Publié par Magali Marc le 5 juillet 2015
En blanc : zones non habitées de Gaza
En blanc : zones non habitées de Gaza

L’officier britannique Richard Kemp a publié un document dans le New York Times du 25 juin dernier. Selon lui, le rapport de l’ONU sur le conflit à Gaza en 2014 est à la fois erroné et dangereux.

Richard Kemp est colonel de l’armée britannique en retraite, et ancien commandant des forces armées britanniques en Afghanistan.

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« En tant qu’officier britannique qui a eu plus que sa part de combats en Afghanistan, en Irak et dans les Balkans, cela me chagrine beaucoup de voir des mots et des actions de l’Organisation des Nations Unies qui ne peuvent que provoquer davantage de violence et de pertes de vies.

Le rapport du Conseil des droits de Nations Unies sur le conflit de l’été dernier à Gaza, établi par la juge Mary McGowan Davis, et publié lundi, fera exactement cela.

Le rapport commence par attribuer la responsabilité de ce conflit à Israël à cause de son «…occupation prolongée de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza » et de son blocus de Gaza.

Israël s’est retiré de Gaza depuis 10 ans. En 2007, il a imposé un blocus sélectif uniquement en réponse aux attaques du Hamas et à son importation de munitions et de matériel militaire de l’Iran.

L’été dernier, le conflit, qui a débuté avec une escalade spectaculaire des attaques de roquettes contre les civils israéliens, était une continuation de la guerre d’agression du Hamas.

Sites des bases de lancement de roquettes dans Gaza city
Sites des bases de lancement de roquettes dans Gaza city

Se permettant une concession inhabituelle, le rapport suggère que le Hamas peut être reconnu coupable de crimes de guerre, mais il légitimise quand même les attaques à la roquette et par les tunnels du Hamas et va jusqu’à sympathiser avec les défis géographiques posés par le lancement de roquettes sur les civils israéliens en estimant que du fait de «la petite taille de la bande de Gaza et de la densité de sa population, il est particulièrement difficile pour les groupes armés de toujours se conformer» à l’obligation de ne pas lancer des attaques à partir de zones civiles.

Il n’y a pas de sympathie pour Israël.

[quote]La Juge Davis accuse l’armée israélienne de « violations graves du droit international humanitaire et du droit international des droits humains ». Pourtant, aucune preuve n’est présentée pour étayer ces accusations.[/quote]

La Juge Davis accuse l’armée israélienne de « violations graves du droit international humanitaire et du droit international des droits humains ». Pourtant, aucune preuve n’est présentée pour étayer ces accusations. Tout se passe comme si les rédacteurs du rapport estimaient que toute mort civile en temps de guerre est forcément illégale.

Se référant aux cas où les attaques israéliennes ont tué des civils dans les zones résidentielles, la juge Davis prétend qu’en l’absence d’informations contraires à la disposition de sa Commission d’enquête, il y a de fortes indications que les attaques israéliennes étaient disproportionnées, et donc constituaient des crimes de guerre. Mais tout ce qu’elle dit n’est que spéculation et présomption de culpabilité.

Le rapport se caractérise par un manque de compréhension de la guerre. Cela n’a rien d’étonnant. La Juge Davis a admis, losque j’ai témoigné devant elle en février, que la commission, même si elle enquête sur une guerre, n’a aucune expertise militaire.

Peut-être est-ce la raison pour laquelle aucun effort n’a été fait pour comparer les opérations militaires israéliennes avec les pratiques des autres armées. Sans ces points de comparaison au niveau international, les conclusions du rapport n’ont aucun sens.

La commission aurait pu écouter le général Martin E. Dempsey, le président du Comité des Chefs d’état-major des États-Unis, qui a dit novembre dernier que l’armée israélienne avait pris des mesures extraordinaires pour tenter de limiter les pertes civiles. Elle aurait pu tenir compte du groupe de onze officiers supérieurs de sept pays, dont les États-Unis, l’Allemagne, l’Espagne et l’Australie, qui a également enquêté sur le conflit de Gaza récemment.

[quote]«Aucun des onze officiers supérieurs de sept pays ne connaît une armée qui prend des mesures aussi étendues que celles prises par l’armée israélienne l’été dernier pour protéger la vie de la population civile »[/quote]

Je faisais partie de ce groupe, et dans notre rapport qui a été mis à la disposition de la juge Davis, il est écrit: «Aucun de nous ne connaît une armée qui prend des mesures aussi étendues que celles prises par l’armée israélienne l’été dernier pour protéger la vie de la population civile ».

Le rapport reconnaît qu’Israël a pris des mesures pour prévenir les civils des attaques imminentes, mais suggère qu’il aurait fallu faire plus pour minimiser les pertes civiles.

Pourtant, le rapport ne donne aucun exemple de mesures supplémentaires qu’Israël aurait pu prendre.

