Guy Millière a écrit sur Dreuz.info :

“Hommage à Raphaël Draï, penseur juif, homme debout.

Raphaël Draï… mérite mon infini respect… Il est l’auteur d’ouvrages philosophiques imprégnés de pensée juive…

Raphaël Draï était invité à la télévision lorsqu’il s’agissait du judaïsme, de l’antisémitisme, et d’Israël. Il y montrait une connaissance profonde et précise des sujets qu’il abordait, un “amour lumineux” du judaïsme et d’Israël… Il repose désormais pour toujours dans la terre d’Israël.”

On peut ajouter que Raphaël Draï était d’une courtoisie sans égal, à la télévision, notamment à C’dans l’air, face à des interruptions incessantes et grossières de l’animateur, et face à d’autres invités, parfois mal élevés et discourtois, égocentriques et criards, parfois obscènes, à propos de question de religions.

Raphaël Draï était un érudit inspiré, un homme de lumière, un homme de haute culture, un homme sensible, qui jouissait d’une sorte d’état de grâce, notamment quand il parlait à la télévision.

Sur le blog de Raphaël Draï, on peut lire : “Sur la résurrection des morts selon la vision juive, Chana tova 5775, septembre 19, 2014 : Penser la résurrection, avec discernement”. (en libre accès sur le web)

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Raphaël Draï propose de “s’interroger sur ce que le judaïsme entend, le plus exactement possible, par cette expression érigée en article de foi : ‘la résurrection des morts’, en hébreu ‘téh’iat hamétim’, littéralement la reviviscence des morts, leur re-vie, si l’on pouvait ainsi s’exprimer… Puisque la résurrection en question est bien celle des morts, que faut-il entendre par ce terme : méthim ? Cela mieux compris, quelle est l’intentionnalité du concept de résurrection des morts, de téh’iat hamétim ?… Les vues en un tel domaine… se veulent stricte matière à penser… aussi juste qu’il soit possible, justesse factuelle et justice morale…

“Maïmonide (est) l’auteur des ’13 articles de foi’ par lesquels s’expriment… les espérances d’Israël…

“La résurrection des morts fait partie de cette tabulation qui complète les dix Paroles du Sinaï.

“Ne pas donner corps à la certitude, que cette résurrection assurément adviendra, serait renier la foi juive, parjurer l’enseignement de la Thora et renier Dieu… Qui peut ignorer que l’homme soit mortel ? Que sa durée de vie, serait-elle celle de Mathusalem, n’est pas extensible ? Qu’elle est caractérisée par une finitude ontologiquement prédéterminée et biologiquement ‘programmée’ ?… Certes l’homme est mortel, mais il l’est au degré individuel… Il faut distinguer, dans le récit de la Genèse tout particulièrement, l’homme individuel, adam, et l’Humain, au sens générique : Haadam. Les hommes individuels meurent. L’Humain leur survit et se proroge, par le biais de ce qu’il est convenu de nommer les ‘générations’ : en hébreu toldot… pour conjurer l’idée de mort apparue dans la Création, en y provoquant ‘perplexité, sidération et peur parfois panique’.

“Ainsi, pour Maimonide, la résurrection des morts est partie intégrale de la foi d’Israël, considérée comme attestation (êdout) relative à la ‘consistance’ de la Vie, à ce qu’est la Création en tant que telle. Et pourtant, du même mouvement, ce sujet est de ceux auxquels l’auteur du ‘Michné Thora’ recommande de ne pas s’attarder… Avec celui du Messie, il faut en saisir… les données essentielles, et puis “s’occuper de tout ce qui constitue la vie présente, avec ses obligations, ses normes, ses règles, son intelligence”.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Dr Thierry-Ferjeux Michaud-Nérard pour Dreuz.info.