ils s’y trouvent bien. C’est un port méditerranéen qui ressemble à leurs villes familières et qui leur permet de rester en position d’attente, avant de choisir entre le maintien en métropole et le retour en Algérie. Même quand on les envoie en bateau à Bordeaux ils prennent le train aussitôt pour Marseille, ce qui soulève des problèmes d’ordre public et d’emploi. Il faut prendre des mesures autoritaires pour disséminer cette masse ».
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[quote]Les Pieds Noirs vont inoculer le fascisme en France ! »[/quote]
Au Conseil des ministres du 18 juillet 62, Louis Joxe s’exclame : « Les Pieds Noirs vont inoculer le fascisme en France. Dans beaucoup de cas il n’est pas souhaitable qu’ils retournent en Algérie ni qu’ils s’installent en France. Il vaudrait mieux qu’ils aillent en Argentine, au Brésil ou en Australie »
Pompidou, premier ministre, appuie cette idée : « Pourquoi ne pas demander aux Affaires étrangères de proposer des immigrants aux pays d’Amérique du Sud ou à l’Australie ? Ils représenteraient la France et la culture française »
De Gaulle : « Mais non ! Plutôt en Nouvelle Calédonie ! Ou bien en Guyane qui est sous peuplée et où on demande des défricheurs et des pionniers ! »
A l’aéroport d’Orly, la direction interdit aux Pieds-Noirs d’emprunter l’escalier mécanique parce qu’elle estime que leurs valises et leurs ballots volumineux sont une gêne pour les autres voyageurs.
De Gaulle : «Il faut attendre ! Les choses vont se tasser ! Tous ces gaillards, plutôt que d’aller à Lille, ils préfèreront revenir à Oran ou à Alger ! Il est souhaitable qu’ils reviennent en Algérie, et que ceux qui y sont encore y restent ! Il ne faut ni les laisser s’agglomérer à Marseille, ni les laisser s’expatrier ! Où serait notre avantage à provoquer un mouvement d’immigration ? »
Toujours lors d’un Conseil des ministres, le 25 juillet 62, Robert Boulin insiste : « la plupart des repliés à Marseille ne veulent pas travailler. »
De Gaulle lui répond :
« La grande majorité des Européens d’Alger et d’Oran ne vivaient pas vraiment en Algérie !!! Ils vivaient sur la côte, entre eux. Ils se transportent à Marseille pour recommencer. C’est impossible ! Il faut les obliger à se disperser sur l’ensemble du territoire. Leur répartition et leur emploi exigent des mesures d’autorité ! »
Vous le constatez : le maire de Marseille n’était pas un cas isolé.
Pas l’once d’une compassion parmi les responsables politiques français: « L’intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs », dit froidement De Gaulle, le 4 mai 1962, en Conseil des ministres.
Un autre jour, à Peyrefitte qui lui expose « le spectacle de ces rapatriés hagards, de ces enfants dont les yeux reflètent encore l’épouvante des violences auxquelles ils ont assisté, de ces vieilles personnes qui ont perdu leurs repères, de ces harkis agglomérés sous des tentes, qui restent hébétés… »
Le Général répond sèchement : « N’essayez pas de m’apitoyer ! »
Parlant d’Edmond Jouhaud, l’un des généraux putschistes du 13 mai 1958 : « Ce n’est pas un Français, comme vous et moi, c’est un « pied-noir »
Voilà, tout est dit.
