Publié par Alain Rubin le 18 août 2015

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Un des avatars du stalinisme en milieu juif, l’UJRE*, vient de se signaler en publiant, il y a quelques jours, un communiqué résumant tout ce que la dégénérescence de la défunte révolution russe a pu laisser derrière elle de miasmes pernicieux pour la santé morale et l’esprit de justice.

En effet, ce groupuscule –utilisant, pour survivre après le naufrage du prétendu socialisme en un seul pays, la mémoire de la MOI, de la CCE et de quelques artistes de talents-, a lancé un pavé dans la mare : elle a jeté sa pierre, donnant du grain à moudre à tous ceux pour qui, par définition, Israël est un état criminel et les Juifs des tueurs d’enfants arabes palestiniens…

L’UJRE présente, dans son communiqué, le drame du village arabe de Kfar Doma comme étant le  «syndrome d’une maladie israélienne ».

Sans savoir ce qui s’est passé, réellement, ce groupuscule de rescapés de la faillite de la bureaucratie totalitaire –un groupe qui a validé tous les crimes staliniens, depuis les procès de Moscou jusqu’à la normalisation de la Tchécoslovaquie, en passant par les chars lancés contre les ouvriers berlinois en juin 1953 ; les bombardements des quartiers ouvriers de Budapest en 1956, et, ne l’oublions pas, le procès des blouses blanches qui visait à donner une suite « soviétique » à la shoah par des procès sans nombre, des exécutions proclamées et d’autres secrètes, et se concluant par la déportation généralisée des Juifs d’URSS dans le goulag, le groupuscule staliniste en milieu juif a proclamé : que le double incendie de Kfar Doma  était l’acte de Juifs.

Il a voulu y voir, par hostilité croissante envers Israël, la marque, le « syndrome », comme il l’écrit, d’une maladie israélienne.

Les éléments d’enquête ne montrent pas du tout le bien fondé de l’attitude d’auto-accusation de Reuven Rivlin (le Président d’Israël) et de Netanyahou le Premier ministre. Au contraire, la situation, au milieu du village, des deux maisons incendiées, leur conformation, le temps minimum nécessaire pour réaliser -dans ces conditions- le double acte incendiaire provoquant la mort du bébé puis celle du père succombant à ses blessures, les autres éléments, apportés par les propos de voisins de ce village arabe, tendent au contraire à orienter une enquête impartiale vers les conséquences de rivalités et de conflits internes aux villageois arabes de Kfar Doma et des environs.

Bien entendu, l’UJRE ne savait rien de cela…

Mais elle ne savait rien non plus de ce qui aurait pu orienter vers ceux que l’on appelle les « jeunes des collines ». Néanmoins, elle a tranché, comme ses anciens tranchèrent en votant les résolutions des cellules du PCF et de ses annexes, demandant : la mort pour les « chiens sionistes », pour les « (Juifs) contrerévolutionnaires agents de l’impérialisme», accusés des procès Rajk et Slansky, à Budapest et à Prague.

L’UJRE a jugé, elle aussi comme ses devanciers de 1950-1952 : ces « jeunes des collines » sont coupables et, plus grave, ils expriment une pathologie de la société juive d’Israël, dont leur acte criminel est un syndrome.

On se retrouve ici revenu en 1934-1936.

On est de retour, quand l’assassinat de Kirov devint le crime « abominable » de dizaines et de centaines de milliers de citoyens de la défunte URSS.

Cet acte de terrorisme politique, dénoncé par Léon Trotski, fut attribué aux partisans de celui-ci et à tous ceux qui supportaient de plus en plus mal la dictature totalitaire.

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Ce crime, dont on sait qu’il fut perpétré avec la bienveillance de la police politique de la dictature et avec le feu vert de son chef (un chef longtemps adulé par ces messieurs et dames de l’UJRE), devint le crime commis par des milliers et milliers d’hommes, de femmes, d’adolescents, accusés qui n’avaient jamais approché Kirov, de près ou de loin, ni eu l’intention d’attenter à ses jours.

[quote]Il n’est pas besoin de prouver : il suffit d’accuser, puisqu’il s’agit de Juifs[/quote]

Avec la double mise à feu de maisons arabes du village de Kfar Doma, on est entré, avec l’UJRE et, plus généralement, avec les médias français (AFP, Libération, le Monde, A2, Canal+…), dans un monde crépusculaire. Ce monde pratique, avec délectation ou inconscience, des nouvelles mœurs moyenâgeuses, avec ses accusations de crimes rituels reprochés aux Juifs. Il n’est pas besoin de prouver : il suffit d’accuser, puisqu’il s’agit de Juifs.

Le procédé, en 2015, est plus sophistiqué que par le passé dans la France de Philippe Auguste ou la Syrie du milieu du 19ème siècle, on l’a modernisé ; on l’habille aux couleurs de « l’anticolonialisme », s’agissant de Juifs israéliens. On fait ainsi appel à de nobles sentiments pour justifier le retour de l’inquisition, pour instruire des procès purement à charge, sans même écouter la partie juive d’Israël, sans même un semblant de procès équitable.

Avec l’UJRE, le stalinisme est tel qu’en lui-même, conforme à sa tradition totalitaire.

Les opposants persécutés des dernières années Brejnev, les Leonid Plioutch, les Pachman, et certains Juifs refuznik, furent réprimés sous couvert qu’ils étaient affligés d’une pathologie : « l’opposition politique ».

L’opposition, au prétendu socialisme réel, était devenue une maladie mentale ; elle se soignait en asile psychiatrique spécial. Les gardiens de ces prisons d’un genre particulier étaient « psychiatres » officiers du KGB.

Pour dénigrer et mettre tout Israël en accusation, le petit débris staliniste en milieu juif procède à la manière de ses semblables des dernières années de la dictature des imposteurs totalitaires : ils accusent de maladie mentale la société israélienne, pour mieux la combattre, en la déconsidérant, en la décrédibilisant, en accusant sans preuve ou avec des « preuves » fabriquées.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Alain Rubin pour Dreuz.info.

* UJRE : Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide.

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