Israël est même critiqué pour l’utilisation de dispositifs explosifs inoffensifs – les «frappes sur le toit» – un dernier avertissement pour faire évacuer les bâtiments ciblés, estimant que ces frappes ont créé de la confusion.

Aucun autre pays n’utilise ces «frappes sur le toit», une munition inventée par Israël dans le cadre d’une série de procédures d’alerte développées par Tsahal et comprenant des messages-texte, des appels téléphoniques et des lâchages de tracts, qui sont reconnus comme ayant sauvé les vies de nombreux Palestiniens.

La juge Davis suggère que l’utilisation par l’armée israélienne de tirs d’artillerie aériens ou venant de chars dans des zones peuplées peuvent constituer un crime de guerre et recommande de nouvelles restrictions juridiques internationales sur leur usage.

Pourtant, ces mêmes systèmes ont été largement utilisés par les forces américaines et britanniques dans des circonstances similaires en Irak et en Afghanistan. Ils sont souvent indispensables pour sauver les vies de nos propres soldats, et leur réduction compromettrait notre efficacité militaire et donnerait l’avantage à nos ennemis.

L’armée israélienne n’est pas parfaite. Dans l’intensité de la bataille et sous le stress, ses commandants et ses soldats ont sans aucun doute commis des erreurs. Certaines armes ont mal fonctionné, l’information était parfois mauvaise et, comme dans toutes les armées, il y a quelques mauvais soldats. Des morts inutiles en ont résultées. Elles devraient faire l’objet d’enquêtes et certains individus devraient être traduits en justice s’il y a des soupçons de culpabilité criminelle.

Les nombreuses morts de civils dans la Bande de Gaza l’été dernier n’étaient pas dues à une tactique ou à une politique israélienne. Elles étaient dues à la stratégie du Hamas.

En blanc : zones non habitées de Gaza
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En blanc : zones non habitées de Gaza

En blanc : zones non habitées de Gaza
En blanc : zones non habitées de Gaza

Le Hamas a délibérément placé ses combattants et ses munitions dans des zones civiles, sachant qu’Israël n’aurait pas le choix que de les attaquer et que cela entraînerait des pertes civiles.

Étant dans l’impossibilité d’infliger des dommages existentiels à Israël par des moyens militaires, le Hamas a cherché à provoquer un grand nombre de victimes parmi sa propre population afin de causer une condamnation internationale et des pressions diplomatiques insupportables sur Israël.

Le rapport de la juge Davis est truffé de contradictions. Elle reconnaît que des précautions militaires israéliennes ont sauvé des vies, pourtant sans preuve aucune, elle accuse «les décideurs au plus haut niveau du gouvernement d’Israël» d’avoir eu pour politique de délibérément tuer des civils.

Le plus incroyable, c’est qu’elle exprime le regret que sa commission ait été incapable de vérifier l’utilisation de bâtiments civils par des «groupes armés palestiniens» tout en reconnaissant ailleurs dans le rapport l’utilisation généralisée par le Hamas d’endroits protégés, y compris des écoles des Nations Unies.

Plus inquiétant encore, la juge Davis prétend être «pleinement consciente de la nécessité pour Israël de répondre à ses préoccupations en matière de sécurité» tout en exigeant que soit «levé immédiatement et sans condition, le blocus de Gaza».

Jointe à l’endossement par le rapport de la version anti-israélienne du conflit qu’a donné le Hamas, cette recommandation dangereuse conduirait sans nul doute à une effusion de sang en Israël et à Gaza. »

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Ces critiques n’ont aucunement empêché le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies d’adopter ce vendredi 3 juillet une résolution basée sur le Rapport Davis qui a été concoctée par la délégation palestinienne appuyée par l’Organisation de la conférence islamique.

La résolution condamne le ciblage par Israël de civils innocents. Elle appelle à la mise en œuvre du rapport et de ses recommandations et à mettre fin à l’impunité des responsables israéliens responsables de crimes de guerre présumés.

La résolution ignore complètement les roquettes lancées par le Hamas ainsi que les remarques du Rapport Davis concernant la partie palestinienne.

Les auteurs arabes de la résolution on fait mine d’accepter des adoucissements à leur texte original, beaucoup plus dur, dans lequel il était question de poursuites d’Israël devant la CPI.

Les pays européens dont la France, le Royaume Uni et l’Allemagne ont appuyé la résolution.

En tout, 41 pays ont voté en faveur de la résolution.

Seuls les États-Unis l’ont rejetée.

Cinq pays, dont l’Inde et le Kenya, se sont abstenu. Le Canada n’est pas membre de cet organisme.

Pendant ce temps, des affrontements entre Égyptiens et combattants de l’État Islamique font rage dans le nord du Sinaï. Des villageois dont des femmes et des enfants ont perdu la vie.

Tout le monde s’en fiche, à commencer par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies qui n’a adopté aucune résolution de condamnation.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc pour Dreuz.info.

Source des cartes : wikimedia.org

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