Ceux qui ne savaient pas le savent. Quant à ceux qui n’ont jamais voulu le savoir, qu’ils croupissent dans leur ignorance, jusqu’à mon prochain coup de marteau, en 2016.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
« En aucun cas et aucun prix je ne veux des Pieds-Noirs à Marseille »
vous avez aimé les pieds noirs vous adorerez les beurs
Mr Gomez, 53 ans après, je n’arrive toujours pas à comprendre qu’en Juillet 1962, les Pied-Noirs aient pu autant quémander le Droit de vivre en France, même si certains d’entre-eux en avaient participé à la « Libération » en 1944? D’abord la France n’était pas leur patrie. Sur 1 million de Pied-Noirs, il n’y avait probablement pas 100.000 Français de souche. Mais le Général Jouhaud, dont la famille venait du Limousin, responsable de la Résistance sur la zone de Bordeaux, était certainement plus Français que De Gaulle le petit. Les Pieds-Noirs travaillaient beaucoup plus en Algérie qu’en France, car du fait de l’impérialisme colonial il leur fallait engraisser le capital français exporté en Algérie ainsi que les banques coloniales et malgré l’existence d’un Parti Communiste, il n’y avait pas d’Etat providence comme en France. La France a toujours été une fausse nation. Les Français, Espagnols, Italiens ont, dès le 19ième siècle, préféré s’établir en Algérie plutôt qu’en France où ils ne voyaient pas d’intérêt à vivre. Et même après 1945, ceux qui avaient participé à la Libération de la France sont redescendus vivre en Algérie plutôt que dans cette fausse Nation pourrie. En Juillet 1962, il fallait avoir une forte haine de soi pour mendier le Droit de vivre dans une fausse Nation de pervers et de corrompus, où l’on se faisait insulter, écraser, humilier, pour le seul motif d’être Pied-Noir. Je reconnais que les Juifs se sont aussi laissé piéger en 1962 par la France, mais beaucoup ont rapidement réagi et sont repartis ailleurs., Quelle explication donnez-vous à cela, Mr Gomez?
Comme bien d’autres j’ai été en 1962 piégé par la France, alors que je n’étais qu’un enfant. Je croyais, avec une grande stupidité, que la France était un pays de gens sérieux et moraux, j’ai fait un essai en 1962 et j’ai manqué la marque. J’ai reçu une bonne claque et une leçon nécessaire pour apprendre à vivre dans le Monde et me choisir un pays valable. Il faut reconnaître son erreur et changer ses croyances: la France n’est pas un pays valable pour y vivre. Maintenant, il faut l’oublier et se concentrer sur d’autres destinations. Il faut ignorer ses échecs passés en France et arrêter de donner du pouvoir au passé dans ce pays pourri. Les Pieds-Noirs ne sont en aucun cas responsables que la France n’est qu’une fausse Nation de pervers et de corrompus, gouvernée par la force et la fraude. La meilleure réponse est de fuir ce pays d’oppression politique. Pour ma part, j’en suis venu à me demander qui j’étais pour être écrasé de la sorte en France et j’ai fini par conclure que vivre dans ce pays de m… était un affront à moi-même!
@Asher Cohen , j`etais sure de trouver votre commentaire, claire et juste concernant l`Algerie, qui pour moi est le grand inconnus.!! Quelle est la difference entre un Francaise de souche envoyee construire l`Algerie, un « Pied Noire » et les « Harkis »?? Est que les Juifs font part d`eux?? Israel a eu toujours les portes ouverte pour chaque Juif qui a voulu faire l`Alya, d`apres vous, j`ai compris que De Gaulle a faite un contract avec Ben-Gurion, de ne pas acceptee leurs Alya. Pour quelle raison, car la France aussi n`a pas voulu leur retour? De Gaulle a proposee l`immigration en Australie, Caledonie ou Guyane, comme francaises, pourquoi ils ont pas eu le droite au retour dans leur pays , et les Juifs en Israel?? Le maire de Marseille qui a voulu » les pende, fusile, et rejeter a la mer », a maintenant ca q`il merite, car Marseille est infeste des musulmans, qui eux lui donne des coups de pied aux fesse
@Caterin
Je dois à Dreuz des articles sur cette question compliquée et j’espère trouver le temps de les rédiger, tellement je suis submergé.
Les Français de souche correspondent à des gens nés en France et partis vivre en Algérie après 1830, de gré ou de force: les soldats de la conquête de 1830 à 1847, les déportés politiques de 1848 puis 1870, des familles de la Noblesse Française fuyant la République, des bagnards, des Alsaciens-Lorrains après 1870, des fonctionnaires de Métropole,et quelques Français fuyant la misère et se faisant attribuer des lots de colonisation. En 1962, leur descendance en Algérie ne représente pas 100.000 personnes.
Les Pieds-Noirs représentent toutes les populations européennes, non musulmanes, de l’Algérie. Mis à part les Français de souche, ils sont peut-être 700.000. Ils descendent de populations venues des pays d’Europe du Sud, Espagne, Portugal, Italie, Malte, Grèce, … Fuyant la misère de leurs pays, ils étaient attirés en Algérie par l’essor économique lié à la Colonisation. Ils n’étaient pas Français et refusaient la conscription obligatoire. Ils étaient catholiques et exprimaient un antisémitisme virulent, tant lors de l’Affaire Dreyfus que sous le Régime Vichyste. En 1943, ils étaient pétainistes, antigaullistes et donc non volontaires pour combattre les Allemands. On a fini par les mobiliser par la force en 1944 et de là ils revendiquent un Droit sur la France leur « patrie ». on peut comprendre qu’en 1962 De Gaulle ne les considérait pas comme Français.
Les harkis sont des « arabes », musulmans, qui après 1954 ont choisi de combattre pour la France contre les arabes indépendantistes. De Gaulle les a trahis en 1962 en les livrant à leurs ennemis qui les ont massacrés. C’est comme si Israël évacuant le Sud Liban avait livré ses alliés Libanais pro-israéliens au hezbollah. Et dire que les traîtres, Juda, sont les Juifs!
La question des Juifs en Algérie est toute une histoire et ils sont Français bien avant les Pieds-Noirs. En 1962, à la suite d’un accord avec De Gaulle, Ben Gourion est resté passif au lieu de favoriser leur alyah, et ainsi 120.000 Juifs d’Algérie ont été manipulés à entrer dans la France pourrie.
La question de savoir si la France voulait ou non leur « retour » ne se pose pas. Il est certain qu’en 1962, 17 ans seulement après Vichy, la France antisémite ne voulait pas de Juifs. Mais à l’époque c’était De Gaulle qui, en Dictateur, décidait pour la France, et il n’y a pas eu de vote du parlement à ce sujet.
Quelles ont été les conditions et contreparties de ce contrat entre De gaulle et ben Gourion? Je ne le sais pas. Selon certains journalistes des questions nucléaires auraient été en cause, selon d’autres la France aurait fourni en contrepartie de l’armement?
Ce qu’il faut bien comprendre est qu’en 1830, quand arrivent les Français en Algérie, les Juifs y forment un élément hétérogène parmi les différents peuples locaux (Kabyles, Berbères, maures, etc..) et aucune Nation ne saurait les assimiler. C’est un élément irréductible. Leurs relations avec les Français ne se font pas sur une parité de rangs et obligations, dans le respect mutuel, parce que le fondement de ce respect mutuel fait défaut: en 1830, les Juifs d’Algérie n’ont pas de patrie. Ils n’ont pas de gouvernement propre, ni de représentation. Ils ne sont pas chez-eux en Algérie. En 1830, les Français ont affaire à des Juifs, mais non à une Nation Juive: les Juifs d’Algérie n’ont pas de Nationalité juive; Tout souvenir de leur ancienne patrie commune en Palestine paraît anéanti chez-eux. Ils cherchent à plaire à leurs nouveaux patrons, les Français. En 1830, les Juifs d’ Algérie ne ressentent même pas le besoin de nationalité Juive, de patrie. Ils sont malades de l’atrophie du besoin d’autonomie nationale. Ils ne sont pas une Nation autonome, d’où leur statut d’exception et leur interminable misère. Mais leur seule appartenance au peuple Juif constitue un stigmate indélébile au milieu des autres peuples. Ils représentent depuis longtemps une dépouille. La privation de leur patrie les a frustrés de l’autonomie et abandonnés à une décomposition. Mais les Juifs d’Algérie sont restés en 1830 une Nation dans la durée spirituelle: des morts qui marchent avec les vivants, un revenant en marche, un Peuple sans unité, ni ossature, sans sol, ni lieu, qui a cessé de vivre et qui pourtant chemine parmi les vivants. C’est cette horreur du fantôme Juif, transmise et fortifiée de génération en génération, qui conduit à la prévention et à la Judéophobie. En 1830 en Algérie les Français manifestent leur haine du Juif sous la forme de convoitise jalouse et sous le masque de la tôlérance et du paternalisme. Ils créent immédiatement une Nation Juive qu’ils vont rapidement détruire selon le principe de Clermont Tonnerre en 1790. Les Juifs d’Algérie sont alors devenus les bénéficiaires forcés d’un patronage indispensable par l’envahisseur français, ce qui a eu pour effet une humiliation pénible pour eux. En 1830 en Algérie, nous sommes des étrangers sans patrie, donc non habilités à prétendre à l’hospitalité. Bugeaud en 1840, Thiers en 1871, voulaient expulser les Juifs de l’Algérie comme Louis XIV pour les Caraïbes.
L’infâme Décret Crémieux de 1870 a été validé en 1871 par un parlement royaliste, donc antijuif, qui a voté la Loi Thiers-Lambrecht, rejetant la demande de Thiers d’expulser les Juifs de l’Algérie. Cette naturalisation collective française imposée trouve son fondement dans l’intérêt bien compris des français et jamais on ne saurait le considérer comme l’expression d’un sentiment spontané d’humanité. Ce Décret Crémieux n’est pas issu de la sensibilité spontanée du « Peuple Français ». C’est une somptueuse libéralité au regard de la navrante humilité du peuple gueux. C’est avec plus d’empressement qu’en 1870 on a jeté cette splendide aumône aux Juifs d’Algérie, mais on n’en a pas moins regretté d’avoir à héberger ce peuple de gueux en Algérie. Car comment témoigner de la sympathie et se fier à un mendiant apatride et vagabond?
Pour les Juifs, le Droit de cité en Algérie après 1830 provient d’un don des français comme le pain quotidien. Le stigmate Juif qu’ils portent et qui leur vaut d’office parmi les autres peuples, un isolement si peu enviable, aucune accession officielle à l’égalité de Droits ne saurait l’effacer, et cela durera tant que le Peuple Juif engendrera des clochards SDF, tant que les Juifs répugneront, en présence d’aryens à parler de leur origine sémite, à se l’entendre rappeler, tant qu’on les persécutera, les tôlérera, les patronnera, les émancipera. Eternels étrangers, les Juifs d’Algérie se trouvent dès 1830 dans une dépendance dégradante vis à vis des français. Afin de ne plus subir le traitement infligé à nos ancêtres en Espagne (comme en Russie), le Juif mendiant en Algérie n’osait plus jeter son regard concupiscent sur une terre étrangère, ni l’Algérie, ni la France. Les Juifs d’Algérie étaient à la fois candides et méprisables. Candides parce qu’ils restaient là gauchement à espérer des français un sentiment qui leur a toujours fait défaut: de l’humanité; et méprisables parce qu’ils n’avaient plus de véritable amour propre, ni de fierté nationale. Les Juifs en Algérie ne luttaient pas pour sauvegarder une patrie mais pour faire vivoter des milliers de colporteurs Juifs. La France a étouffé en eux tout sentiment d’indépendance nationale, tout lien commun résultant d’une conscience nationale et par souci d’existence matérielle, les Juifs ont négligé toute dignité morale.
Quand en 1962 les Juifs d’Algérie entrent en France, ils sont des étrangers dans un pays qu’ils ne connaissent pas. Nos parents n’ont pas pris la Nationalité juive car tout souvenir de leur ancienne patrie paraît anéanti chez-eux. Nous avons certes conscience d’être des Juifs mais nous sommes fortement malades du besoin d’autonomie nationale Juive car manipulés par la propagande française qui essaie toujours de nous transformer en « français de religion israélite ». En 1962, l’Etat Juif n’existe que depuis 14 ans, la guerre 39-45 n’est terminée que depuis 17 ans. Nous sommes toujours des Juifs errants, une dépouille, des fantômes Juifs et exposés à la classique judéophobie, cette psychose héréditaire et incurable. Les goyim psychotiques ne manqueront jamais une occasion, ni de prétexte pour défouler leur haine sur nous, et nous subissons de l’Administration Française le masque de la tôlérance et du paternalisme. Le Juif est toujours le premier à endurer les pires souffrances lorsqu’il est en butte aux sévices exercés par la masse affolée. Tout est prétexte à défouler sa haine sur les Juifs et nous subissons la multiplicité des calomnies et des gifles gratuites. Nos grands-mères disaient que tout ce qui n’est pas Juif est antijuif et en 1882 Pinsker affirmera que les Juifs sont le Peuple élu par la haine universelle. En 1962, nous ne pouvons prétendre à l’hospitalité en France. Nous sommes des mendiants et les français n’accepteront jamais que nous soyons leurs pairs. En 1962, nous sommes des gueux qu’on héberge en France, des clochards SDF. Nous répugnons toujours en présence d’aryens à parler de notre origine sémite et à nous l’entendre rappeler. Nous sommes toujours après 1962 dans une dépendance dégradante vis à vis des français, toujours des être candides et méprisables, et luttons toujours pour vivoter en colporteurs Juifs. Toujours après 1962, et même en France, par souci d’existence matérielle, nous avons négligé, voire méprisé, notre dignité morale. Je pourrais écrire un livre entier sur cette question, mais voilà ce qu’on laissé faire, ou même fait, Ben Gourion et Golda meir en 1962!
Monsieur Asher, comme vous y allez ! La France n’est pas un pays plus indigne que beaucoup. Il est vrai que je n’ai jamais subi une injustice aussi flagrante que celle infligée aux Pieds Noirs et aux Harkis. Après une telle violence, l’appareil d’Etat croit se racheter une conduite en se laissant envahir cette fois par une population qui n’a aucune affinité de civilisation avec la nôtre.
Il ne faut pas confondre « la France » avec son personnel politique du moment ! Il faut mener un combat politique .
@Asher, merci pour l`explication, mais tout de meme ca me laisse bouche be. Comme je veut pas cherchee les poux dans l`histoire, alors j`ai me restreinde seulment apres la guerre. Pour nous l`autres Juifs d`Europe, c`est pas facile a comprendre la probleme des Juifs d`Algerie. Ma famille, 1/2 Sepharde, 1/2 d`Autriche, et aussi les autres on a jamais renegue notre appartenance Juife, et le ressul, la Shoa qui a decime grande part d`eux. Apres, la plupart sont parti, {ou comme moi, enfoui} vers la Palestine, car Israel n`etait pas encore nait. Le cher Albion, qui `etait pas d`accord, sans gene, a misse qque bateau d`emmigrants au Chipre pour 2-3 ans, mais apres l`Independence, touts on a l`Alya en Israel. J`ai beaucoup d`amis, et meme dans ma famille, Juifs du Maroc et Tunisie. C`est tres curieux q`on a aussi un grand nombre d`Algerienns, mais votre histoire est differente . Meme si sur votre Passport c`est pas ecrite Juif, jusque l`Alya Russe, on n`a demandee personne si sa grandmere etait Juife ou non. { Peut etre q`on a suppose que seulment un fou non Juife viendra faire la guerre avec nous} En ca qui concerne le Sud du Liban, c`est une erreure. Les soldats avec leurs famille, vivent la plupart en Israel, sauf ceux qui ont immigree dans autre part, mais pas en Liban.
Si comme moi vous n’avez pas oublié, sachez que vous allez pouvoir bientôt vous exprimer. Pour ma part, j’ai consacré une grande partie de ma vie à démystifier ce général qui après avoir fait la guerre derrière un bureau et bien à l’abri, a tout organiser pour mettre età son compte le bénéfice de la victoire. Je ne peux oublier l’horrible complicité dans les crimes contre les Harkis. Je ne peux oublier le rejet des pieds noirs, et pour ce qui est de Marseille et de la haine à l’égard des pieds noirs, la ville paye aujourd’hui la facture.
Vous allez bientôt devoir mettre un bulletin dans l’urne. Moi aussi. Je ne mettrai pas dans l’urne le nom d’un candidat qui se revendique même symboliquement de ce général de pacotille qui nous a fait tant de mal.